Verel, dans un excellent billet, revient sur de récents émois médiatiques, citant lui-même Authueil : le rôle écrasant du président de la république en France, conduisait à la sélection de candidats ayant pour le moins un ego surdimensionné et un équilibre psychologique peu évident (il parle même de « tarés »).

Effectivement le profil du recruté - et donc le mode de recrutement - dépendent du profil du poste.

La 5ème République, y compris amendée il y a quelques mois, concentre tout pouvoir sur une seule personne, sans contrepoids d'aucune sorte fût-elle judiciaire,... à l'importante condition que le parti que cette personne dirige ait une majorité absolue à l'Assemblée Nationale, laquelle est élue quelques semaines après la présidentielle (ce qui n'est arrivé qu'à deux reprises : 1981-86 et depuis 2002. Deux périodes d'aveuglement complet du pouvoir, donc de gouvernement particulièrement lamentable).

Il n'y a pas de profil psychologique humain compatible avec cette concentration de pouvoirs.

À la rigueur, s'il était hérité de façon dynastique : le futur souverain pourrait alors être éduqué dès son plus jeune âge à tenir ce rôle écrasant. Mais en démocratie, non : il faut ajouter aux qualités du souverain absolu, celles du chef de parti et celles du candidat en campagne ! Bien trop pour un seul homme, et même pour une seule femme.

Aucun autre pays à ma connaissance ne prétend, dans sa Constitution et son débat politique, qu'une telle construction institutionnelle soit viable. Enfin si, plusieurs : sans doute la Corée du Nord, la Russie, l'Égypte, l'Algérie, le Sénégal, le Zimbabwe ... je ne dois pas être loin de la fin de la liste.

Il y a bien sûr deux solutions.

Une pour le court terme : élire comme Président une personnalité qui 1) n'ait pas à elle seule la majorité législative, 2) s'engage à construire des institutions démocratiques pour la République.

Une plus durable : construire ces institutions.


PS - Voir aussi le billet de Laurent de Boissieu : "Au vote, citoyens !", et sur ce blog, une discussion du classement des démocraties réalisé par The Economist.