Le MoDem a été défini à une époque comme start-up, si bien que j'avais infligé à mes lecteurs mon baratin sur les 5 conditions de succès d'une start-up.

Les Échos, spécialisés dans les entreprises en général, analysent sous cet angle l'échec de l'entreprise démocrate sur son marché national : "turnover important, impossibilité d'intégrer et de fusionner les équipes, problème financier, stratégie peu lisible et électorat hétéroclite : à l'image d'une entreprise en panne de stratégie, son parti est aujourd'hui dans la tourmente."

En panne de stratégie, c'est vite écrit, c'est d'ailleurs le chapeau (de la rédaction en chef), tandis que l'article de la journaliste parle plus justement de "panne de positionnement stratégique" : nous ne sommes reconnus par l'électorat que comme le parti qui avait prévu l'abîme et sonné l'alarme, ce qui est honorable, mais ne rapporte pas une voix rien comme part de marché.

Toujours est-il que l'article est instructif. L'appréciation qui me semble la plus juste : "l'organisation interne du nouveau parti n'a pas su apporter l'homogénéité nécessaire à cette nouvelle entreprise." Elle n'a pas su, et je ne suis pas sûr que cela ait été essayé. La tradition du centre "confédération de PME locales" n'incitait pas les anciens à viser l'homogénéité ; la diversité des nouveaux entrants leur faisait craindre toute homogénéisation.

Attendons maintenant de l'Équipe l'analyse de notre "club de foot", de Terre Information Magazine le décorticage de notre "commando", de La Recherche l'évaluation de nos Universités.

Un conseil aux journalistes : ne vous limitez pas à ce qui a raté. Trouvez ce qui pourra faire réussir demain. Sinon, à qui et à quoi servirait votre article ?