Du bon sens, non ? Qui s'appuierait sur une table branlante, construirait sur un remblai mouvant, réorganiserait une organisation en partant de ses faiblesses ?
Beaucoup et trop de consultants, sans doute, selon Jean-Marie Descarpenteries, que nous étions allés écouter il y a quelques mois, avec Roland Besnaïnou, devant le groupe X-Mines-Consult.
On paye le consultant pour mettre en avant les points faibles que personne n'ose regarder en face ; et on lui demande ses recommandations, qui sont concentrées sur ces points faibles, jusqu'à ... les renforcer, au pire.
J'ai eu le plaisir récemment d'évaluer les méthodes de recrutement de cadres de l'UNESCO. Si notre équipe avait été retenue pour ce contrat, c'est sans doute pour une méthode sur laquelle nous mettions l'accent : l'analyse de ce qui marche, Appreciative Inquiry. Et de fait, beaucoup de choses marchaient ; tellement, même, que l'on pouvait améliorer grandement les résultats en s'appuyant sur cette base-là.
Pour un autre projet (en méthodologie d'évaluation), je viens de recevoir la réponse de l'organisation demandeuse :
"We have decided to go with the other proposal. ... We found your proposal interesting and especially good that it looked at building on positive inquiry."
J'ai regardé dans ma proposition - axée sur d'autres éléments méthodologiques - ce qui leur avait laissé cette impression. J'ai fini par trouver une ligne et demie : "Focusing on strengths and successes (rather than weaknesses ad shortcomings), because one can only build on solid ground."
C'est la ligne et demie qui a plu ? À moi de bâtir là-dessus la prochaine fois !
Sur ce billet, Frédéric, ce que moi je retiens c'est que lorsque nous examinons une situation, que ce soit en milieu professionnel, familial ou en "Politique"; lorsque donc nous faisons un véritable état des lieux, il serait stupide de ne voir qu'un seul aspect des choses.
La situation n'est jamais ou toute blanche ou toute noire. Il nous faut donc toujours nous regarder nous-mêmes sans complaisance.
Ce n'est pas une faiblesse de reconnaitre ses erreurs ou ses failles, bien au contraire !
Si je transpose à notre parti, ç-à-d au Mouvement Démocrate, il me semble urgent de comprendre que si nous voulons amener la meilleure démocratie dans chacun de nos lieux de vie (je fais aussi référence à ton billet suivant sur la souveraineté...) nous ne pouvons pas faire autrement que de tenir compte de nos propres erreurs.
François Bayrou a fait faire une "évaluation" de ses "têtes de liste" (Figaro je crois). Seule Corinne Lepage tire son épingle du jeu...
Et si cela ne tenait qu'à quelques "petites faiblesses" en interne justement ?!
Petites faiblesses qui, si elles venaient à être identifiées avec courage, se verraient corrigées avec un rentissement immédiatement vérifiable sur l'indice de popularité je le sais.
Il suffit de le vouloir.
Bonjour Françoise, J'imaginais que mon billet te ferait réagir, car c'est le genre de sujets que ton blog traite avec (bien plus de) talent ! Mais je n'anticipais pas de ta part cette réaction qui mettrait en priorité la correction des faiblesses. J'ai donc une contradictrice ! Tant mieux !
Sur le sujet précis que tu évoques, il s'agit sans doute de cet article du Figaro http://www.lefigaro.fr/actualites/2... qui fait référence à un sondage de notoriété, démontrant que Corinne Lepage est bien connue des Français, mais pas Marielle de Sarnez ni Jean-Luc Bennahmias. Si c'est une faiblesse, une chose est sûre, elle est difficile à corriger ! On ne trouve pas des personnalités bien connues en claquant des doigts !
Nous sommes nombreux à croire à la vertu de la persévérance, de la cohérence et du respect des autres, dans l'action politique. Cela permet de construire de la notoriété ... sur le long terme !
En fait Frédéric,
il me semble que j'ai pris le contre-pied de ce que tu voulais dire puisque j'ai cru comprendre que l'on pourrait construire -selon toi et ton associé- même sur une table branlante...
