11. Comment finance-t-on la transition écologique : par l'impôt, par les taxes et qui doit être concerné en priorité ?

a) Appliquer le principe pollueur-payeur, comme le suggérait le rapport "Attali" dont le rapporteur était Emmanuel Macron, notant par exemple que :

La TGAP regroupe un ensemble hétéroclite de petites taxes, dont le taux est en général inférieur aux dommages causés à l’environnement ... Ainsi pour les NOx et le SO, la TGAP est respectivement de 45,7€/t et de 38,4€/t, alors que le coût des dommages est estimé à 10800€/t et 7500€/t. La taxation suédoise pour ces deux polluants est de 4412€/t et de 3309€/t.

b) Appliquer le même principe sur les produits importés, en s'appuyant sur la jurisprudence de l'OMC (qui le permet, depuis 1998, pour les pollutions ayant un impact global, comme le réchauffement climatique).

c) Mieux prendre en compte, dans les financements existants d'investissements écologiques, leur impact futur. (Techniquement, cela peut signifier de passer le 'taux d'actualisation' de 4% à 3%, par exemple).

d) Par les économies qu'elle génère ! Par exemple, piloter avec un outil de suivi les consommations d'eau et énergie de tout bâtiment public (ce n'est pas le cas actuellement, les économies potentielles sont énormes). Sans laisser pour autant la main aux vendeurs d'énergie !

12. Comment rend-on les solutions concrètes accessibles à tous, par exemple pour remplacer sa vieille chaudière ou sa vieille voiture ? Quelles sont les solutions les plus simples et les plus supportables sur un plan financier ?

a) D'abord par la formation gratuite des professionnels, y compris du secteur informel ou peu formel. (C'est quand la chaudière ou la voiture disent couic que c'est le moment de les remplacer ; l'intervenant qui sera appelé en dépannage est la personne à former).

b) Par la responsabilisation des professionnels sur des actions techniques déjà bien connues : réglage de la programmation des piscines individuelles (pour que leur pompe de 1000 W ne tourne pas en permanence), branchement des circulateurs des chaudières gaz (pour qu'ils ne tournent pas en permanence même chaudière éteinte), etc.

c) Par l'analyse "big data", centralisée et anonymisée, des données rendant compte des consommations d'énergie des particuliers et du tertiaire, de façon à détecter les "puits de gaspillages" souvent ignorés — par exemple, dans certains logements, le chauffage consomme 10 ou 20 fois ce qu'il devrait.

d) Des outils, simples et bon marché, de programmation à distance par le téléphone : par exemple dans les logements irrégulièrement occupés, pouvoir rallumer le chauffe-eau la veille d'une occupation au lieu qu'il maintienne l'eau à 60° toute l'année ;

e) Subventionner l'investissement des agriculteurs quand il réduit la pression sur l'environnement : permaculture, non-labour, séchage en grange, méthanisation,…

13. Quelles sont les solutions pour se déplacer, se loger, se chauffer, se nourrir qui doivent être conçues plutôt au niveau local que national ?

Si elles doivent être "conçues au niveau local" pourquoi sont-elles dans le débat national ? Bon, reformulons la question en : "qui doivent être de la responsabilité du niveau local".

a) Autoriser l'autonomie énergétique des particuliers, des entreprises, des collectivités locales. b) Gratuité des transports publics locaux (avec une grosse économie sur la fonction commerciale actuelle, un gain d'espace dans les gares, qui peut être valorisé). c) Autoriser les collectivités locales à prendre des mesures de protection de leur terroir, du type "interdire les cultures OGM" si elles le veulent.

14. Quelles propositions concrètes feriez-vous pour accélérer notre transition environnementale ?

Eh bien, les précédentes, et aussi : a) Appliquer une taxe carbone au kérosène (environ 1,6 milliard à en attendre) ; b) Financer la rénovation énergétique des bâtiments selon les économies réelles constatées (pour éviter des dispositifs "réglementaires" mais inefficaces) ; c) Dépolluer d'office les friches industrielles, à la charge des propriétaires ; d) Autoriser dans les quartiers d'immeubles les jardins partagés, rues végétales, toits potagers …

15. Comment devons-nous garantir scientifiquement les choix que nous devons faire à (l') égard (de la biodiversité) ?

La question ne se pose guère : les résultats scientifiques existent, c'est le gouvernement actuel qui les ignore dans ses décisions ! Cf. par exemple le cas de la tourterelle.

16. Comment faire partager ces choix (sur la biodiversité) à l'échelon européen et international pour que nos producteurs ne soient pas pénalisés par rapport à leurs concurrents étrangers ?

Cette façon de poser la question est incroyable : la biodiversité des territoires est une richesse pour eux-mêmes, pour nos productions actuelles et plus encore nos productions futures ! Appauvrir notre terroir, c'est nous ruiner !