Grâce à l'Hérétique, je découvre ce "sondage sur internet" (c'est-à-dire probablement auprès de panélistes d'un panel web) au sujet du MoDem. Sans pouvoir vérifier si ces 1005 panélistes représentent bien l'ensemble des Français, on peut juger intéressante leur opinion.

Les répondants évaluent parfaitement, selon moi, l'identité démocrate : parmi 7 propositions, ils estiment que le MoDem devrait avant tout "proposer aux Français (c'est la seule des 7 propositions où ce mot apparaît) un modèle de pouvoir moins personnel et plus à l'écoute des citoyens". L'écoute des citoyens, cela fait certainement partie de ce que nous voudrons proposer pour l'Ile-de-France, une Région jusqu'ici gérée en circuit quasi-fermée, loin du débat public.

Viennent ensuite trois propositions dont deux relèvent bien d'objectifs "une économie de marché plus soucieuse de justice sociale" et lutter "contre les déficits publics". Les 4 autres réponses relèvent des moyens qui pourront faire aboutir ces objectifs et rendre le pouvoir démocrate : le dépassement du clivage "droite-gauche", l'opposition à Nicolas Sarkozy, l'Europe, et une présidence François Bayrou.

La hiérarchie des priorités est à peu près la même chez les sympathisants "de gauche", "de droite" ou "du MoDem", à ceci près que les sympathisants "de gauche" situent "l'opposition à Nicolas Sarkozy" plus haut, en 3ème priorité.

Une question spectaculaire porte sur la stratégie d'alliance recommandée au MoDem : un tiers des répondants l'orientent vers la droite[1], un tiers vers la gauche[2], un tiers l'indépendance.

Là encore, les "trois tiers" se retrouvent chez les sympathisants du MoDem, en phase avec l'ensemble de l'électorat - nuance, les démocrates se sentent plus proches des écologistes que des socialistes.

On voit bien la difficulté dans laquelle est le MoDem : l'indépendance sans possibilités d'alliance, impliquerait l'impuissance à réaliser les objectifs que les sondés nous invitent à poursuivre ; l'alliance à droite est une blague si le seul allié imaginable pèse 2% de l'électorat ; l'alliance à gauche s'auto-dissout, dès qu'elle est imaginée et présentée, dans les inépuisables querelles internes de chaque sous-composante de chaque parti de gauche. Quant à l'alliance avec les écologistes, en espérant qu'elle puisse devenir majoritaire, elle est barrée dès la ligne de départ par le sectarisme des Verts. Y a pas à dire, pour s'en sortir, il faudrait que les Français votent démocrate !...

Là où les sympathisants du MoDem divergent de l'ensemble des électeurs, c'est sur la façon de décrire François Bayrou. BVA proposait quatre qualificatifs jugés positifs (en vert dans les résultats !) et quatre négatifs (en rouge !). Les poids des deux groupes de 4 sont équivalents sur l'ensemble de l'électorat alors que, bien sûr, les 4 positifs l'emportent chez les sympathisants MoDem. Parmi les 4 positifs, "compétent" arrive en premier dans chaque groupe. Parmi les 4 négatif, c'est "impatient" chez les sympathisants, "orgueilleux" chez les autres répondants. Et là-dessus, sympathisants de droite et de gauche sont d'accord !


D'autres commentaires fort intéressants de la part d'Orange pressé, JF le démocrate et François Bayrou.

Notes

[1] un petit tiers, mais une réponse imaginable n'était même pas proposée dans le sondage : l'alliance avec l'UMP !

[2] un gros tiers, mais deux réponses étaient proposées au lieu d'une : Verts et PS, ce qui mécaniquement a pu favoriser cette orientation