La gymnaste Sarah Voss m’a donné la clé : je peux enfin formuler ce que je reproche à la façon dont notre société regarde la religion.

Quand des sportives musulmanes mettaient le même genre de tenues, bonjour les moues des commentateurs sportifs.

Pourtant l’argumentaire de musulman·e·s pour des tenues plus couvrantes est exactement le même, que je sache, que celui pour lequel Sarah Voss est applaudie : éviter ou limiter la sexualisation du corps en public ; protéger la femme de la violence que peut susciter le désir.

Déclameur : je suis plutôt #TeamShort que pratiquant des tenues sur-couvrantes. Mais chacun·e sa préférence en la matière. Donc #TeamLiberté.

Le truc bizarre, c’est qu’une même motivation soit jugée différemment selon qu’elle s’associe ou non à une religion.

Comme si la religion était quelque chose d’extérieur à l’être humain, à la société, au monde réel.

Des non-croyants (et encore il y a peu, les médias mainstream) : “ce qui est lié à la religion est (donc) enfermant, condamnable, superstition, dérisoire ou dangereux”.

Des croyants : “c’est dans la religion qu’est la vérité, et cette vérité divine doit s’imposer aux élucubrations des sociétés actuelles. Ce que produisent (comme science, spectacles, moeurs…) les humains sans Dieu est dégradant, humiliant, mortifère.”

M’enfin, y a-t-il une autre religion que celles des humains ? Les religions parlent-elles d’autres expériences, d’une autre vie, d’un autre monde, que celui des humains ? Si leur vérité ou leur fausseté ne concernent pas le monde et l’humanité, WTF ?

Différence entre l’Iran et Sarah Voss : entre collectif qui impose ses règles aux personnes, et choix individuel. Mais cette différence n’est pas religieuse, elle est politique.

Les comportements qu’influencent les religions sont à évaluer pour eux-mêmes, pas pour elles.