C'est certainement possible dans certaines structures, y compris dans notre vie personnelle puisque nous sommes tous faillibles et imparfaits.
Par contre, ne crois-tu pas que dans le milieu politique, donc d'une philosophie de vie, d'une ligne de conduite que l'on voudrait voir suivre par le plus grand nombre de personnes, il est ici incontournable d'être exemplaire ?!
Comment peut-on être crédible si la démocratie en interne n'est pas la plus rigoureuse possible ?
Je te pose là une question essentielle me semble-t-il juste au départ de la campagne des Européennes.
Ayant lu ta réponse après mon deuxième commentaire, Frédéric, je peux t'assurer qu'une personne, quelle qu'elle soit, se fera bien plus "connaître" positivement et durablement avec un coup d'éclat comme "refaire des élections en interne".
C'est cela que François Bayrou doit faire dès... maintenant !
Maintenant que nous avons enfin l'organisation Internet la plus organisée qu'il soit, c'est possible en un seul mois. Les journalistes ne manqueront pas de le faire savoir crois-moi.
Parce que déjà cela ne s'est jamais vu !
A I D A
Il me semble qu'il manque un élément important dans ton propos Fréderic : la gestion de l'incompétence.
Par gestion j'entends le long terme, l'au delà de la prestation du consultant. C'est de l'humain, et c'est ce que la plus part des organisations humaines font le plus mal. En effet, souligner et mettre en avant les compétences est une activité facilement cernable (intellectuellement ou comptablement). Même chose pour l'amélioration et la correction des difficultés et faiblesses.
En revanche intégrer dans les processus l'incompétence comme n'importe quelles autres contrainte est la chose la plus difficile à faire accepter, à vendre, à budgétiser, à programmer. Cela nécessite de vraies ressources, tant humaine que financière, et pas mal de compétence. Et pourtant, nous sommes tous incompétent à quel que chose dans nos missions ou notre vie.
La culture élitiste qui prévaut aujourd'hui rend tabou le fait de laisser une place accepté à l'erreur, à l'inadéquation, à la mauvaise volonté, à la paresse, au jemefoutisme, à l'incapacité à faire, au mensonge. On leur fait la chasse en se leurrant sur le fait que l'on peut les éradiquer.
Il est probable que de ne s'appuyer que sur ce qui marche plutôt que de vouloir corriger ce qui ne va pas est plus compatible avec mon raisonnement. Mais tu vas avoir du mal à intégrer cette idée dans ta plaquette auprès de tes prospects Fréderic.
@ Françoise #3 : ça m'apprendra ! je l'ai pourtant lu dix fois : il faut commencer un billet par une phrase qui résume la conclusion, non par une diversion ...
#4 : nous avons certainement un point de vue différent là-dessus parce que de départements différents, nous en avions parlé sur ton blog.
@ Cedric #5 : très intéressant, merci pour cette ouverture ! Certes, je n'ai rien en rayon comme "offre de gestion des incompétences", mais c'est un excellent sujet. J'ai souvent trouvé dans des organisations des personnes incompétentes pour faire ce qu'on leur demandait. Mais souvent, il suffisait de changer légèrement la demande pour obtenir un excellent résultat. Et qu'est-ce qui compte le plus ? le résultat final, ou l'ego du supérieur ?
L'égo n'est pas rien, car il conditionne le bien être de l'individu dans l'organisation, donc ce n'est pas anodin.
Il existe cependant des organisations beaucoup plus difficile à changer comme certaine collectivités ou grosses entreprises. Déplacer les gens ne suffit pas forcément. Une rencontre me parlait des habitudes impossibles à rompre dans une mairie qui conduisait à une inefficacité croissante, et sans ressource pour enrailler le processus il ne voyait pas de moyen d'en sortir.
Je suis en train de mettre au clair mes idées dans un billet sur ce sujet, car il est vaste et je n'ai pas beaucoup de compétence sur le sujet. Je pense que c'est un angle d'analyse des organisations souvent ignoré car difficilement quantifiable.
@ Cedric : de fait, je pourrais essayer de déblatérer, mais dans le vide car ... incompétent !