Et même, un X-Mines. Et ça tombe bien, "Jacques Repussard est depuis mars 2003 le directeur général de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), premier organisme français d'expertise dans le domaine du risque nucléaire." Qui n'a pas autorité sur les centrales, mais peut contribuer à améliorer cette fameuse "sûreté", comme Jacques Repussard le souligne, en langue de bois tout de même, à la fin de cet entretien dans Mediapart, dans la suite de l'accident de Fukushima. Extraits.
Mediapart : Le manque d'anticipation ne réside-t-il pas en premier lieu dans le fait d'avoir construit dans cette région une centrale insuffisamment protégée contre les séismes et les tsunamis ?
La centrale a résisté au séisme, mais le tsunami a été sous-estimé, de sorte que les générateurs de secours ont été noyés (...)
Vis-à-vis des défaillances technologiques, des risques dus à l'invention humaine, on prend d'énormes précautions ; mais la protection contre l'aléa naturel reste le parent pauvre de la sûreté nucléaire.
Cette remarque s'applique-t-elle à la France ?
Oui. (…)
En 1999, à la centrale du Blayais, en Gironde, on est passé très près d'un accident grave à la suite de l'inondation d'une partie de la centrale. Il a alors été décidé de rehausser la digue de 50 centimètres. Mais cela ne suffit pas. Même si on la rehausse d'un mètre, ce n'est peut-être pas encore assez. Il faut aussi anticiper ce qui se passerait au cas où la digue ne serait de toute façon pas suffisante. Trouver un moyen de mettre les générateurs à l'abri. Et que se passe-t-il s'il y a un incendie en même temps qu'une inondation ? Il faut organiser des degrés de défense en profondeur. Votre digue est rompue, que faites-vous ? C'est cela, anticiper.
Cela signifie-t-il qu'il faut renforcer les normes de sûreté ?
(...) Les normes ne suffisent pas. Une norme est inévitablement considérée par l'exploitant comme l'objectif à atteindre. En fait, elle devrait être le degré minimum désignant l'aléa à prendre en compte. On devrait partir du principe que la norme sera dépassée. C'est l'idée de la défense en profondeur. Pour la mettre en œuvre, il faut une discussion entre l'exploitant et l'expert. (…)
Globalement, il reste encore beaucoup de progrès à faire sur le plan de la sûreté nucléaire à l'échelle internationale. L'objectif de la sûreté est de réduire la probabilité qu'il se produise un accident grave à 1/100.000 par an. Or, aujourd'hui, dans le monde, il s'est produit trois accidents graves (Three Mile Island, Tchernobyl, Fukushima). Et si l'on prend en compte toutes les centrales en service, on en est à 14.000 années réacteur (l'équivalent d'un réacteur qui aurait fonctionné pendant 14.000 ans). Trois accidents sur 14.000 ans, c'est une fréquence réelle des accidents graves vingt fois supérieure à l'objectif. Notamment parce que les modèles probabilistes qui décrivent cet objectif ne prennent pas assez en compte l'aléa naturel et le facteur humain...
Cela va changer après Fukushima ?
On n'avance à grands pas que lorsqu'il y a des pépins. C'est triste à dire, mais c'est ainsi.
Il ne fait que refléter le point de vue de l'Autorité de sureté nucléaire dans la manière dont elle prépare son audit et les teste européens
http://japon.asn.fr/
sinon, merci pour le commentaire flatteur chez Hugues