Bien sûr, nous avons dépassé le tricentenaire de la machine à vapeur à énergie fossile (charbon), cause du réchauffement actuel.
Mais je viens d'apprendre que l'effet de serre de l'atmosphère a été identifié par Fourier en 1824[1], et que le premier chiffrage de l'impact du CO2 - chiffrage d'ailleurs juste - date de 1896[2].
Apprendre ce genre de choses est la vertu des livres pour enfants que j'emprunte à la bibliothèque, ayant renoncé à lire de vrais livres. À vrai dire, "Comment l'homme a compris que le climat se réchauffe" n'est sans doute pas si facile à lire pour des enfants. Je le recommande donc aussi aux adultes, en pack avec la lecture gratuite de manicore.
En amuse-gueule, les dates clés.
Fin XVIIIème : Horace-Bénédict de Saussure a l'idée que l'atmosphère peut se comporter comme une serre piégeant la chaleur du Soleil.
Avant 1821 : on considère que le climat est constant, mais a pu connaître des changements catastrophiques dans un passé lointain : p.ex. le Déluge.
1821 : pour expliquer la présence de roches granitiques en pleines vallées calcaires, Ignace Venetz fait l'hypothèse d'une époque froide où ces blocs ont pu être charriés par des glaciers.
1824 : Joseph Fourier explique l'effet de serre atmosphérique. La lumière solaire est convertie en infra-rouges quand elle touche le sol, et ces infrarouges ne parviendraient pas à retraverser l'atmosphère (Fourier ne sait pas pourquoi).
1860 : John Tyndall[3] identifie les deux principaux gaz à effet de serre, ceux qui captent les infrarouges : la vapeur d'eau et le dioxyde de carbone. On craint à l'époque un nouvel âge glaciaire ? Tyndall indique qu'une baisse de la quantité des GES provoquerait cette glaciation.
1896 : Svante Arrhenius calcule l'impact qu'aurait un doublement de la concentration en CO2 : +5 à 6 degrés[4]. Il estime qu'au rythme des émissions industrielles (de son époque), cela devrait arriver dans 3000 ans. Réchauffement progressif qui serait une excellente assurance contre le risque d'âge glaciaire. Et du réchauffement, on ne s'inquiète pas : nul doute que les océans absorberaient le CO2 en excès.
1957 : Roger Revelle et Hans Suess montrent que les océans ne réabsorbent pas tout le CO2 industriel ; leur vitesse de réabsorption est deux fois moindre que prévue. Ce qui pourrait entraîner un réchauffement climatique global.
1957 : Charles Keeling commence à mesurer la concentration de CO2 dans l'atmosphère "en pleine nature", au pôle Sud et à Hawaï. Ses mesures démontrent une croissance rapide.
Au passage, la proportion de CO2 émis par l'homme semble facile à identifier. En effet, le carbone d'origine fossile (CO2 émis par l'homme) est pauvre en carbone 14.
Ça pourrait suffire, mais faisons ensuite un détour par l'astronomie. Il aide à comprendre pourquoi quelques esprits formés dans les années 60 continuent à nier la catastrophe en cours...
1924 : Milutan Milankovitch formule une théorie reliant les changements climatiques aux changements dans la rotation de la Terre et sa position par rapport au Soleil.
À partir des années 20, on commence à prélever des fossiles et autres indices de variations climatiques aux époques préhistoriques ...
1976 : Jim Hayes, John Imbrie et Nicolas Shackleton démontrent que le cycle des glaciations passées correspond bien aux changements astronomiques.
En fait le mécanisme est compliqué. Pour passer d'une ère glaciaire à une ère tempérée :
- Dans un premier temps, le changement astronomique réchauffe la Terre d'environ 2,5 degrés, en commençant par l'Antarctique.
- Les eaux de l'Océan glacial antarctique se réchauffent et ne parviennent plus à capter autant de CO2 ; sa concentration dans l'atmosphère augmente : d'où effet de serre, et réchauffement de 2,5 degrés supplémentaires[5].
Ces hausses passées du CO2 fournissent un argument aux climato-sceptiques : c'est du classique, selon eux. À ceci près que cet effet de serre "interglaciaire" était provoqué par des fluctuations astronomiques… qui ensuite s'inversaient. Rien de tel aujourd'hui.
Certains climato-sceptiques évoquent les fluctuations (de 0,1% environ) du rayonnement solaire, dues au cycle des taches à la surface du Soleil. Mais ces fluctuations, bien connues, sont intégrées dans les modèles actuels, et leur impact sur les températures est bien plus faible que la hausse constatée[6].
Restait à démontrer le lien entre concentration en CO2 et changement des températures (estimé par Arrhenius à 5 ou 6 degrés pour un doublement du CO2).
À partir des années 60, les ordinateurs permettent de construire des simulations du climat global.
1979 : Jim Hansen publie une simulation selon laquelle un doublement de la concentration en CO2 réchaufferait la planète de 4 degrés.
1983 : Une équipe soviétique extrait à Vostok (Antarctique) une carotte de glace de plus de 2000 mètres. Elle permet de mesurer les concentrations passées de CO2. Et on constate qu'elles correspondent aux variations de température.
2000 : l'Organisation météorologique mondiale déclare le 20ème siècle le plus chaud du millénaire, et la décennie 90 la plus chaude du siècle.
2003 : James Inhofe, président du comité de l'environnement du Sénat américain, déclare que le réchauffement planétaire est un "canular".
2007 : La totalité des modèles pris en compte dans les rapports du GIEC montrent un réchauffement d'ici 2100,
- de +1° dans les modèles les plus optimistes et en supposant que les émissions humaines soit maîtrisées de la façon la plus favorable,
- à +6° dans les modèles les plus pessimistes et en supposant que les émissions humaines continuent sur leur lancée.
