La MAIF nous a envoyé, en tant que candidats, un plaidoyer en faveur de l'économie sociale et solidaire (catégorie dont elle relève). Voici notre réponse.

Monsieur le Président Directeur Général,

Comme vous nous l’écrivez, la crise économique et budgétaire que vit la France est d’abord une crise sociale. La cause profonde de la crise, c’est que les décideurs ont collectivement perdu la confiance des citoyens.

Une anecdote : il y a quelques jours, sur France Info, un consultant interviewé déclarait que « l’entreprise aujourd’hui, ce sont des flux financiers et des flux de relations entre les gens ». Pourrait-on mieux définir les mafias ? Pour nous, c’est cette fascination pour l’argent et son partage entre initiés, qui a fait oublier, depuis une dizaine d’années, la réalité économique, la production de choses et de services utiles à leurs clients, le travail tout simplement.

Les Français sont nombreux à en déduire que les grands patrons cherchent uniquement le profit maximum, quitte à délocaliser leurs activités.

Que la finance spéculative a pris le pas sur l’économie réelle.

Que les paradis fiscaux sont intouchables et interdisent de nouvelles politiques sociales en Europe.

Que la fascination du gain à court terme a contaminé toute l’économie et jusqu’au secteur public.

Et qu’au final les dirigeants politiques sont, soit vendus, soit impuissants face à ces nouvelles forces que sont « les marchés financiers » : les investisseurs auxquels nous devons demander, chaque année, de nous prêter de quoi payer les retraites, les soins de santé ou la rémunération des fonctionnaires.

Cette crise de confiance mine la capacité de chacun à investir ou à s’investir ; à s’associer avec d’autres ; à créer, à produire.

Les entreprises de l’économie sociale et solidaire, quand elles sont fidèles à leur vocation propre, constituent une grande réponse à cette crise. Par leurs statuts, par leur activité, par leurs choix quotidiens en faveur de leurs clients et sociétaires, elles affirment qu’une autre politique est possible, que l’économie réelle a de l’avenir.

C’est pourquoi nous sommes heureux de vous confirmer notre engagement sur les mesures proposées par notre candidat à la présidentielle, François Bayrou :

  • Soutenir l’économie sociale et solidaire en lui facilitant l’accès à la commande publique et en promouvant l’innovation sociale.


  • Promouvoir toutes les forces de distribution en circuit court du producteur au consommateur, favoriser les coopératives de production et de distribution, créer un nouveau type d’entreprise, « l’OSEE » (entreprises à Objet Social Environnemental et Economique). Ces entreprises OSEE verront leur taux d’impôt sur les sociétés minoré.

  • Moduler la fiscalité des entreprises en fonction des résultats et des efforts fournis en matière de responsabilité sociale, sur la base de normes européennes communes.

Nous espérons avec vous qu’une loi d’orientation permettra de prendre ces dispositions favorables au développement de l’économie sociale et solidaire.

Bien cordialement,

Frédéric Lefebvre-Naré et Rodia Tété, candidats du Centre pour la France