La ruine des banques n'est pas une ruine physique : il n'y a eu ni guerre, ni tremblement de terre. Il ne devrait pas y avoir destruction de valeur réelle. En fait, c'est la ruine des banques elle-même qui, en tarissant le fameux "robinet du crédit", assèche la capacité de production des entreprises.

La ruine des banques vient d'un pillage par une caste. L'argent qui a quitté leurs caisses est parti quelque part.

Le slogan "rendez l'argent !" est donc tout à fait fondé.

Des principes positifs et durables, des principes de justice et de responsabilité, devraient permettre de légiférer pour récupérer rétroactivement les "bonus" et autres dividendes qui ont été fondés sur des bilans biaisés, sur des estimations fausses de la valeur créée[1].

Sans qu'il y ait besoin d'évoquer une responsabilité pénale de certaines personnes, à la manière de Nicolas Sarkozy qui prétend trouver et punir des responsables. Car si les estimations de la valeur (des actifs, etc.) étaient biaisées, c'était surtout par ce fameux effet pyramidal ("de Ponzi") qui par définition, n'a pas un responsable unique : c'est "le marché" qui a collectivement convenu que des entreprises rapportant 1 par an pouvaient valoir 100 - et c'était vrai tant que "le marché" voulait bien y croire. C'est "le marché" qui doit maintenant refaire ses calculs.

Notes

[1] L'alternative serait une taxation mondiale, et ponctuelle, des fortunes privées. Certes, cela remettrait dans le système financier une liquidité fondée non sur de la dette, mais sur des actifs existants. Mais il serait, à mon sens, scandaleux de "taxer pour taxer", de spolier une richesse constituée par un travail réel, une création réelle de valeur. Seule une situation d'extrême urgence collective, une menace contre la survie de la société, le justifierait.