Une petite suite aux billets précédents sur quelques propositions constructives et dénonciations d'illusionniste.

Il y avait de belles choses dans la campagne présidentielle, des moments parlants sur ce que serait une "politique autrement". Les bonnes règles contractuelles m'interdisent de raconter ce à quoi j'ai participé. Par exemple, la préparation du discours de François Bayrou au monde sportif. Mais voici que grâce à Franck, je retrouve ce discours, puisqu'il est publié, je peux vous en citer un extrait.

Pour en goûter le sel, il faut savoir que les autres candidats venaient de défiler en promettant, l'un après l'autre, de doubler le budget du sport. L'un d'entre eux, par vidéo interposée, s'était même engagé à le multiplier par plus de 2,3 - vous avez deviné qui.

François Bayrou :

Je voudrai dire un mot, si vous le permettez, du financement. Alors il y a au premier rang N... qui m'envoie des messages subliminaux ... sur l'augmentation garantie sur cinq ans du budget du sport. Il m'a appelé trois fois dans la voiture en venant pour bien s'assurer que j'allais le dire. Je vais lui faire de la peine et je vais vous faire de la peine : je ne prendrai pas des engagements de cet ordre.

J'ai décidé, en tout cas pour ma part, que dans une campagne électorale où il y a un déluge de promesses dont je vous dis à l'avance qu'elles ne seront pas respectées, il est irresponsable de visiter l'une après l'autre chacune des catégories sociales en signant des chèques dont tout le monde sait que ce sont des chèques en bois.

Je pense qu'il est juste de réfléchir à l'amélioration du financement du sport. Je pense en particulier que c'est un devoir, et un devoir que je me fixe, de mener au niveau européen la bataille pour éviter la libéralisation du monde des jeux et des paris qui priverait le monde sportif d'une partie de son financement. ...

Mais ... je me refuse à prendre des engagements dont je sais très bien qu'ils ne seront pas respectés. Et je préfère dire que nous ferons ce que nous pourrons. En liaison avec vous. En discutant avec vous. Mais pas en faisant des promesses qui ne peuvent être que fallacieuses et donc inciviques. Alors je sais que l'on vous a promis un pour cent, deux pour cent, trois pour cent du budget, ... là, on doublerait le déficit de la France. Tout de même, cela ne le mérite pas. Vous ne me compterez pas dans cette liste. Je me fais une originalité et un devoir de ne pas succomber à ce genre de surenchères qui ne pourront évidemment amener que des déceptions.


Toute ressemblance avec les promesses de million d'emplois et rocade géante venant de listes en course aux élections régionales d'Ile-de-France, relèverait de la pure coïncidence.