Vous qui venez sur ce blog pour fuir la politologie parisienne (celle qui éternellement compte % et élus en oubliant complètement qu'il peut y avoir de vraies gens derrière)...

... désolé !

Dans ce genre littéraire certes convenu et limité, je trouve que l'interview de Roland Cayrol sur france2.fr est proche de ce qu'on peut faire de mieux.

"Soit on se situe directement dans un camp - le centre en France a plutôt eu tendance à être dans celui de la droite - en étant un « petit frère » d’une coalition et du coup, on n’a pas un rôle fondamental

Soit on essaye d’être autonome et c’est alors très compliqué de franchir la barre de qualification pour un second tour présidentiel.

C’est toute l’ambigüité du centre et c’est le problème du MoDem. Il a eu la chance avec Bayrou d’avoir un candidat à la présidentielle qui a franchi une fois la barrière avec 18,6 % des voix. Il a donc le rêve de reproduire ce score, voire de faire un peu mieux (pourquoi "un peu" ?), et de devenir un acteur majeur d’un scrutin présidentiel. ...

(Le MoDem) a toujours son président, un président toujours populaire, toujours doté d’une ambition présidentielle et d’une image d’homme d’Etat dans l’opinion.

Mais en même temps, il est devenu un petit parti. ...

En dix-huit mois, tout est possible dans la vie politique actuelle. ...

(François Bayrou) a défini une stratégie qu’il a tout de même réussi à faire comprendre à pas mal de militants, aux médias et aux gens qui s’intéressent à la politique.

Maintenant, quelles que soient les initiatives tactiques qu’il peut être amené à prendre, il ne peut pas rompre avec sa stratégie initiale d'indépendance vis-à-vis de la droite et de la gauche.

Son problème aujourd’hui consiste à regrouper autour de lui des personnalités qui puissent compter dans une élection présidentielle, c’est-à-dire lui ré-apporter des réseaux, de la crédibilité et éventuellement des soutiens financiers."


Et pour ça il faut deux choses : une force d'attraction (je crois que François Bayrou la retrouve), une structure capable de faire coopérer ces réseaux, ces porteurs-de-crédibilité et ces soutiens - et là, tout est à créer.