Mai 2007 : Sergueï Mironov, président de la Chambre Haute du Parlement russe, affirme que "les émissions de CO2 n'ont aucun effet sur le climat".
Juin 2007 : la Chine se dote de son premier plan de lutte contre le changement climatique.
Décembre 2007, conférence de Bali : les États-Unis refusent tout engagement contraignant sur les émissions de GES.
Mars 2008 : Claude Allègre écrit : "Je ne crois pas aux prédictions climatiques à un siècle (...). La cause du changement climatique ? Je ne la connais pas. Certains de mes collègues, spécialistes sérieux, pensent, et ils ne sont pas les seuls, que le Soleil joue un rôle éminent dans ce processus. Ce ne serait pas étonnant." Je ne résiste pas à la tentation de vous renvoyer au démontage par Jean-Marc Jancovici d'une précédente tribune du même Claude Allègre.
Notes
[1] le même dont la fouriérisation occupe une bonne partie des études de maths
[2] Merci à AlainA pour la correction
[3] qui aussi démontré pourquoi le ciel est bleu.
[4] Les modèles actuels disent : 2 à 4,5 degrés.
[5] Le bouquin explique que la fonte des glaces amplifie le phénomène : la Terre devient plus sombre et absorbe plus la lumière. Mais il ne dit pas dans laquelle des deux moitiés c'est compté
[6] "À travers ses émissions de gaz à effet de serre l'homme a modifié la situation "comme si" le soleil avait augmenté sa puissance d'environ 1%", manicore.com
cette énumération de date est un peu indigeste. Une explication plus didactique eut été plus sympa. A part ça sur Allègre, j'avoue y être assez sensible. Dans la démonstration que tu mets en lien que j'avais déjà lu et que j'ai relu, elle ne démontre rien pour moi. Il eut été interessant de connaitre quels intérêts s'il y en a, d'une part de Allègre et d'autre part des autres.
Tout ça ne m'empêche pas d'avoir des ampoules économiques depuis bien 10 ans, de faire un compost, d'économiser dans la mesure de mes possibilités quotidiennes, l'énergie et autres déchets.
@ annie : merci pour la visite et le commentaire ! Je comprends que le billet soit peu didactique ; il témoigne juste de ma surprise, en apprenant que la "science des gaz à effet de serre atmosphérique" est très ancienne. Et que le niveau de preuves scientifiques accumulé (evidence, disent les anglo-saxons) est encore supérieur à ce que je croyais savoir, ayant vaguement suivi les travaux du GIEC : dizaines de modèles différents, dizaines de moyens de vérification… et pourtant des personnalités politiques de premier plan osent encore, au long des années 2000, balayer tout cela au nom du "droit au débat". S'il s'agissait d'une planète éloignée de 1000 années-lumière de la nôtre, ce serait juste la preuve de leur incapacité à accepter la démarche scientifique (ou, comme tu le suggères, d'intérêts puissants qui rendent la vérité secondaire) ; s'agissant de notre seule et unique maison commune, c'est d'une irresponsabilité écoeurante ! Où ces gens-là espèrent-ils que leurs enfants et petits-enfants trouvent refuge ?...
Le "démontage" de Jean-Marc Jancovici reste tout relatif, pour qui a lu les livres de Claude Allègre, plutôt que ses éditoriaux dans le magazine Le Point
Frédéric, je vous recommande cette vidéo de Valérie MASSON-DELMOTTE, directeur de recherche au laboratoire mixte CEA/CNRS des Sciences du Climat et de l'Environnement qui explique très bien que les variations climatiques dues aux variations de la terre sur son orbite ne sont pas que des élucubration de « quelques esprits formés dans les années 60 » !
http://www.cea.fr/videos/conference...
Et puis même cette conférence de Jean JOUZEL, directeur de recherche au laboratoire mixte CEA/CNRS des Sciences du Climat et de l'Environnement, vice-président du GIEC... Je suis de plus en plus frappé par la prudence de formulation des scientifiques du GIEC concernant les responsabilité de l'homme dans l'évolution climatique :
http://www.cea.fr/videos/conference...
Bonjour Pierre,
Excusez-moi de le préciser : mon billet explique au contraire (tant bien que mal) que "les variations climatiques dues aux variations de la terre sur son orbite" sont une réalité prouvée, mais qui n'explique pas le réchauffement actuel, c'est bien ce qui contribue au diagnostic de gravité.
Les formulations du GIEC sont plus formelles à chaque nouveau rapport, et les fourchettes d'évolution qui résultent des différents modèles qu'il récapitule, sont de plus en plus inquiétantes. Les chiffres actuels du GIEC sur les impacts climatiques de chacune des différentes activités humaines ... et des variations solaires ! ... sont résumés ici : http://www.greenfacts.org/fr/changement-climatique-re4/l-3/1-human-natural-causes.htm#0p0
Jean Jouzel est précisément le "conseiller scientifique" du livre que je résume très sommairement ici. A la planche 18 de la présentation que vous signalez, vous pouvez constater qu'il présente les deux scénarios "objectifs politiques" : pour les plus optimistes (Européens) on peut espérer limiter le réchauffement à +2° (c'est aussi l'espoir présenté dans le livre que je citais), pour les un peu moins optimistes (G8) à +2,5°, mais plus personne n'espère que nous pourrons ramener le climat terrestre à l'état qui aurait été le sien sans nos émissions massives de GES.
puisque je suis aussi démocrate et qu'il faut toujours avoir deux avis :
http://www.pensee-unique.fr/
Je rappelle juste la prudence en ce qui concerne la théorie du changement climatique d'origine anthropique qui s'est faite ingérée par les politiques et les écolos alors que les scientifiques, et même ceux du giec, parlent d'incertitude. En matière de complexité, et surtout pour un système aussi vaste que le climat, il faut toujours être humble et prudent. Même si réduire nos émissions n'est sûrement pas un mal, au contraire, il faut le faire pour des raisons autre que catastrophiques et ne pas se servir de la science comme d'une justification de certains actes, l'honnêteté intellectuelle n'a pas de prix. Le site pensée-unique, même s'il a lui aussi quelques apriori, permet de se faire une idée des arguments qui sont crédibles et ceux qui ne le sont pas. Ainsi, par ex, la carotte de glace ne met pas en évidence que c'est la CO2 qui provoque la montée des temp, mais plutôt l'inverse.
