Le dangereux extrême-gauchiste qui le dit, c'est ce demi-bayrouiste de Michel Rocard.

Dans la situation concrète où nous sommes,… l’urgence est à la finance. … Nous vivons dans un monde où 800 000 milliards de dollars sont disponibles et prêts à s’investir dans n’importe quoi[1]. Il y a 98 % de placements sur les marchés spéculatifs et juste 2 % dans l’économie réelle. La probabilité que la bulle explose est immense…

L’urgence est de se protéger contre ce risque et pour cela il faut prendre quelques mesures simples : stériliser les paradis fiscaux, revenir à la séparation des banques de dépôt et d’affaires afin qu’une nouvelle crise bancaire ne détruise pas l’économie courante, donner un statut public aux agences de notation, interdire la création de produits dérivés financiers déconnectés de l’économie réelle. Tout cela, c’est juste de la précaution ! Tout de suite !

(Question de Libé : Pourquoi la séparation des banques n’a-t-elle pas été décidée dès l’arrivée de Hollande ?)

Mais les banques ont pris le pouvoir ! J’avais l’espoir qu’une France se voulant exemplaire puisse dégainer la première mais c’est la Grande-Bretagne, inventeur du système diabolique dans lequel nous sommes, qui est en train de le faire, pour se protéger.

Et je ne suis pas sûr que le Président et le Premier ministre soient conscients de cette urgence et y aient même pensé.

(Libé : De quoi l'Europe a-t-elle besoin aujourd'hui ?)

C’est au niveau européen que se trouve la vraie voie de sortie qui consiste à créer sur place, aujourd’hui, les emplois nécessaires à une économie durable. … Ce serait ça le changement de cap que j’appelle de mes vœux.

Notes

[1] Bon, il mélange un peu les flux et les stocks, là. Mais l'idée y est ;-)