Tout le monde sur la toile démocrate y va de sa recommandation stratégique pour les régionales, et ce sera l'un des sujets de l'Université de rentrée que je vais rater. Alors ... allons-y de notre "yakafokon" (aidé par le billet d'Orange démocratique).
Je souhaite que le MoDem ait une stratégie nationale claire, car en France les médias et le débat public sont principalement nationaux.
Mais cette stratégie nationale peut conduire à des résultats différents d'une Région à l'autre. Par exemple, si on décide nationalement de rechercher une alliance avec telle formation politique, ce sont en fait les têtes de liste de l'autre formation qui accepteront ou non cette alliance. Qui proposeront ou non des conditions acceptables.
Je crois que peu de partis auraient un intérêt objectif à aller au 1er tour avec nous - sauf les "Région-Ecologie" s'ils veulent être en position de force en arrivant en tête devant le PS - c'est là qu'on va voir s'ils sont sérieux dans leurs ambitions ! Le PS a intérêt à ratisser d'abord à gauche, l'UMP au centre-rallié et à droite[1]…
Sans doute y a-t-il un grand nombre de plus petits partis "démocrate-compatibles", mais ils ne pèsent pas énormément au plan électoral et ne prétendront pas conduire les listes. Ça ramène donc au problème précédent : c'est affaire de négociation entre leurs leaders et nos têtes de listes.
En revanche, je pense qu'il faut absolument garder ouvertes les possibilités de fusion au 2ème tour. Donc discuter, dès avant le 1er tour, dans une perspective aussi exigeante que constructive, avec nos concurrents.
Certes, il faut du renouvellement dans les exécutifs, car reconduire les mêmes équipes paralyse l'action publique dans des réseaux d'intérêts amicaux ou d'affaires. Mais les Régions sont des collectivités qui investissent sur le long terme et se gouvernent plutôt par consensus (sans quoi ce que fait une majorité serait défait par la suivante).
Plus nous sommes forts électoralement dans chaque Région, mieux nous serons placés dans ces accords de second tour. Et, je l'espère, plus souvent nous serons leaders de ces coalitions.
Déclameur : comme je l'ai écrit il y a deux mois, je suis personnellement motivé pour participer à une liste "orange et verte" francilienne s'il y en avait une (ou à une liste orange) - tout en me demandant bien comment j'en trouverais le temps !
Notes
[1] Par ailleurs, une entente institutionnelle avec l'UMP donnerait l'impression que nous nous rallions, justement, au Président et à ses orientations politiques, ce qui serait le pompon.
Le problème avec les "Régions Ecologie" (cette dénomination va-t-elle être préférée à celle des Verts ?), c'est la disparition probable de l'attitude pragmatique et plutôt "centriste" adoptée aux Européennes sous la direction de Cohn-Bendit.
En effet, dans la perspective d'un second tour et de probables fusions avec le PS, le naturel gauchiste exaspérant des Verts risque fort de revenir au galop pour faire de la surenchère.
Pour ce qui est des fusions au second tour, je ne les écarte pas catégoriquement, mais elles doivent se négocier en position de force, sinon le jeu n'en vaut pas la chandelle.
Un billet emprunt de sagesse et d'analyse pertinente une fois encore. Je m'étonne d'ailleurs qu'il ne soit pas plus commenté que des billets "provocateurs", tels que l'on trouve sur d'autres blogs. C'est dommage je trouve de passer à côté de telles évidences, alors que du grand n'importe quoi ô combien plus médiatisé nous est insufflé d'autre part (Ginisty pour ne pas le citer).
Franchement, Frédéric, tu es considéré par beaucoup comme étant celui qui publie les analyses les plus pertinentes et les plus brillantes de la blogosphère MoDem.
Alors, juste une question, pourquoi n'es-tu pas une "star"?
Ne sous-estimez pas le potentiel de certaines listes écologistes ou régionalistes, qui excède parfois 5% localement (voire plus). Pour le reste, j'ai écrit chez Joseph ^^