Complexité n'est pas linéarité...
Juste pour papillonner sur mes propos, cet article (d'un site écolo) qui montre indirectement que les dérives autour du changement climatique nous amène pratiquement à une forme d'auto-censure et limite à une religion. En tout cas à une forme de délire.
http://www.electron-economy.org/art...
Enfin juste un point sur les systèmes complexes et l'illogisme de certains discours : on nous serine avec le fait que si on empêche pas la température de dépasser les +2°C, on aura une irréversibilité et le climat changera à jamais et nous allons tous mourir (bon j'exagère sur la fin...). Or la théorie même du RCA est d'expliquer que le changement actuel se fait par rapport à une situation ancienne stable du climat. Quid ? Le climat était stable auparavant et maintenant nous allons le dérégler irréversiblement ? Vous allez dire : oui, mais cette fois-çi c'est l'homme (donc inconnu) et c'est très rapide (sûrement, mais on a déjà observé dans des carottes des augmentations bien plus rapide). Toutefois, pour citer un ami, voilà comment on peut rétorquer que :
1) des influences importantes (du principalement à l’orbitographie terrestre, ie les cycles de Milankovitch) et les rétroactions à ces changements auraient du, suivant la théorie promue par le GIEC, les aggraver jusqu’à l’irréversibilité…
2) qu’il y a eu dans le passé climatique des atmosphère contenant des masses de CO2 plus importantes de plusieurs ordre de grandeur (qui auraient donc du, toujours suivant les mêmes théories, amener des changements irréversibles…)
Les théories le réchauffement d’origine anthropique ne se basent que sur “l’excès de CO2″ par rapport à une situation soi-disant “stable”… et pas sur la vitesse de constitution de cet “excès”.
Quelque soit la manière dont on tourne le problème, les conclusions GIECiènes sont toujours aussi incohérentes.
Ah modélisation quand tu gères nos vies, bien mal nous a pris...
Un conseil, ne croyez pas les modèles, ils ne sont là que pour justifier une idée, et non pour prédire l'avenir à 100 ans d'un système des plus complexes... Je ne remets pas en cause ici le travail des chercheurs, mais un fouillis incroyable d'intérêts qui se croisent et s'entrecroisent ce qui fait que chacun voit midi à sa porte... Sauf notre approche du monde. Notre société forme aussi un système très complexe.
Que faire alors ? Et bien réduisons nos émissions de GES et voyons si ça marche. Mais arrêtons de nous embrumer l'esprit par des certitudes religieuses, on en ressortira faible et peu grandi.
@ chria : franchement, je suis effrayé par ce genre de commentaires. Permettez-moi d'y voir un salmigondis théorie-du-complotiste sans rapport avec la discipline de pensée scientifique. Et de vous inviter à lire le billet (même s'il est pénible à lire, je le crains) AVANT de commenter.
Par exemple : "la carotte de glace ne met pas en évidence que c'est la CO2 qui provoque la montée des temp, mais plutôt l'inverse." Le billet l'explique : quand des changements astronomiques provoquent le réchauffement de l'Antarctique (environ +2,5° de hausse de la température moyenne du globe), cela cause un effet de serre qui lui-même double approximativement le réchauffement (encore +2,5°).
Aujourd'hui la situation est différente ! L'effet de serre n'est pas causé par l'astronomie mais par l'activité humaine, et il réchauffe bel et bien, comme c'est démontré (et admis par tout le monde) depuis ... 140 ans.
Pour réfléchir sur les réalités (de façon scientifique) il faut un minimum de discipline intellectuelle. Soit on se réjouit que "le GIEC parle d'incertitude", ce que vous faites, et on lui fait confiance en la matière, soit on prétend que "les conclusions GIECiènes sont toujours aussi incohérentes" et on met en cause "un fouillis incroyable d'intérêts qui se croisent et s'entrecroisent ce qui fait que chacun voit midi à sa porte"... mais pas les deux à la fois !
Soit on prétend que le climat est de la science simple, constructible avec un peu de bon sens et deux-trois expériences, soit on prétend que ce sont des phénomènes complexes qui demandent beaucoup de données différentes et de modélisation pour être compris ... mais on ne peut pas à la fois dire que c'est très complexe, et que "les modèles ... ne sont là que pour justifier une idée" !
Vraiment, si je peux me permettre un conseil, gardez-vous de ces fumisteries fumeuses.
Comprenons-nous bien : sur un système complexe, aucun modèle ne peut expliquer et prédire à 100%. Comme vous l'écrivez, c'est vrai en sociologie comme en climatologie. Le modèle de la science expérimentale du XIXème siècle, dans laquelle un seul fait suffisait à réfuter une théorie, ne fonctionne plus.
Mais que préférez-vous ? la science actuelle - cet aller-retour entre mesures et modèles - ou l'ignorance ? 90% ou 0% ?
Pour trouver mieux qu'une modélisation qui marche à 90%, il ne suffit pas de crier "il manque 10%". Il faut en proposer une qui marche à 91%.
Vous écrivez que vous êtes démocrate, je m'en réjouis. Eh bien, comment un démocrate comme vous recommanderait-il d'organiser le travail scientifique sur un sujet qui peut (pour le moins) avoir un caractère d'urgence planétaire ? Quel rôle donneriez-vous aux échanges internationaux entre chercheurs, théoriciens et praticiens ? Comment verriez-vous le dialogue entre organisations internationales chargées par les Etats de veiller au climat de la planète, et monde scientifique ? Quels sujets mettriez-vous à l'ordre du jour - peut-être d'une part l'analyse des causes du changements climatique, d'autre part d'analyse des moyens de le combattre, enfin l'analyse des conséquences de tout cela ?
