"le fils Kadhafi menace les opposants de «rivières de sang»"

Nicolas Sarkozy déclare le 10 décembre (2007) que « la France signera (avec Mouammar Kadhafi) des contrats de collaboration pour une usine de dessalement de l’eau de mer avec un réacteur nucléaire, pour une coopération en matière d’armement… ».

"Ah oui mais on ne pouvait pas prévoir" ?…

Corinne Lepage, juillet 2007 : "la France peut-elle et doit-elle une nouvelle fois porter la responsabilité, dans un seul but commercial, de disséminer la technologie nucléaire à des pays dont le moins que l'on puisse dire est que l'histoire ne plaide pas en leur faveur."


PS 23 février 2011, grâce à Hervé Torchet :

"… Voilà que ces dernières années, jusqu'à il y a quelques semaines, il a pris des otages - ces pauvres infirmières bulgares - à qui il a fait subir des sévices extrêmement cruels (…) - et il a décroché, avec cette prise d'otages, le jackpot (…) la rançon la plus importante jamais versée pour aucune prise d'otages dans Le Monde. C'était il y a quelques semaines (…). Il a touché des centaines de millions de dollars payés en notre nom par le Qatar. Il a touché des contrats d'armes et un accord de défense, ce qu'on ne fait qu'avec des pays amis. Il a touché l'assurance qu'il va pouvoir disposer d'une centrale nucléaire, c'est-à-dire avoir accès à une technologie extrêmement sensible (…) et voici qu'en plus on lui apporte la reconnaissance, le tapis rouge, le respect comme si c'était quelqu'un qui était positif, constructif pour toute sa région. Un dictateur sanguinaire ! (…) Si c'est ça la respectabilité, où est la France des droits de l'homme ?

Au nom du sacro-saint carnet de chèques, on a l'impression que la politique étrangère de la France est entièrement dirigée par le business. Comme si c'était de cette manière qu'on pouvait construire la politique étrangère d'un pays. L'Allemagne se comporte de manière autrement digne, et n'a pas besoin de délaisser ses convictions pour avoir un commerce extérieur qui se porte bien ! Je ne crois pas que ce soit par l'accord avec les dictateurs, que la politique économique de la France va se reconstruire.

Il suffit qu'il y ait du pétrole ou du gaz dans l'une de ses dictatures pour qu'aussitôt on s'abaisse ? Ça ne donne pas de notre pays l'image de solidité et de force qui devrait être la sienne. (…) Une partie de la force de la France, c'est que la France était dans le pays qui portait avec force et résistance un certain nombre de valeurs. Et l'économie ne s'en porterait que mieux ! Ne croyez pas que ce soit par des contrats d'Etat à Etat, en direction de pays corrompus et dictatoriaux qui se prêtent à la prise d'otages et au terrorisme, c'est pas avec des contrats comme ça qu'on va redresser l'économie de la France. On la redressera avec des PME, avec des technologies de pointe, avec des contrats normaux, pas avec des contrats signés sous la contrainte avec des Etats qui sont tout le contraire de ce que nous souhaitons dans cette région du monde."

François Bayrou, 10 décembre 2007