Beaucoup d'oppositions, aucune alternative constituée.
La France un peu comme en Allemagne ou au Royaume-Uni !
Voilà ce qui m'a frappé dans l'enquête post-électorale Ifop sur les motivations du vote :
1. Parmi les votants Mélenchon 2017 qui se sont abstenus cette fois, 37% "ne connaissaient pas les listes et candidats", 34% "ne voyaient pas de différence entre les projets" (p.15).
2. Les listes socialiste et Génération·s sont à égalité chez les 25-64 ans. Mais Génération·s n'a pas d'électeurs de plus de 65 ans parmi les sondés (et apparemment peu de moins de 25 ans). Le PCF aussi a perdu son électorat âgé. (p. 23)
3. Les électeurs de Génération·s sont Bac++.
Niveau de vie : les électeurs de France Insoumise ont un niveau de vie "moyen inférieur" à "pauvre".
Type de villes : le parti socialiste atteint 12% dans les (petites) "villes isolées". (p. 23)
4. Les deux — seuls — électorats nettement différenciés par niveau de vie sont ceux
- de En Marche (36% chez les riches, 10% chez les pauvres)
- et du RN (35% chez les pauvres, 11% chez les riches). (pp. 24-25)
5. Les électeurs EELV sont des électrices, ceux du RN sont des électeurs.
En Marche obtient 17% des voix chez les moins de 65 ans, 33% chez les plus de 65 ans. Le double. Presque comme Les Républicains (5 à 6% avant 65 ans, 14% au-delà). (pp. 24-25)
6. Les personnes les plus "Gilets Jaunes" semblent encore plus surreprésentées parmi les électeurs/trices de Lutte Ouvrière, du PCF, de France Insoumise (25% de leurs voix au total), que parmi ceux du RN (38%, chiffre bien répercuté dans les médias). (pp. 26 à 28.)
7. 36% des votants (bien plus qu'en 2014 ou 2017) disent qu'ils "ont toujours su pour qui (ils allaient) voter".
C'est plus le cas parmi personnes âgées (42%) et votants RN (60%).
Mais pas du tout parmi les votants EELV, Debout la France, PS (15 à 19%). (pp. 32-33)
8. 14% des votants disent avoir voulu "soutenir" le Président ou le gouvernement (et presque tous ceux-ci ont voté En Marche),
38% le "sanctionner".
Ce degré de soutien, certes minime, était encore plus faible en 2014, quinquennat Hollande (9% contre 36%). (pp. 41-42)
9. 15% des votants disent avoir voulu dire leur "accord sur la manière dont est dirigée l'Union européenne", 49% leur "désaccord". Ce degré de désaccord, certes très fort, était encore plus élevé en 2014 (12% accord, 56% désaccord). (p. 45)
10. Les "accord(s) sur la manière dont est dirigée l'UE" sont très minoritaires dans chacune des catégories socio-démographiques (pic : 23% chez les 18-24 ans),
et minoritaires dans tous les électorats (pic : 38% pour les votants En Marche, 11% en désaccord, 51% neutres).
11. Motivations + exprimées par les votants :
- France Insoumise : salaires, santé, chômage.
- Parti socialiste : anti-racisme et discrim..
- EELV : environnement ????.
- En Marche : construction européenne.
- Les Républicains, Debout la France, RN: terrorisme, immigration, délinquance. (p. 50)
12. Les électorats des 7 premières listes souhaitaient un changement de 1er ministre, sauf celui de En Marche…
… et celui des Républicains, qui se contenterait d'un remaniement (à 55%). Ligne Pécresse ! (p. 77[1])
Une façon de totaliser les votes :
- nationalistes 29%
- européistes 25%
- gauche 19% (dont PS)
- écologistes 17,5% (dont animalistes)
- droite 8,5%
- gilets jaunes 0,5%
- autres 0,5%
Quelle coalition possible pour une majorité nationale cohérente ? Je ne vois pas.
Notes
[1] La synthèse faite par l'IFOP est à partir de la page 82 du document.
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