... Et en quoi cela serait-il différent du GIEC ?
Fredéric tu es dans la certitude, les autres dont moi, sommes dans le doute : c'est un mode de pensée opposé.
je rajouterai que le climat a changé à plusieurs reprises sur terre, nous l'avons tous appris à l'école, la plus récente, il me semble, est juste avant la Révolution française ou sous Louis XIV ou les deux j'ai oublié, la petite glaciation, et serait une des raisons de cette révolution : les récoltes s'en étaient durement ressenties
@ Annie : je te comprends et je crois être un "douteur systématique". Mais à quoi bon douter si on ne veut pas construire de connaissance ? Si on refuse toute confiance aux autres "douteurs" que sont les chercheurs ? Si on a la religion du doute au point de dire "rien n'est prouvé, on ne peut faire confiance en personne", on ne peut prendre aucune décision d'aucune sorte. En l'occurrence, sur le changement climatique, le niveau de preuve obtenu par les recherches scientifiques est très, très supérieur à celui obtenu sur bien des choses que nous tenons pour "certaines" dans notre vie quotidienne ...
Au passage, bien sûr que le climat a changé dans le passé (et le livre, que j'ai essayé de résumer dans ce billet décidément difficile à lire, explique pourquoi et comment). C'étaient des changements créés par des phénomènes naturels, réversibles par nature. Ces changements fournissent les "bases de faits" qui permettent aujourd'hui de "caler" les modèles climatiques - et d'arriver aux conclusions que synthétisent les rapports du GIEC.
Ceci dit, ton commentaire me semble poser une autre question que celle du billet : la question "et si l'activité humaine modifie le climat, comme la science l'a établi depuis 140 ans, est-ce grave, indifférent, ou même bénéfique ?"
C'est la question des impacts du changement (objet du 2ème des 3 groupes du GIEC). J'essaierai d'y consacrer un prochain billet !
Alors :
- j'ai lu le billet
- je suis climatologue, et c'est justement parce que travaille sur le sujet que je peux m'exprimer sur la différence entre la science et le rattrapage médiatico-politique. Je ne vois pas de complot sous-jacent, mais je sens bien autour de moi des intérêts qui ne sont pas scientifiques. En fait, ce sont des histoires de gros sous au sein de la restructuration énergétique. Point de complot, juste une banale affaire de récupération, comme cela se fait un peu partout, lorsque l'on mélange les genres, comme par exemple avec le GIEC qui est un organe scientifico-politique.
- Mon exemple sur le rapport CO2/temp n'était pas là pour contrer vos écrits mais pour apporter un exemple de relation complexe trop vite décrite comme étant linéaire.
- Il faut vraiment arrêter avec ce soi-disant consensus scientifique, non seulement il n'existe pas, mais en plus à chaque fois dans l'histoire où il y a eu des consensus et bien ça a foiré...
- Je ne nierais jamais que le réchauffement est bel et bien présent. Maintenant que cela soit lié à l'homme il n'existe aucune preuve, seulement des présomptions. (et si je le dis c'est parce que c'est oui, il n'y a pas de preuve).
- "Pour réfléchir sur les réalités (de façon scientifique) il faut un minimum de discipline intellectuelle."
Déjà c'est raté puisque réfléchir sur la réalité n'a aucun sens du point de vue phénoménologique. La discipline en science commence déjà par le doute cartésien et la critique. Voir Popper par ex.
Je viens de lire votre réponse à Annie : vous ne comprenez manifestement pas le doute en science. Il ne faut pas en plus confondre le climat avec l'électronique. Quand à vos choses certaines de la vie quotidiennes, je veux des exemples, car je n’en ai aucune de complexe qui marche à tous les coups.
- Le climat étant complexe, les modèles ne le simule que très mal. L'entourloupe, c'est de faire croire qu'ils sont valides. Regarder comment on fabrique un modèle et vous comprendrez qu'on ne peut être juge et partie.
- Il est évident que je "préfère" "la science actuelle - cet aller-retour entre mesures et modèles". Je ne propose pas de retourner à l'âge de pierre. Je veux juste que la recherche reste de la recherche tant qu'on a pas des conclusions fiables. Il est dangereux de changer quoi que ce soit sur des spéculations (voir le livre vert de l'Europe sur l'adaptation, ils en parlent). Mais là je sais qu'on est pas d'accord, vous vous croyez au pouvoir prospectifs des modèles, moi pas. Et je ne suis pas le seul.
Maintenant, il existe effectivement une multitude d'observations qui nous font penser que l'homme pourrait être à l'origine du réchauffement actuel (qui n'est pour l'instant pas bien grave...). Mais il faut se garder de tirer des conclusions hâtives sous peine de faire plus de mal que de bien.
- Etant démocrate (Bayrouiste depuis longtemps), je ne me réjouis pas du manque absolu de débat sur le sujet. Je suis même très inquiet et j’ai l’impression que ce n’est que le début de la manipulation de masse.
Pour répondre tout de suite à votre dernier paragraphe, effectivement, tout cela existe déjà. Et vous savez le pire : en parlant des conséquences du RCA avant de comprendre vraiment le phénomène, en baratinant les gens avec des théories apocalyptiques, etc, (et d’ailleurs j’en veux à mort aux médias qui vulgarisent les articles scientifiques comme ma grand-mère parle d’internet), on a faussé le débat dès le départ et cela empêche aujourd'hui une vraie recherche objective. Au lieu d'allouer les millions destinés à "protéger" on ne sait qui, à étudier comment faire pour sauver les ours polaires maritimes de la fonte des glaces de 2007, on ferait bien mieux de les donner à la recherche en diversifiant les thèmes et en arrêtant de diaboliser ceux qui ne sont pas d’accord.
