Je lis très rarement des romans, ça passe mal, je n’y crois pas. J’ai fait une exception grâce à Sous les couvertures : ça parle de volontaire en ONG, de blanc tropicalisé, du ciel gris de Ouagadougou, et ça s’appelle “Le corps de Sankara”.

J’ai dû m’y reprendre à trois fois (parce que les romans, avec moi ça passe mal, je n’y crois pas), mais l’histoire et les personnages créés par Agnès Clancier, la trame des événements surtout, me laissent une impression durable.

Ou plutôt, ils m’ont bien rappelé la sensation de “poisson hors de l’eau” que l’on peut expérimenter en expatrié, en immigré, dans un pays aussi profondément différent que le Burkina Faso l’est de la France.

“Le corps de Sankara” donne cette impression de façon plus actuelle, et plus accessible (moins bavarde !) que le quasi-chef d’oeuvre qu’était, à propos de la Côte d’Ivoire des indépendances, “Petits Blancs vous serez tous mangés” (récemment réédité).

Je le recommande volontiers — et à qui serait vraiment allergique aux romans et voudrait tout de même voyager en Afrique par le livre, je rappelle le “livre de l’année 2000”, Ébène de Ryszard Kapuscinski.