Un nouveau post Covid19, car écrire aide à faire marcher les neurones, et celui-ci y germait depuis hier.

Je commence par la recommandation de lecture ailleurs, pour qui n’a pas le temps de lire ce post.


Ce texte est suscité par un tweet de @tdancette citant @phsilberzahn ; son sujet : *sommes-nous dans une situation d’incertitude ? si oui, sur quoi ?*

Nous sommes bien sûr dans l’incertitude *individuelle, chacun.e d’entre nous*. Déjà atteint ou pas ? Si non, quand ? Et vaut-il mieux être touché maintenant ?

Un collègue m’appelle hier, fiévreux, alité : “mieux vaut être touché avant que les hôpitaux ne saturent”. Bien vu !

Mais *au niveau collectif, il n’y a plus guère d’incertitude*, ni sur la contagiosité du #COVID19 dans un fonctionnement social normal, ni sur sa létalité. (Il reste un facteur 2 ou 3 d’incertitude, qui ne change guère les conclusions pratiques). L’ensemble de l’humanité sera atteint.

Il y a une double incertitude sur *l’effet d’un confinement généralisé* :

  • a) de combien freine-t-il la propagation ? = de combien limite-t-il le nombre de cas graves qui serait fatals faute de places ?
  • b) combien peut-il durer sans effondrement de l’organisation collective ?

Face à ces incertitudes (et quelques autres), *il y a des certitudes très suffisantes pour réagir*.


Reprenons l’analogie avec la percée de Sedan, 10 au 13 mai 1940. Une fois la ligne percée et le territoire français ouvert aux motos et aux panzers accompagnés par les stukas.

De Gaulle, il paraît qu’on voit ça dans le film actuellement sur les écrans, réunit des petits chars qui traînent pour mener 2 contre-attaques (vers Laon puis Abbeville) = 2 échecs ; car notre armée n’a pas la doctrine, et n’a plus les moyens matériels (encerclés à Dunkerque) pour arrêter la Wehrmacht.

À ce stade, même si 95% du territoire n’a pas vu un Allemand, même si le gouvernement demande à Weygand de reconstituer un front… *les professionnels comme De Gaulle savent que la bataille est finie : c’est une question de jours* pour que la Wehrmacht traverse le pays.

Ce que voudrait De Gaulle, c’est que le gouvernement accepte de *se projeter dans l’après-défaite*.

De Gaulle a totalisé sur son calepin les capacités des bateaux allemands, et conclu : Hitler ne pourra pas débarquer en Angleterre. Certitude.

De Gaulle a compris que l’industrie américaine soutiendrait l’effort de guerre britannique, il a fait le ratio des populations, des PIB, des ressources pétrolières : le rapport de forces assure la défaite finale de l’Allemagne.

Quelle est, dans cette situation future certaine, le choix concernant la France ? D’être dans le camp vainqueur ou celui vaincu. Pour qu’elle soit dans le camp vainqueur, De Gaulle doit effacer l’armistice : “la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre”.

Je rappelle ça parce que l’appel du 18 juin est parfois imaginé comme présentant une dimension morale (les gentils contre les méchants) ou comme une sorte de coup de tête, de pari fou.

Non ! De Gaulle est un modèle de “cerveau gauche”, rationnel, structuré, homme d’ordre.


L’analogie avec mai 1940 a évidemment des limites.

Dans cette analogie, le virus prend la place des panzers, il traverse la France aussi vite : bien sûr.

Mais peut-il être vaincu, écrasé, comme les forces blindées allemandes et un peu comme le HIV est soigné ? Avons-nous *des forces supérieures* ? Là, incertitude.

(Comme dans le film “Je suis une légende”, dont la fin, je crois, laisse ouverte deux possibilités : que le virus soit soigné, ou qu’une communauté en reste préservée).

Il y a donc *2 pistes de victoire ou demi-victoire possibles*.

La 1ère : trouver le défaut de la cuirasse de Covid19. Élaborer l’arme qui le vaincra.

*Les biologistes, biochimistes… qui rêvent et cauchemardent nuit et jour de #Covid19, sa structure, ses protéines : force à vous.*

(là, l’image, c’est plutôt le personnage d’Emily Blunt dans “Edge of Tomorrow”).

La 2ème: adapter notre civilisation à l’omniprésence de ce rôdeur assassin.

Comme on commençait (tout doucement) à l’adapter au réchauffement climatique. Comme on l’adapte au cancer, à la présence de tonnes de métal qui passent à grande vitesse, et autres dangers répandus.

Bon, je dois bosser pour mes clients, j’essaierai de développer plus tard ce sujet de l’adaptation ! (désolé pour la 1ère piste, biologique/biochimique, je n’y connais rien !)

Tout de suite, grâce à un mail d’Anne, documentaliste de classe mondiale, une très bonne étude qui débouche directement sur des conseils (d’adaptation).

publié sur Facebook pendant l’absence de ce blog. Republié ici avec des liens, le 14 août 2020