On donne plus d’argent pour essayer de trouver qui ou quoi est impacté par la montée des températures (la « petite » montée) qu’à recherché les causes exactes de ce réchauffement. On ne connaît rien ou presque sur le soleil, les rayons cosmiques, les interactions océan-atmosphères, qui jouent toutes, en dehors des GES anthropiques, à près de 70% sur le système climatique. Alors vous comprendrez mon scepticisme.
Enfin, s'il vous plaît, ne vous servez pas de la science (ou de la discipline intellectuelle) pour justifier vos convictions, si convictions vous avez.
"Ceci dit, ton commentaire me semble poser une autre question que celle du billet : la question "et si l'activité humaine modifie le climat, comme la science l'a établi depuis 140 ans, est-ce grave, indifférent, ou même bénéfique ?""
Là est la question !
Mais je sens déjà la réponse des écolos/économistes : puisque la stabilité est la principale source de sûreté, alors tout changement est négatif. Trop peur de perdre le contrôle, ou bien volonté de le prendre, voilà pourquoi on fausse le débat.
Ah j’oubliais une perle : « C'étaient des changements créés par des phénomènes naturels, réversibles par nature. »
Là on est dans le délire le plus complet (tu as sûrement inventé cette phrase d’ailleurs), voir même dans l’obscurantisme que tu dénonces : quelle est la différence entre une molécule de CO2 produite par un volcan et celle produite par un moteur ? Tu pars en fait du principe que l’homme et ce qu’il crée n’est pas naturel.
Quant à la réversibilité et l’irréversibilité, revoir cette notion, car rien n’est réversible dans la nature, rien ne revient à son point de départ (voir phénoménologie et système complexe).
Par contre, si l’homme sature son atmosphère de CO2 au point de provoquer un effet de serre comme sur Vénus, alors là c’est sûr, c’est la cata. Mais enfin bon, restons sérieux, ce n’est pas demain la veille, surtout si on commence tout de suite à réduire nos émissions, et à lutter contre la pollution de toute sorte.
@ chria : Bon, restons calmes (je sais que ma première réponse était fort carrée et pouvait susciter ce genre de réactions). Mais là encore je ne suis pas sûr que vous m'ayez lu avant de répondre.
J'ai effectivement écrit « C'étaient des changements créés par des phénomènes naturels, réversibles par nature. » et je ne crois pas que ce soit du délire de ma part car il s'agit de fluctuations astronomiques dont la période est parfaitement connue. Je n'ai évidemment pas écrit que tout phénomène naturel soit réversible (....).
J'ai eu la chance de suivre à la fin des années 80 / début des années 90 ce qui étaient peut-être (?) les premiers cours d'enseignement supérieur en France en "sustainable development" ainsi qu'en "modélisation et simulation". Mais je ne suis pas chercheur, seulement ingénieur. Je n'ai pas de travaux propres en climatologie, j'ai juste lu un bouquin pour enfants de 40 pages qui porte la signature de Jean Jouzel et qui m'a appris plein de choses.
Pendant que j'y suis, puisque vous êtes climatologue, vous avez certainement une page perso référençant vos travaux, ça serait sympathique de nous donner l'adresse au lieu d'en rester à des commentaires anonymes. Si cela vous est possible, bien entendu.
Et pour info, qu'appelleriez-vous une "preuve" du lien entre activité humaine et réchauffement global ?
D'abord Frédéric ne soit pas surpris de ma présence sur ton blog : tu fais parti de ceux que je consulte régulièrement dans mon lecteur. Simplement je n'ai le plus souvent rien à dire. Ce qui n'est pas le cas pour ce sujet, finalement sur ton blog je me permets des réflexions que je ne fais nulle part ailleurs où, je le sais, je me ferai insulter pour "non politiquement correct écologiquement".
et voilà où je veux en venir, nous sommes dans une période où tout nous est interdit ou "ordonné" que des il faut/il faut pas, pas de questions dans toute cette idéologie qui a envahi le monde occidental, il faut vivre au présent, pas d'avenir, l'Humain est toujours coupable de quelque chose quelque part… et aucune ambition ou projet dans tout ça : tout est tout de suite dans l'instant, pas de projet sinon de désastre universel, vraiment pas de quoi se réjouir.
Cette histoire de climat pour moi est inclut dans cette idéologie, je ne sais à quoi l'attribuer : trop de monde sur terre, l'occident qui n'est plus le seul décideur ?
sur le climat comme l'explique avec tellement de nuances Chria : pas de certitudes, c'est ça la science et la recherche, et ce mot science dure est faux, l'Humain est éternel, pas la connaissance en science
@ Annie : mais je ne suis pas surpris, tout ce que je regrette c'est de ne pas être moi-même plus souvent sur pensee-libre !
@ Chria : je viens de consacrer un bon moment à la longue lecture de la page "effet de serre" que vous recommandez (pensee-unique). Cette page n'étant pas commentable, je donne mon avis ici, en reconnaissant d'avance que c'est le fruit d'une lecture trop rapide et non experte.
Autant la sincérité de l'auteur semble évidente, et les citations qu'il fait de revues scientifiques authentiques (je dis "semble" car je n'irai pas vérifier), autant l'incohérence au fil de la page est atterrante. Ici il conteste la valeur des modèles, là il s'appuie dessus ; ici il estime non pertinente la mesure moyenne de la température du globe, là il estime probants des graphiques sur cette même moyenne ; il estime incontestables des articles sur la théorie solaire du climat ... qui pourtant estiment eux-même la dérive des températures, hors effet du soleil, à 0,14° par décennie soit 1,4° par siècle ! Il s'attaque à des preuves qui seraient statistiquement insuffisantes ... pour estimer ensuite irréfutables de simples coefficients de corrélation de Pearson sur des données spatio-temporelles (donc hautement intercorrélées) ! Il trouve suspect que, puisque les fourchettes du GIEC estiment le réchauffement futur entre +1 et +6°, elles n'aillent pas carrément en-dessous de zéro ... mais tous les auteurs qu'il cite ensuite en faveur de sa propre thèse trouvent un impact positif des GES ! Désolé de dire que, en termes de démarche scientifique, c'est effrayant, malgré les titres scientifiques de l'auteur ou ... a fortiori.
