Mes réponse à deux questions posées, à la cantonade, par une amie sociologue.

1/ qu’est-ce que vous ressentez comme de vrais sujets de préoccupation pour l’avenir, qu’est-ce qui vous inquiète ?

Les repères des relations sociales s’estompent. Nous pouvons ressentir une incertitude sur ce qu’il est bon ou non de faire, agréable aux autres ou non, convenable ou non.

Beaucoup de personnes peuvent, dans cette incertitude, se replier, être moins à l’aise pour se montrer, participer à des événements, rencontrer les autres. Dans les entreprises, les projets coopératifs peuvent devenir moins coopératifs : chacun essaye de mener à bien son bout de projet et se sent moins responsable des autres. La vie sociale se retrouverait plus limitée à ce qui est nettement prescrit par des règles opérationnelles (le livreur « signe pour vous »).

La capacité collective de la société (des entreprises, des communes, des associations…) à entreprendre, serait réduite.

2/ qu’est-ce que vous avez pu observer qui vous “trouble”, dans le sens où vous ne trouvez pas d’explication rationnelle, que vous ne comprenez pas bien à quoi cela est dû (des événements, des évolutions, des “faits”,…) ?

L’absence de prise en compte par le gouvernement français des recommandations formulées dès février par la mission de l’OMS en Chine.

Plus largement, l’absence de prise de responsabilité, face à l’épidémie, de qui que ce soit (sauf sans doute le Professeur Raoult ! aussi le pape, et pas mal de médecins à titre individuel, ou certains maires comme Christophe Béchu ou François Bayrou ; et bien sûr à l’étranger Angela Merkel ou d’autres gouvernants).

L’État, en particulier, a atteint un degré de nombrilisme que je n’avais pas anticipé. Il ne se préoccupe que de « tenir » pour reprendre le terme de l’Institut Montaigne (je crois — repris par le président de la République) ; d’éviter d’être lui-même détruit par l’épidémie. Il fait une méchante réaction inflammatoire avec prolifération d’injonctions réglementaires contradictoires (pitoyables dans l’Éducation Nationale, pour ce que je vois de près), ses représentants tiennent un discours de morale républicaine sans la moindre considération de la réalité physique, biologique, du virus. Je le croyais meilleur que ça.

Et vous ?…