Le président-élu des États-Unis prévoit une causerie hebdomadaire au coin du drapeau, et ce samedi c'était la première.


Obama et la sortie de crise - 15 novembre

Il approuve d'un mot la réunion du G20 car il faut une réponse coordonnée à la crise - encore eût-il fallu que le G20 en soit capable. Au passage, voilà du travail bien fait, il pense à définir le G20 : "un groupe qui comprend les plus grandes économies de la planète". C'est cela même ;-)

Après quoi il propose son plan de sortie de crise, à l'échelle des États-Unis. Il ne parle pas de relance, plutôt d'un effort de moyen-long terme. "The road ahead will be long (... to ...) steer ourselves out of this crisis".

Si l'urgence est sociale - "des millions de nos concitoyens n'en dorment plus, eux qui se demandent comment payer leurs factures" - le président élu annonce une seule nouvelle dépense sociale : "une aide aux Américains, plus d'un million, qui arrivent en fin de droits d'allocations chômage". (Comme d'habitude, et comme dans la suite, Obama me rappelle quelqu'un).

Il parle aussi de la couverture santé, mais ses termes n'impliquent pas une nouvelle dépense publique, car pourquoi les professionnels de santé seraient-ils globalement payés plus demain ? Il s'agit sans doute plutôt d'une redistribution voire d'une réduction du coût de la santé - le secteur américain de la santé est le plus coûteux du monde, il semble y avoir de gigantesques économies possibles.

En revanche, Obama annonce deux grands domaines d'investissement de moyen-long terme, en héritier du New Deal, ou en keynésien conséquent :

  • reconstruire routes et (surtout, apparemment) écoles pour "donner à chaque enfant l'éducation de niveau mondial, dont il aura besoin dans la compétition avec tous les autres travailleurs du monde" (que c'est bien tourné en VO, quelle finesse pour ne pas froisser la fierté nationale américaine…!) ;
  • "investir 150 milliards de dollars pour construire une économie américaine de l'énergie verte, qui créera 5 millions de nouveaux emplois, libérera notre nation de la tyrannie du pétrole étranger, et sauvera la planète pour nos enfants".

La classe totale.