… comme le dit à l'instant, 8h59, la chaîne d'info que je regarde.

Plusieurs ami(e)s m'ont demandé mon demandé mon commentaire post-électoral.

Le nom des finalistes ne nous surprend pas : il y a un an, je donnais Marine Le Pen favorite du premier tour, et Jean Lassalle situait Emmanuel Macron (qui n'avait pas présenté sa candidature) comme "son concurrent le plus sérieux". Nous n'aurons pas réussi à écarter ce scénario.

Jean Lassalle arrive donc 7ème sur 11… ce n'est pas le chiffre parfait, même si c'est remarquable pour un candidat indépendant. Il a tout de même manqué sept millions de suffrages pour se qualifier pour le second tour :-)

Mais "c'est le coup de bambou pour les militants" comme le dit à l'instant la même chaîne d'info en parlant… du PS. Et ils venaient de dire à peu près pareil de la droite. Le coup de bambou est très partagé.

J'écrivais il y a un an, le 24 avril 2016 "Les candidats des deux "grands" partis éliminés au 1er tour de la présidentielle • c'est arrivé près de chez nous", et c'était en Autriche, avec la droite nationaliste contre un indépendant de centre gauche, investi par les Verts.

Je rejoins donc le jugement de François Bayrou "Les Français veulent tourner la page".

Ils le font en suivant François Bayrou dont le soutien à Emmanuel Macron, fin février, aura été le mouvement décisif de cette élection. Marginalisé pendant quinze ans, François Bayrou aura enfin été "faiseur de roi".

Mais pour tourner la page, les Français placent en tête le candidat le plus proche du sortant !

Extra-lucidité ou méprise ? Je suis très mal placé pour en juger, parce qu'une élection se court en couloirs, on a peu de visibilité sur ce qui se passe chez les concurrents.

Autour de Jean Lassalle, il a manqué un mouvement viral (sauf les tous derniers jours), sans doute pour des raisons profondes qu'il me reste à approfondir.

Les médias qui m'ont gentiment interrogé hier soir ont retranscrit une version légèrement déformée de mon nom ou de mon prénom, et de mes propos, mais c'est la loi du genre.

À lire ce qui s'est passé chez les autres, l'ambiance la plus proche de celle que j'ai vécue avec Jean, est celle chez Mélenchon. Le même Mélenchon a obtenu 34% dans notre bonne ville d'Argenteuil à municipalité de droite, contre 12%à Fillon ! Et 32% à Bezons voisine, à municipalité PCF, contre 12% aussi. Une fois de plus, notre circonscription se distingue des résultats nationaux.

Au plan national, l'analyse de presse où je me reconnais le plus est celle de Yolande Baldeweck de "L'Alsace" :

Les Français ont renvoyé gauche et droite dos à dos pour tenter une nouvelle aventure. Au-delà des idées, l'avenir de la France, le 7 mai, se jouera entre un jeune homme brillant, qui a su saisir les opportunités et réussi à transcender les clivages en profitant des circonstances, et une femme stratège se voulant rassurante quand elle ne joue pas sur les peurs pour manipuler les foules. Quel sera le niveau du vote d'adhésion dont bénéficiera le futur président ?

L'électorat a fait un autre choix que celui qu'a proposé Jean Lassalle, avec la poignée de militants dont je suis heureux de faire partie. C'était prévisible et prévu. Une nouvelle campagne s'ouvre donc, entre deux candidats. Inédite en France, elle peut être d'autant plus intéressante.