Interview dans le JDD de ce pilier historique du Centre version 1986-1995 : européiste, libéral, démocrate, réformiste se voulant également social et écologiste - une sorte de LibDem ou de clintonien.

Comme de coutume avec Jean-Louis Bourlanges, le courage intellectuel s'associe avec l'ambition de construire … et le doute brutal sur les chances de succès. La fulgurance et le sens de la formule alternent avec l'embrouillamini. Et la fin de l'interview me semble plus proche de l'embrouille. Selon Jean-Louis Bourlanges :


François Bayrou a la notoriété et le talent nécessaires pour prendre des voix à la gauche en 2012 (les voix qui pourraient aller à droite seraient donc sourdes à la notoriété et aveugles au talent ?).

(Il n'est) porteur d'aucun avenir pour le centre … car il a rejeté la droite et s'est fait rejeter par la gauche (Le centre aurait-il le moindre avenir s'il était confondu avec la droite ou la gauche ?).

Idéologiquement, il s'est identifié au refus de toutes les réformes et à la défense d'un modèle social dépassé qui le place à gauche de Dominique Strauss-Kahn. (Quel modèle social 'non dépassé' Jean-Louis Bourlanges nous recommanderait-il là ? L'irlandais, le portugais, le grec, l'américain, le chinois, le séoudien, le belge ?)

Les centristes français n'ont pas la vie facile. Dans toute l'Europe, les sociaux-démocrates sont pour eux des alliés potentiels. Chez nous, en revanche, l'incroyable archaïsme de la gauche condamne le centre à l'alliance à droite (D'après la phrase précédente, Jean-Louis Bourlanges lui-même s'est rendu compte que François Bayrou et le MoDem ont échappé à cette condamnation !). (…)

En 2002 et en 2007, les électeurs ont hissé sur le pavois Jean-Pierre Chevènement, Jean-Marie Le Pen, François Bayrou, Ségolène Royal et même Nicolas Sarkozy, c'est le signe d'une insatisfaction multiforme de l'opinion. Je ne doute pas que 2012 nous réservera une ou plusieurs surprises de cet ordre. (Eh bien : si les candidats traduisant une 'insatisfaction multiforme de l'opinion' ont pris, en 2007, les 4 premières places et 86% des voix, n'y a-t-il pas pour 2012, au-delà des surprises, un espoir ?)