Ça serait fatigant de relever toutes les énormités de la communication gouvernementale, mais enfin tout de même, celle-là a tellement été répétée en boucle depuis si longtemps par le Ministre, qu'il est temps de dire "stop" ...

"L'équilibre sera également respecté pour les sièges créés (...) Ce redécoupage sera une opération politiquement blanche" disait donc M. Marleix : l'opposition verrait 18 de ses circonscriptions disparaître et la majorité 15.

Faites le compte :

  • Majorité UMP + NC : 328 députés, soit 15/328 = 4,6% de sièges supprimés ;
  • Autres, en comptant généreusement les non-inscrits : 249 députés, soit 18/249 = 7,2% de sièges supprimés, soit un taux supérieur de plus de moitié, au détriment de l'opposition.

Bien sûr, l'opposition socialiste avance bien d'autres arguments : le décompte 18/15 serait inexact, les circonscriptions créées seraient en faveur de la droite, il faudrait avec la nouvelle carte plus de 51,3% des voix à la gauche pour emporter la majorité, etc.

Et de toute façon, cette loi électorale se moque de la récente révision constitutionnelle selon laquelle "la loi garantit ... la participation équitable des partis ... à la vie démocratique de la Nation" : la loi ne garantit, à cet égard, rien du tout. Comme on pouvait s'y attendre, les engagements de M. Sarkozy avant son élection n'auront abusé que quelques naïfs (ou, si on veut leur faire grâce de la lucidité, quelques hypocrites. C'est au choix).

Mais enfin, si, selon les chiffres mêmes avancés par le Ministre, l'opposition y perd moitié plus que la majorité ... on peut le croire.