Hier, le Conseil départemental du MoDem Val d'Oise était ouvert aux adhérents de base pour une rencontre avec Alain Dolium suivi d'un débat interne au département.

J'ai mis sur France démocrate de larges extraits de l'intervention d'Alain et des questions-réponses. J'ajouterai ici mon impression personnelle : c'est un homme à la hauteur de la situation. Son expérience de la communication, et du développement des nouvelles technologies (où il faut des argumentaires de quelques mots, du genre "votre téléphone portable servira de carte de crédit") ... cette expérience sera précieuse pour renouveler le jeu politico-médiatique francilien.

En effet notre Région a le grand inconvénient d'être phagocytée par le jeu politique national ... et les réseaux de services mutuels parisiens. Le Francilien y est le grand absent. Majorité et opposition occupent la scène par des anecdotes à deux balles et surtout par la force de l'inertie. Un tempérament d'entrepreneur engagé, voilà ce dont nous avons besoin[1].

Le débat m'a permis d'exprimer quelques points de vue sur cette élection. En bref :

  • Rien de très grave si quelque blogueur vous critique. Les commentaires sont faits pour décanter leur critique, et on voit ce qu'il en reste après discussion !
  • Rien de grave si nous parlons des mêmes sujets (transports, formation etc.) que la concurrence. Une Région est tournée sur le futur, l'investissement, le long terme ; elle vit mal si les partis se livrent à de petites polémiques à courte vue. Si nous pouvons réunir de larges majorités politiques sur nos projets, ceux-ci n'en seront que plus durables !
  • Venant en politique, on découvre une tendance incroyable à noircir des piles de papier que personne ne lira[2]. Si nous pouvons centrer toute la campagne sur 1 seul message, elle n'en sera que meilleure.
  • L'Île-de-France a tout pour se développer de façon durable, économiquement, socialement, écologiquement. Le monde entier nous l'envie. Le risque majeur, c'est la fragmentation sociale et l'implosion. Tous les efforts du Conseil Régional doivent aller à rétablir une harmonie, un équilibre... bref la liberté, l'égalité et la fraternité entre Franciliens.

Le Conseil Départemental a ensuite débattu pendant une heure, dans une ambiance que j'ai trouvée houleuse et parfois agressive, sur une grande question : allait-il organiser en son sein un scrutin, permettant à chaque Conseiller de dire son soutien à des chefs de file départementaux ou 2èmes de liste, afin d'informer l'exécutif national du plus ou moins grand soutien dont chaque nom bénéficiait au MoDem 95 ?

Selon les partisans du scrutin, fournir cette information à l'exécutif est bien dans l'esprit (et cohérent avec la lettre) des statuts du Mouvement. Ceux-ci suivent en effet, selon les mots de François Bayrou, un "principe de codécision" entre local et national sur les investitures.

Les arguments des opposants étaient nombreux, tant juridiques (ce type de consultation n'est expressément prévu par aucun des textes réglementaires internes) que politiques (inutile de donner un avis qui n'est pas demandé par l'exécutif, lequel doit statutairement proposer des noms aux adhérents du Département).

Par 29 voix contre 22 si j'ai bien entendu, le Conseil a décidé qu'il n'organiserait pas le scrutin en question. Ça me fait plaisir qu'il ait voté, et que cela ait clos le débat. Même si celui-ci n'a pas porté sur les personnes, je me figure que ce vote du Conseil vaut soutien implicite à notre unique conseillère sortante, chef de file en 2004, Sophie Jacquest, qui semble avoir de bonnes chances d'être proposée par l'exécutif national.

Notes

[1] Ceci dit en maintenant mon appréciation passée sur le bénéfice que nous aurions eue à avoir pour présidente une célèbre entrepreneuse engagée, par ailleurs ancienne Ministre et écologiste.

[2] Ou des pages web, bien sûr