Quelques extraits de l'interview de Jean Lassalle sur LCI ce vendredi 4 novembre matin - merci C. K. pour la vidéo

Audrey Crespo-Mara : Vous avez suivi le débat des candidats à la primaire hier soir, lequel de ces candidats vous a séduit ?

Jean Lassalle — Pas beaucoup. En France, la patrie des droits de l'homme et du citoyen, un pays qui s'est déclaré souverain, que l'on mette autant de moyens, pendant deux heures d'horloge et demie, à mettre en exergue 7 hommes et femmes pour nous dire les platitudes et la banalités auxquelles nous avons le droit depuis 30 ans par les mêmes, c'est abaisser la France. Je ne le supporte plus.

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Pas un mot sur l'agriculture à l'agonie, sur des paysans ; pas un mot sur l'industrie qui est partie ; pas un mot sur la recherche !

De vagues assauts par ci par là, ce n'est pas à la hauteur.

Pourtant je connais tous ces hommes, et Nathalie aussi ; c'est des hommes de grande valeur, mais quel dommage de gâcher tant de talent pour dire tant de platitudes.

Audrey Crespo-Mara : Nicolas Sarkozy dénonce les dangers d'une alliance avec François Bayrou ; avec François Bayrou vous avez été comme des frères, maintenant vous ne vous parlez plus ?

Jean Lassalle — Non, je ne vais pas faire comme ils ont fait hier soir ! J'ai cru passionnément à cette troisième voie, qui a failli le faire élire, nous avions failli gagner en 2007, c'était un vrai bonheur, cela répondait à une aspiration profonde. La page est tournée. Il n'est plus dans le coup.

Audrey Crespo-Mara : Vous ne comprenez pas son soutien à Alain Juppé ? C'est une erreur ?

Jean Lassalle — Vous n'allez pas en sortir ? Il a mis des millions de Français sur la rue, et aujourd'hui c'est le sauveur de la patrie ? Si c'est là tout l'espoir que peut nourrir le peuple français, les paysans n'ont pas fini de se désespérer, ni les artisans, ni les policiers, vous voyez dans quel état ils sont…

Audrey Crespo-Mara : Vous êtes candidat à la présidentielle, vous publiez "Un berger à l'Élysée", vous n'avez ni parti, ni troupes, ni argent, ce défi, est-ce que relève de la folie ?

Jean Lassalle — Je pensais qu'avec la fin de l'Union soviétique brejnévienne, on allait arrêter de cataloguer des hommes politiques qui s'engagent, entre ceux qui sont fous et ceux qui ne le sont pas.

Audrey Crespo-Mara : C'est ce que certains centristes sous-estiment (sic) quand ils parlent de vous.

Jean Lassalle — Est-ce que c'est une démocratie saine, véritable, quand on s'en prend à un homme en le qualifiant de fou, pour essayer de le faire apparaître hors jeu ?

Audrey Crespo-Mara : Vous avez marché 5000 kilomètres à travers la France, ce n'est pas marcher sur l'Élysée qui va vous faire peur : l'Élysée vous semble accessible ?

Jean Lassalle — Bien sûr. Pourquoi cela le serait-il (seulement) à certains, qui mettent sur la table des capitaux considérables, dont on peut se demander d'où ils viennent ? Ceux qui mettent 30 millions pour faire campagne, ils sont littéralement enchaînés ! Ils ne l'ont pas dit, hier soir. Ceux que vous avez vus, je les appelle, dans les 6 mois qui viennent, à dire toute la vérité : pourquoi cette dette ? Est-elle vraiment due ? Quels sont les accords internationaux que nous avons passés ? Que signifie TAFTA ? et en quoi il enchaînera les États et la démocratie.

Audrey Crespo-Mara : c'était une question posée hier aux candidats à la primaire : quel Président voulez-vous incarner ?

Jean Lassalle : Un berger, qui sent le vent, qui est en contact avec la nature, qui voit venir les choses qui est capable des les préparer… La Deutsche Bank va s'écrouler dans quelques semaines, on pourrait s'y préparer, non ? Un berger, c'est un homme qui doit rassurer et rassembler le peuple français.