La Comédie Humaine et les Rougon-Macquart, c'est devenu trop gros pour moi. Mais en plus court, en trois heures de lecture, il y a au moins aussi bien, la vraie vie décapante à la Javel, fouettée par l'air du large.

Bourdieu et Lapeyronnie, je les ai trouvés excellents, justes, honnêtes, exigeants. Je les recommanderais sans commission et sans hésitation. Mais je suis resté à la moitié de chacun d'entre eux, je suis passé à autre chose avant la fin.

J'ai parcouru en deux jours "Le quai de Ouistreham" de Florence Aubenas. C'est un chef d'oeuvre.

Je l'ai fini ce soir, et je suis sûr de ne jamais oublier Monsieur Museau, ni Mimi, ni les dragons ni le Tracteur, ni Victoria la syndicaliste à la retraite ni Philippe à l'oeil faible et charmeur.

La couverture est minimaliste, le style exemplaire, l'angle imparable.

Je n'aurai que quatre mots : amazon, alapage, fnac et le libraire près de chez vous. Et Olivier.

Et comme on est sur un blog politique, je citerai à titre d'exemple et d'illustration le seul passage qui parle de politique.


Le jour des élections européennes, personne ou presque n'était au courant du scrutin. Fabienne avait commencé à se ficher de moi quand je me suis mise à en parler. Réveille-toi, ça fait au moins un an que Sarkozy est passé. (...)

Non, ce n'est pas la présidentielle, j'ai dit.

Elles me regardent de travers, avec suspicion.

Qu'est-ce que c'est alors ?

- Les élections européennes.

Fabienne secoue la tête, butée (...). Elle répète Je vois pas, en agitant les mains devant elle (...). On se fait avoir à chaque fois, dit-elle. On va voter pour leurs trucs et, à la fin, on se fait engueuler. Le Pen, ça n'allait pas. Le référendum, ça n'allait pas. Il paraîtrait maintenant que Sarkozy, ça ne va pas non plus. De toute façon, on a toujours tort, même quand on a gagné.