Toute la page semble fondée sur une incompréhension de la meilleure façon de construire des modèles du climat (ou d'autres systèmes complexes). Là, c'est juste une hypothèse de ma part, car je ne connais rien à ces modèles précis (j'ai fait pas mal de modélisation, mais essentiellement en socio-économie).
L'auteur reproche aux "modèles du GIEC" de ne pas prendre en compte les fluctuations à court terme (11-25 ans) de l'activité solaire. Mais il s'agit précisément de fluctuations, dont les études que l'auteur cite montre bien que les effets climatiques sont réversibles (au sens où quand le soleil revient "à la normale", le climat aussi). Les ajouter dans le modèle le complique considérablement, augmente considérablement le nombre de paramètres libres à fixer plus ou moins arbitrairement ... dont l'abondance est justement critiquée par l'auteur ! Bien sûr, avec l'abondance croissante de données, il devient possible de caler des modèles intégrant ces deux échelles de temps. C'est précisément ce que font les articles les plus récents qu'il cite, mais, selon les citations qu'il donne lui-même, ces modèles améliorés ne permettront pas de meilleures prévisions à court terme, parce que certaines des causes de fluctuations naturelles (volcanisme...) ne sont pas prévisibles ...
Pour schématiser, c'est un peu comme si on reprochait aux modélisateurs du changement économique créé, sur 40 ans, par l'arrivée du micro-processeur, de ne pas savoir prévoir les fluctuations annuelles du chômage ... Alors qu'ils sont bien capables de montrer comment cette économie mondialisée crée un chômage de masse dans les pays riches (ou une "incapacité au travail" de masse là où c'est un choix plus pertinent pour les personnes concernées : Etats-Unis et Royaume-Uni).
En tout cas, je me réjouis que cet auteur se place sur le terrain scientifique et non sur celui de la théorie du complot ... On devrait pouvoir discuter de CO2 et de taches solaires sans être soupçonné d'être victime d'une idéologie philosophico-politique !
@Frédéric
Désolé pour le ton véhément ce n'est pas mon habitude. Quant à l'anonymat, elle reste malheureusement indispensable sur internet, c'est le problème, on doit se faire confiance, et je n'ai pas de blog. Et finalement, paradoxalement, c'est ce qui me donne un peu de liberté d'expression...
Je vois que vous avez parcouru le site pensée unique et trouvé aussi les paradoxes. Je vous conseille aussi les autres pages sur le CO2 par exemple ou sur les calottes polaires. On se rend aussi compte des incohérences de la théorie du RCA, tout en souriant aux conclusions de l'auteur. Mais il a le mérite de faire ressortir ce que les "médias" même scientifiques ne font jamais remonter.
Je ne discuterai pas des aspects techniques. Quand j'ai lu votre texte, j'ai réagis car quand on critique Allègre (je n'aime le personnage), il faut aussi critiquer Al Gore, qui est bien pire que n'importe quel sceptique car lui c'est enrichi considérablement en manipulant des données et en prêchant l'apocalypse.
On reconnait le prêcheur (souvent écolo) quand celui-ci commence son argumentation par des attaques ad-hominem, puis la culpabilisation, l'apocalypse, le consensus scientifique, la "vérité", et le pire de tout, le négationnisme.
Alors que le sceptique s’attaque d’abords à la théorie, puis après s’être fait traité de négationniste, il prend la mouche, forcément.
Pour ma part, je ne sais pas si les GES injectés par l’homme ont pour l’instant modifié le climat, car la hausse est assez faible en général, ou du moins elle pourrait être parfaitement imputable à un autre facteur, malgré les modèles et les calculs du Giec qui disent le contraire. On manque tout simplement de recul. Il faut encore attendre.
Mais en attendant, rien ne nous empêche de réduire les émissions, car c’est avant tout un problème environnemental (et pas climatique…), voir même un modèle de société.
Mais d’après moi, toute cette histoire de CO2 (et pas de GES, bizarre non dans le grenelle ?) arrange énormément les pétroliers qui vont de toute façon un jour ou l’autre devoir assurer la transition énergétique (+ quotas de CO2, taxe carbone, croissance verte, de belles idées non ?). Et qui va payer cette transition ? Les entreprises comme Total ? Bien sûr que non, ils ne vont rien payer, ce sera nous, l’Etat et les particuliers. Les pétroliers ont mis en certains temps à comprendre cela mais maintenant ça roule et les scientifiques « sceptiques » se retrouvent sans lobby. Ils sont de plus en plus seul, même si j’ai dénoté depuis quelques mois une tendance au scepticisme sur le RCA sur Internet (pas sur les médias traditionnels, évidemment). Mais bon je me demande aussi si ce n’est pas amour de la théorie du complot…
Enfin, il est sorti il a peu un article de physiciens allemands qui démonte complétement la théorie de l'effet de serre, c'est-à-dire la base même du RCA. Puis, cet article a lui aussi été critiqué par d'autres chercheurs. Ce qu'il est intéressant de constater, c'est que même à ce niveau là, les physiciens ne sont pas d'accord. Alors pour le reste...
@ chria : en clair c'est la descente de réserves en pétrole qu'ils veulent nous faire payer ?
C'est une idée tordue mais qui a le mérite d'exister. On a bien vu le retournement de veste des pétroliers qui avant étaient contre la réduction des GES et puis d'un coup ils deviennent les chantres du développement durable et des énergies renouvelables...
