C'est s'écouter ; si on s'écoute on se comprend ; si on se comprend on dialogue ; si on dialogue on construit, pour le présent et pour l'avenir.
On peut toujours prôner le changement : est-ce qu'il est réaliste ou pas ? Ce que je propose, c'est réaliste. Le vrai changement, il est chez nous".
Encore une fois, nous allons à une bataille électorale sans projet clair. Or pas de projet, pas d'électeurs.
Je viens donc d'envoyer le message suivant à François Bayrou :
http://benoitb.lesdemocrates.fr/201...
Puisque BenoitB vient faire de la promo ici voici la réponse que je lui ai faite sur son blog :
Je suis bien sûr tout à fait sur la ligne de ce billet (de BenoitB), comme je l’étais en 2004. L’exemple de 2004 montre cependant la limite de l’argumentation “pas de projet (simple et clair), pas d’électeurs”. Eh si, il peut quand même y avoir des électeurs. C’est ce qui pousse les personnes expérimentées en politique à ne pas mettre en avant de projet - à se contenter d’un beau programme sur papier glacé plein de formulations creuses sur tous les sujets possibles et imaginables, de sorte de ne fâcher personne.
Je reste d’avis que ce comportement (le beau programme creux) est un comportement de sortants, qui fidélise un vote de routine : si vous votez chaque année depuis 30 ou 70 ans pour le même parti, vous n’avez certainement pas envie qu’il sorte chaque année un ou deux nouveaux slogans en partant chaque année sur une autre direction que l’année d’avant… Et je crains que quelques personnes au MoDem se voient encore en “sortants”, en puissance installée, comme dans l’UDF d’avant 1998.
Alain Dolium a heureusement fait le choix opposé : focaliser ses interventions sur un très petit nombre de sujets, demander des solutions concrètes et qui donnent des résultats sensibles à court terme dans la vie des gens, écouter celle-ci au-delà des limites des “compétences régionales”. J’espère qu’il sera entendu !
@FLN : "Je reste d’avis que ce comportement (le beau programme creux) est un comportement de sortants, qui fidélise un vote de routine "
Eh oui, c'est tout à fait cela, c'est pourquoi le PS et l'UMP peuvent se permettre cette paresse intellectuelle, les verts aussi car ils ont un marqueur idéologique clair et d'actualité, pour l'UDF de 2004 c'était encore possible, mais justement pour le MoDem ça ne l'est pas du tout.
Pour trouver son "public" (avant dans un second temps de le fidéliser), le MoDem se devait d'être innovant, à la fois sur le plan de la doctrine, des propositions concrètes, de l'organisation et des pratiques, ce qu'il n'a su faire. Créer un nouveau parti sur les cendres de l'UDF était la bonne démarche, mais ce n'était que la première étape, et on en est malheureusement resté là. D'où un parti creux, et désormais la contraction de son électorat à une portion congrue.
Sinon, je suis évidemment totalement en phase avec les billets que tu donnes en lien dans ton com...
Effectivement, Frédéric, j'approuve quelque part les propos de BenoitB mais la vraie "recette", si je peux me permettre ce terme, est bien plus simple à confectionner si le chef est bon avant tout. C'est à dire avant de choisir les bons ingrédients.
Le pré-requis, la seule condition qui fera que ce sera une réussite, c'est ce que j'ai toujours pensé et que Jean Lassalle applique quotidiennement : d'abord "aimer" sincèrement les gens.
Et Alain Dolium l'a bien compris, lui qui le dit en toute simplicité dans sa présentation :
- « En politique, si vous n’aimez pas les gens, ce n’est pas la peine d’y aller ! Et le fait d’aimer les gens, ça me permet très facilement d’introduire le contact ; et ça me permet très très facilement -quels que soient les bords politiques des uns et des autres- de pouvoir rentrer dans ces moments de dialogue qui sont des moments d’échange et de bonheur intégral. »
J'ai éprouvé la même sensation dans la présentation de Danielle Jeanne qui a terminé en s'adressant ainsi aux militants de son département :
- « J'ai besoin de vous et je vous aime bien »
Lorsque ce n'est visiblement pas une posture de propagande, qu'une flamme de sincérité éclate dans les yeux et le sourire, c'est le secret de la réussite.
Et pour moi, Alain Dolium, Danielle Jeanne et Jean Lassalle qui osent ainsi dire leur amour des gens ont tout compris.
Sûr, ils vont faire un carton plein !
Je reviens rajouter une précision à mes propos. Il me semble que ce que j'ai écrit peut me faire passer pour une prétentieuse, en me permettant ainsi de décerner un prix de bonne conduite et par conséquent excluant les autres candidats par la même occasion !
Je n'ai absolument pas voulu dire que les autres candidats n'aimaient pas les gens naturellement.
Ce que je voulais dire, c'est qu'il faut oser en parler, et pas seulement donner un programme, aussi rutilant soit-il. Une certaine pudeur nous freine peut-être alors que c'est bien plus clair de démontrer que nous ne sommes pas des sur-hommes (sur-femmes ça se dit aussi ?!) et que nous voulons d'abord faire de l'écoute. De "l'écoute organisée", intelligente donc, qui parviendra à contenter la majorité des personnes. Identifier les attentes de tous et mesurer ces attentes, nous pouvons le faire.
C'est la fameuse "ingénierie anticipative et de participation" de Jean Lassalle, respectueuse de tout le monde. Pas de miracle sans respect. Il faut le faire savoir en le disant et le démontrant. Pas autre chose. Et au MoDem, nous en sommes tous capables.
Aimer les gens, c'est aussi leur dire que nous osons demander en toute simplicité avant de donner !