Un commentaire chez Christophe Faurie, alors que des médias nous annoncent un remaniement pour rien.
Christophe Faurie, spécialiste du changement dans les organisations, pense que "le gouvernement illustre", par "la diversité d'opinion" qui y serait "la règle", une "biodiversité" qui le rendrait "créatif dans l'adversité et durable."
Il me semble justement que le défaut du gouvernement est sa monoculture partisane PS : rien que des élus (aucun salarié du privé ou entrepreneur, ai-je lu), rien que des socialistes et leurs satellites historiques des Verts[1].
Au sein du PS, les débats idéologiques sont, depuis des décennies, joués. Les grognards "de gauche" s'aligneront sur des lignes qu'ils dénonçaient comme social-libérales, s'il le faut "pour faire barrage à la droite" (comme Arnaud Montebourg soutenant François Hollande au second tour de la primaire) et les plus proches du monde des affaires n'hésiteraient pas à s'auto-proclamer "gauche populaire" s'ils croyaient deviner là un gisement de voix — tout comme la "droite forte" est animée par un consultant en opinion, surveillant professionnel des conversations sur le web.
Le gouvernement Sarkozy/Fillon avait de la biodiversité, mais un chef de l'Etat incapable d'écouter ou de bénéficier de cette diversité : c'était une "ouverture" pour rien.
MM. Hollande/Ayrault ont certainement la capacité d'écoute, mais ce qu'ils entendent est l'éternel bruissement des combinaziones de Solférino : rien qui puisse les renseigner sur l'état du pays.
C'est précisément de biodiversité que ce gouvernement aurait besoin — mais d'une biodiversité qui refléterait l'état et les forces du pays. Entrepreneurs et salariés du privé, innovateurs en associations ou en sciences, investisseurs et emprunteurs — tout ce que le gouvernement actuel n'a pas.
Notes
[1] À la seule exception de Pascal Canfin, arrivé plus récemment. Une autre exception, Christiane Taubira, dont le parti guyanais a su jouer plusieurs cartes au cours des années.
eh oui...
Comment faire pour aller vers ça ?
Je prends mon cas : je suis passionné par la chose publique, le bien commun, pour autant, la vie d'élu me fait horreur.
Mais bon, ministre et élu ce n'est pas pareil.
J'ignore comment il pourrait en aller autrement. Le regretté Michel Crozier nous apprenait que le propre de toute institution est de chercher à croître jusqu'à l'obsolescence et la paralysie. Les contre-exemples sont tellement rares et ont, je pense, toujours été le fait de personnes étrangères au système en place quand elles sont arrivées (Barre, de Gaulle…).