Notons quand même que M. Rajendra Pachauri (président du Giec) a été dans le conseil d’administration d’une compagnie pétrolière indienne (l’Indian Oil Corporation ), qu’il est dans un institut de l’énergie de l’inde et qu’il est économiste.
Et oui il n'y a pas que les sceptiques qui ont des liens incestueux avec les pétroliers...
@FrédericLN : bravo et merci pour cet article. Bravo également pour la patience dont tu fais preuve dans la rédaction des commentaires.
@Chria : il a bon dos l'anonymat ! (j'ai remarqué que c'était le propre de beaucoup de climato-sceptiques de se cacher derrière des pseudos). Rien de vous empêche de contacter FrédéricLN pour lui donner plus d'éléments sur votre identité et vos travaux. Il me semble être quelqu'un de modéré et sain d'esprit. Il n'en fera pas mauvais usage.
"à chaque fois dans l'histoire où il y a eu des consensus et bien ça a foiré..." : je ne suis pas d'accord. Chaque fois qu'il y a eu des consensus, ça a aboutit sur l'une ou l'autre des deux issues suivantes : 1) le consensus a tenu et on n'en parle plus 2) le consensus a éclaté et il entre dans la catégorie que vous évoquez. Se demande-t-on encore si la terre est sphérique - ou à peu près (il n'y a pas toujours eu consensus) ? Remet-on en cause la tectonique des plaques ?
Sur le débat du RCA, on confond deux choses : le fait qu'il reste des incertitudes (qui sont intrinsèques aux travaux scientifiques) et le fait que certaines personnes n'ont pas assimilé l'ensemble du débat et recyclent de vieux arguments qui ont été dépassé depuis longtemps par les parties prenantes du débat.
Si vous voulez une petite illustration de la corrélation entre CO2 et température, je vous invite à regarder ceci :
http://cedric.ringenbach.com/2009/0...
@Cedringen
D'après toi, pourquoi est-ce que je me cache derrière un pseudo, comme les climato-sceptique ? Tout simplement parce que je n'ai pas envie de recevoir des menaces et de perdre mon boulot. Si on reste dans l'ombre, c'est aussi parce que contrairement à certains chantre de la vérité, on ne se nourrit pas de la lumière des médias et on n'introduit pas à chaque publi ou programme de recherche "causé par le changement climatique" afin d'obtenir plus de financement.
C'est ce qu'on appelle la pensée unique et j'y suis confronté, c'est pas facile. Mais les chercheurs qui restent dans l'ombre savent bien où est la manipulation gauchisto-écologiste, qui a depuis longtemps envahi les fac.
Mais bon je ne me considère pas comme climato-sceptique mais plutôt comme un scientifique qui essaye de ne pas prendre parti tant que rien n'est démontré. Surtout quand la politique s'en mêle (en fait j'ai pu remarquer que le clivage est avant tout politique, surtout écolos contre libéraux). Enfin ce n'est pas la peine que je fournisse mes travaux puisqu'il ne porte pas sur le RCA mais sur de la climatologie appliqué, cela n'apportera donc rien au smilblick.
Sinon pour les consensus je te rappelle que pour la théorie des plaques c'est l'observation qui a fini par donné raison à Wegener. Bien après sa mort. Or le consensus des scientifiques a bien ri des ses élucubrations à l'époque. Comme souvent, c'est avec le temps qu'on peut vérifier si tel ou tel théorie est juste ou fausse. C'est pourquoi je pense qu'aujourd'hui on est dans la même configuration. Il faudra attendre avec de nouvelles techniques, de nouvelles observations, etc, avant de savoir à quel niveau l'homme est responsable du réchauffement... Bon, si en attendant il faut agir par principe de précaution, alors allons y gaiment.
"le fait que certaines personnes n'ont pas assimilé l'ensemble du débat et recyclent de vieux arguments qui ont été dépassé depuis longtemps par les parties prenantes du débat."
Là faudra m'expliquer, les parti prenantes qui dépassent les arguments sans avoir démontré par a+b qu'ils sont faux, ça m'a toujours ébahi.
Enfin j'ai vu votre petite démonstration sur la corrélation entre Co2 et température. Et bien oui, il y a corrélation. Bon faut dire qu'en regardant les courbe on s'en serrait douté. Mais où cela devient très fort, c'est lorsque vous écrivez : "C’est bien la preuve que pendant les périodes de réchauffement, c’est d’abord la température qui a augmenté, puis le CO2 et réciproquement pendant les périodes de refroidissement ".
Et bien vous venez de montrer un point important, que chacun sera libre de juger, en tout cas pas moi parce la simplicité de la relation ne m'évoque que scepticisme par le fait que le système est complexe et la période de temps actuelle trop courte pour la comparer avec les mesures des carottes. Des "mauvaises langues" vous diront que vous venez de démonter la théorie du RCA, et cela sans vous démonter d'ailleurs...
Bonne chance pour votre conférence, si vous sortez cet argument, j'en connais qui vont vous manger tout cru en vous traitant de dangereux personnages, et j'aurai aimé être là pour discuter en toute amitié.
Voici en Français les conclusions de la revue d’articles récents listée par Friends of Science (Questioning the Global Warming Science:
An Annotated bibliography of recent peer-reviewed papers) :
1. Le récent réchauffement de la température de la surface terrestre (~0.4°C) est influencé de façon significative par l’urbanisation, les changements d’usage de la terre, etc. Le réchauffement du seulement au CO2 anthropique apparaît ne constituer qu’une petite partie du récent réchauffement.
2. La variabilité solaire et des changements dans les modèles de circulation atmosphérique des dernières années ont aussi contribué au réchauffement récent de la surface terrestre.
3. Les changements de température du bassin Arctique des 125 dernière années apparaissent étroitement liés à l’Irradiance Solaire Totale (TSI) tout en montrant une faible corrélation avec les concentrations en CO2 de l’atmosphère.
