C'est si passionnant ce qu'on peut trouver sur la blogosphère, que je ne résiste pas à la tentation d'un billet de citations à la Pierre Guillery. Et à propos de Pierre, voyez son billet d'ex-trader, qui donne sur la crise financière une explication avec les mains, proche de celle de Michel Volle.

Finance toujours, le bilan de José Ferré - qui depuis des années blogue les déséquilibres de la croissance américaine :

"Le plan concocté la semaine dernière par Gordon Brown et adopté hier par les 15 pays de la zone Euro est de nature à calmer l'hystérie des derniers jours. (...) Pour peu que d'autres produits financiers (hedge funds ou autres) ne viennent pas rapidement relancer la crise financière, l'urgent a été géré.

Mais l'important ne l'est pas. L'important, ce sont les causes de la crise financière, les nécessaires réformes de cette sphère hors de contrôle et la gestion de la crise économique, déclenchée ou amplifiée par le naufrage financier. Sur ces sujets, rien, nada, niente, nothing.

La seule contrepartie qu'on aie trouvée jusqu'ici est la limitation des parachutes dorés et la reconversion des dirigeants des institutions financières en lampistes. En l'état, risible et navrant."


Dissensus pour le dissensus ? Ça en ferait un bon blog démocrate selon le critère d'Antonin Moulart :

"Lorsque j'ai adhéré au mouvement démocrate, j'ai pensé tout d'abord avoir rejoint une vision consensuelle de la démocratie.

... En réalité, le Mouvement Démocrate n'est pas un mouvement consensuel. C'est un mouvement disconsensuel.

... On le voit bien sur la blogosphère MoDem ..."

Blogueur MoDem lui aussi, Claudio Pirrone commente sur le même billet : "Pour citer (Jean) Lassalle, la mue du club de notables au parti d'adhérents (de masse ?) implique des changements de logique. Qui n'impliquent aucunement le reniement de l'héritage."


Voici un fidèle à l'héritage social-démocrate, qui a cependant changé, avec Christian Blanc, de logique politique : verel. Il s'interroge sur "Les patrons responsables du chômage ?". Réaction à un article de Philippe Askenazy sur les difficultés des entreprises à recruter : "Lors des deux périodes de reprise en 1987/ 1991 et en 1997/2001, les déclarations de difficultés de recrutement dans l’industrie ont fortement augmenté au moment où le taux de chômage masculin arrivait autour de 7%". Pour Philippe Askenazy, "les entreprises (sont) trop exigeantes en diplôme, expérience et âge."

Verel aurait "plein d’histoires à raconter pour illustrer cette tendance à des trop fortes exigences. Il s’agit effectivement d’un problème important". Cependant, "la tendance à la recherche de surqualification n’explique pas le manque d’infirmières (le critère est imposé : le diplôme d’Etat) ou de maçons (mais il s’agit ici d’ouvriers qualifiés et non pas de manœuvres)."

Je signale en commentaire une idée que je dois à Jean-François Amadieu, et sur laquelle j'aurais moi aussi des histoires à raconter : que l'on consacre tant d'argent à professionnaliser la recherche d'emploi, est quasi-aberrant. Ce qui compterait, c'est que les personnes qui embauchent soient en mesure de choisir le meilleur candidat ; et ceci est d'abord une compétence de recrutement (non de candidature). La priorité serait donc "d'enseigner à recruter". Et ça ne s'enseigne, aujourd'hui, presque nulle part.

On pourra m'objecter qu'il y a des cabinets spécialisés. Et je suis précisément en train de travailler pour l'Unesco sur le recrutement de ses "International Professionals". Mais l'essentiel de l'effort spécialisé est consacré aux profils pointus qu'il s'agit de chasser : comment fait un patron de PME pour recruter un jeune sans expérience ? comment se fait-il une idée des performances futures de la personne ?