Je reproduis ici, avec son autorisation, un fil privé de Camille Rio, prêtre des Missions Étrangères de Paris (MEP). La typographie et une nuance apportée dans la phrase qui commence par ‘Béatitudes’, sont de moi..

Les frères de Saint Gabriel dédommagent les victimes dans leurs centres de formation et écoles en France et au Canada.

Quid des 31 pays où ils sont présents dans le monde ? Du dédommagement des victimes dans leurs écoles en Thaïlande ?

Voici le sort réservé à une victime dans une école des frères de Saint Gabriel en Thaïlande (à partir de 1:48 dans cette vidéo France 24).

Montfortains, spiritains, MEP, comboniens, etc. : au Canada, aux USA, en Irlande, en Angleterre, en France, de très nombreux dossiers de violences sexuelles sont instruits sur les séminaires, écoles, pensionnats de ces congrégations missionnaires. Qui ne voit que n’est soulevé ici qu’un pan réduit de violences sexuelles dans des sociétés missionnaires dont la présence est autrement plus importante dans les pays de mission, sociétés qui pratiquent par ailleurs la “solution géographique”, exfiltrant à l’autre bout du monde leurs prêtres à problèmes ?

La même réflexion vaut pour les communautés nouvelles, qui ont largement essaimé en Afrique, Asie, Amérique du Sud. Pour un cas en Europe, combien de cas dans des pays où toutes les conditions sont réunies pour permettre la reproduction de ces violences et leur dissimulation ?

Béatitudes, communauté Saint-Jean, Foyers de charité, etc., c’est un pan énorme de ces violences qui peut échapper à notre regard, et constituer l’angle mort des divers rapports et travaux en la matière.

L’internationalisation, propre aux sociétés missionnaires, appelle une réponse catholique, qui ne peut venir que de l’église universelle, tragiquement déficiente en la matière.

Cependant, dans la mesure où il s’agit pour une large part de prêtres et religieux français, dans des communautés françaises, leur présence à l’étranger, et les éventuels abus de leur fait, doit retenir aussi l’attention des autorités religieuses françaises, conférences des évêques et religieux français, ce qui n’est guère le cas à ce jour.

Notons aussi la présence à l’étranger de nombreux prêtres fidei donum français, dont la situation a à peine été évoquée par le rapport de la CIASE.