4. Le climat terrestre a expérimenté des Changement Climatiques Rapides durant toute la période de l’Holocène et en particulier durant les 5.000 dernières années. Les carottes glaciaires et autres données proxy confirment le réchauffement de l’Arctique et de l’Antarctique au milieu de l’Holocène. Ce réchauffement de l’Holocène semble fortement lié à la variabilité solaire et non au forçage par gaz à effet de serre.
5. Il ne semble pas y a voir de lien direct entre un Réchauffement Climatique et un accroissement récent des évènement climatiques extrêmes à travers le monde. L’apparente augmentation d’évènements climatiques extrêmes est plus une impression qu’une réalité, cette impression étant due à l’attention et à la publicité accrue données par les médias aux évènements climatiques extrêmes.
6. Les ouragans de l’Atlantique Nord semblent s’être renforcés ces dernières années ; cependant, les typhons et les cyclones tropicaux dans les autres bassins océaniques ne montrent pas d’accroissement notable récemment.
7. La montée du niveau des mers au 20ième siècle est influencée de façon significative par la variabilité inter décadaire. Les études les plus récentes (publiées en 2007) montrent que le changement de niveau marin dans les cinquante dernières années est moindre qu’au début du 20ième siècle. Il n’y a pas de preuve d’une accélération du changement de niveau marin dans les années récentes.
8. Les actuels modèles climatiques dernier cri sont toujours incapables à l’heure actuelle de simuler nombre d’aspects importants d’évènements climatiques majeurs tels que l’oscillation El Nino Sud ou la Mousson tropicale et/ou Asiatique.
9. La Circulation Thermohaline de l’Atlantique Nord a montré une considérable variabilité au 20ième siècle ; cependant, cette variabilité semble appartenir à la variabilité climatique multi décénale naturelle et ne semble pas liée au Réchauffement Global.
10. Des projections futures du climat terrestre à l’aide des modèles climatiques actuels ne sont pas suffisamment fiables pour les décisions politiques.
Et puisqu'il faut de tout pour faire un monde :
http://img36.imageshack.us/img36/69...
Franchement, y'en a qui doute de rien...
@ chria et Cedringen : merci pour vos contributions.
Le billet de Cedringen est aussi intéressant que facile à lire (avis aux visiteurs) et contrairement à ce qu'écrit chria, il ne contredit en rien la théorie du réchauffement climatique dû aux GES ... voir mon billet de départ qui tentait déjà de résumer cela ! Si ça peut être expliqué dans un opuscule pour enfants, nous devrions tous arriver à piger.
La liste de 10 points de chria est tout aussi intéressante : si elle synthétise les objections des "climato-sceptiques", c'est édifiant ! car aucune des 10 propositions ne me semble remettre en cause les conclusions du GIEC (en tout cas celles résumées ici : http://www.greenfacts.org/fr/changement-climatique-re4/l-3/1-human-natural-causes.htm ) ! sinon la 1ère (tout dépend ce qu'on appelle mineur ... et évidemment, le GIEC ne tient pas compte du seul CO2, il y a d'autres GES)... et bien sûr la 10ème. Et il s'agit, sur cette 10ème assertion, non d'un résultat scientifique, mais d'une position de principe, qui équivaut à écrire : "tant qu'il reste 10% de chances que le climat s'améliore tout seul (puisque le GIEC ne conclut qu'à 90% de certitudes), ne prenons aucune décision".
Qui accepterait, dans la vie réelle, de ne rien faire, quand cela a seulement 10% de chances de rétablir la situation ?
@fred
Si tu lis bien je ne dis pas que cela remet en cause la théorie, je suis dans la première partie de mon paragraphe au premier degré et ensuite je parle des "mauvaises langues". J'essayerais d'être plus précis dans l'avenir, c'est vrai que cela porte à confusion.
La liste ne synthétise pas les objections des climato-sceptiques, mais de l'ensemble des "recent peer-reviewed papers". Là vous allez un peu vite en besogne.
Mais il est vrai que la dernière phrase semble en dire long sur ceux qui ont écrit cela. Mais bon, pourquoi ces personnes seraient-elles forcément de mauvaise foi ? On voit que là, avec votre commentaire, on rentre dans la subjectivité. Car on pourrait vous rétorquez qu'agir sur de fausses conclusions pourraient faire plus de mal que de bien. Enfin vous connaissez mon avis, je suis d'accord pour agir mais attention à ceux qui récupère le sujet (j'avais aussi oublier le nucléaire qui d'un seul coup est devenu notre sauveur) ,j'en passe et des meilleurs...
Enfin, mon scepticisme porte sur ce chiffre de 90%. Vu l'état des connaissances, j'ai de grand doute sur ce résultat, d'autant plus que les modèles intègrent très mal le rôle du soleil, de l'océan (c'est même là le pire), les sols, et les nuages, etc. Des expériences comme CLOUD au cern devrait apporter de l'eau au moulin et nous permettre d'y voir plus clair, à moins que, car la science c'est ça aussi, on n'y comprenne encore moins quelque chose...
@ chria : effectivement, j'allais un peu vite en besogne, mais la liste, d'après le titre que vous donnez, "Questioning the Global Warming Science: An Annotated bibliography of recent peer-reviewed papers", ne prétend pas non plus synthétiser l'ensemble DES articles revus par des pairs, seulement certains, et à en juger par le titre, seulement ceux qui remettraient en question la science (ou les connaissances) du réchauffement global.
Alors, si justement cette liste ne conteste pas que les émissions de GES par l'activité humaine contribuent au réchauffement global, il me semble qu'un observateur candide comme moi peut conclure : la cause est entendue, les GES contribuent bien au réchauffement global.
je ne sais pas si la cause est entendu, mais il semble difficile de croire le contraire, en effet.