C'était le titre d'un excellent atelier à Seignosse (mes notes PDF) - qui m'avait donné l'espoir de voir ce "Mouvement démocrate" tenir les promesses de son nom. Les fruits n'ont pas tenu toutes les promesses des fleurs - de dégelée électorale en bisbilles internes, de faux-semblants en vraies fatigues. Et pourtant ... "quand je me compare, je me console". Ce n'est pas à négliger - ni la comparaison, ni la consolation.

Voilà ce que j'ai écrit en commentaires chez deux blogueuses.


En réponse à marie-laure "hypos", chez qui des commentateurs semblent regretter une naïveté moutonnière des bayrouistes :

Cette discussion (et tant d'autres) ne me donnent pas l'impression d'un MoDem moutonnier. En fait, le troupeau, je ne le vois nulle part chez nous. Je vois plutôt des gens prêts à monter sur leurs grands chevaux pour défendre des virgules (et du simple militant ... au président). Je dois être malvoyant ou aveugle ?

Comme disait l'autre "nous travaillons en archipel. Internet est ... un archipel de résistance, de conscience, de mauvaise volonté à plier, d'obstination civique". (page 20 d'un excellent livre tout récemment paru).

Pour résumer mon propos :

  • Que le MoDem, comme mouvement, soit en-dessous des espoirs de tous ceux qui l'ont fondé (du nouveau militant au président, de l'élu local au battu local, etc.) ça me semble assez patent.
  • Que François Bayrou ait ou non les qualités pour être un bien meilleur Président de la République que l'actuel, chacun en pensera ce qu'il veut, mais à mon humble avis, ça n'a strictement rien à voir avec la capacité à faire naître un parti politique. Et l'histoire ancienne comme récente me semble le prouver, de la France aux Etats-Unis et ailleurs.
  • Je regrette que le billet d'hypos, et beaucoup de commentaires (là et ailleurs), fassent semblant, avec l'argument "il ne fait pas ce qu'il dit", d'ignorer la différence.

En réponse à Françoise "passage" :

Il y a un comportement consistant à exiger la cohérence des autres - et en particulier de ceux qui ont du pouvoir. A se jeter dans la moindre faille pour l'élargir, la mettre en évidence. A exhiber les contre-exemples des principes proclamés, histoire d'en démontrer la vanité. A confronter les principes auxquels on croit, avec une réalité qui les trahit.

Ce comportement d'opposant, d'irréductible, de contre-pouvoir, il est nécessaire dans toute société. Partout où il y a du pouvoir, il faut des résistants. Et il y en a rarement assez.

C'est le comportement de beaucoup de blogueurs(ses) démocrates et (ex-)MoDem, et c'est très bien ainsi. Bravo à vous !

C'est le comportement de François Bayrou vis-à-vis du pouvoir d'État actuel, et c'est très bien ainsi. Bravo à lui !

Je me suis moi-même beaucoup essayé à la polémique dans mon jeune temps.

Mais quand je lis et j'entends : "je critiquerai, mais je refuserai d'être candidat, d'être élu local ou national", là ça fait tilt. Je me dis : "D'accord, c'est cohérent, c'est légitime, mais ne nous attendons pas à ce qu'un élu local ou national raisonne comme eux". Et élu local ou national, c'est à mes yeux un rôle honorable. Qui n'est pas le rôle du critique.

François Bayrou dit de Nicolas Sarkozy, dans Abus de pouvoir, quelque chose que je pensais également, ça tombe bien : qu'il aurait été un excellent Premier Ministre. Voilà, je crois à la critique contre les bouteilles qui contiennent moins qu'on aurait cru, mais je ne crois pas qu'en vrai, en politique, les bouteilles soit pleines ou vides.

Pour résumer : je crois à la vertu de la critique. Mais quand elle s'exerce sans respect pour la personne, quand elle prend l'autre pour un chamboule-tout, quand elle refuse de considérer le point de vue de l'autre (le président, l'élu, le responsable...), je trouve la critique injuste, et triste.

Voilà - et à travers tout ça, bonne chance à notre mouvement démocrate !