PERSONNAGES
MARIAN: peuple français.
SOCIALETTE: médecin imaginaire.

SOCIALETTE
Qui est votre médecin ?

MARIAN
Monsieur Hollande.

SOCIALETTE
Cet homme-là n'est point écrit sur mes tablettes entre les grands médecins. De quoi dit-il que vous êtes malade?

MARIAN
Il dit que c'est de la crise, et d'autres disent que c'est de la sinistrose.

SOCIALETTE
Ce sont tous des ignorants. C'est du Teuton que vous êtes malade.

MARIAN
Du Teuton?

SOCIALETTE
Oui. Que sentez-vous?

MARIAN
Je sens de temps en temps des douleurs à la tête de l'État. Mes ministres et mes députés pinaillent pendant des mois, s'écharpent pour des babioles, s'accrochent à leurs privilèges, pendant que je suis sur le carreau et que ma retraite est remise à la saint glinglin.

SOCIALETTE
Justement, le Teuton.

MARIAN
Il me semble parfois que j'ai un voile devant les yeux : on me dit qu'il y a sur toute la planète une révolution technologique, un bouleversement écologique, mais dans mes usines Goodyear ou mon Éducation Nationale, je ne vois rien de tout cela.

SOCIALETTE
Le Teuton.

MARIAN
J'ai quelquefois des maux de coeur quand mes gouvernements font cadeaux de mes impôts à Tapie, bradent mes autoroutes à Vinci, payent des fortunes aux labos qui derrière fabriquent mes médicaments en Chine, et mégotent sur mes allocations familiales ou le remboursement de mon aspirine.

SOCIALETTE
Le Teuton.

MARIAN
Je sens parfois des lassitudes dans tous les secteurs. Ça va des agriculteurs jusqu'aux chercheurs ; et aussi des centres d'appels jusqu'aux industriels.

SOCIALETTE
Le Teuton.

MARIAN
Et quelquefois je sens des douleurs dans les cabinets ministériels, ils font tapisserie, ils ne produisent rien de bon.

SOCIALETTE
Le Teuton. Vous avez appétit à entreprendre ?

MARIAN
Oui, monsieur.

SOCIALETTE
Le Teuton. Vous aimez à faire la fête.

MARIAN
Oui, monsieur.

SOCIALETTE
Le Teuton. Il vous prend des envies de vacances, et vous êtes bien aise d'avoir des loisirs ?

MARIAN
Oui, monsieur.

SOCIALETTE
Le Teuton, le Teuton, vous dis-je.

Molière pcc FrédéricLN, sans doute inspiré par le titre d'Authueil. La suite ici.