Un commentaire signé SD, sur le billet "Budget 2011 : Argenteuil recommence à s’endetter !", souhaite bon courage au MoDem tout en demandant : "Maintenant je pose une question : à part une gestion plus rigoureuse et de la transparence, quelles sont les solutions ?"
Je reconnais cette question, pour l'avoir beaucoup posée avant de m'engager en politique - et pour avoir souvent essayé d'y répondre, depuis. Et quand j'ai essayé de répondre, j'ai été bien souvent déçu : au bout de trois phrases, je n'étais plus écouté.
- Soit la personne qui vous interroge n'accepterait qu'un miracle : si vous proposez de reconnaître la difficulté, elle en conclut que vous ne valez pas mieux que les autres !
- Soit la personne a formulé sa question de façon masquée. En fait, elle veut juste savoir quel pouvoir vous êtes prêt à soutenir ; savoir si vous seriez plutôt de gauche ou plutôt de droite, et elle ne s'intéresse pas plus que ça aux solutions dont la ville aurait besoin !
- Soit, après tout, c'est vous qui ne savez pas expliquer et convaincre. Mieux vaudrait faire autre chose !
Et pourtant… pourtant c'est la seule question qui vaille. Que proposons-nous. Comme discours, comme actes, et comme coalition politique pour que ces actes se réalisent.
Alors voilà ma réponse
1. D'abord, oui, dire la vérité et la faire connaître. "Faire de la politique", essayer d'être élu et soutenu, cela incite à chercher des promesses-miracle, tours de bonneteau et autres fausses évidences… Alors que, pour une ville surendettée comme pour un ménage surendetté, un pays surendetté ou une entreprise surendettée, le chemin du redressement commence par… reconnaître que la situation est grave et qu'il n'y aura pas de miracle.
2. Deuzio, pour avancer, il faudra bousculer les duettistes en place. Dans l'état actuel du débat, où les deux camps au pouvoir se renvoient la responsabilité de la situation actuelle tout en prétendant avoir eux-mêmes parfaitement géré, impossible d'avancer. Il faudra imposer un troisième camp. En d'autres termes, je crois qu'un changement de cap sera possible… s'il y a changement d'équipes. Il y a trop d'intérêts au conservatisme et à la méthode Coué, quand on maintient des équipes responsables de la gabegie.
Il faudra donc un rassemblement des Argenteuillais(es) décidé(e)s à sortir leur ville de cette gabegie. Nous l'espérons toujours et y sommes prêts… mais ne pouvons le décréter à nous seuls !
3. Rassemblement donc, mais pour faire quoi ?
Tout d'abord, arrêter de creuser le trou. Quand je vois la Mairie prête à mettre, je crois, 50 M€ (de son argent et de celui d'autres pouvoirs publics) dans un tunnel de 299 mètres en bord de Seine, ou 14,5 M€ (ville + agglo) dans un projet qui me semble bien hasardeux de campus universitaire dans l'ex-commissariat, j'ai l'impression qu'on refait l'éternel jeu de l'éléphant blanc, après la double piscine Youri Gagarine de M. Montdargent et le Figuier Blanc sans parking ni spectateurs de M. Mothron… alors qu'il serait si facile, et presque gratuit, de mettre la voie sur berge à 2x1 voie sur le kilomètre de centre ville ! et de dégager immédiatement des voies de promenade, vélo, cheval !
4. Ensuite, eh bien… dans tous les domaines, de la gestion rigoureuse et de la transparence, comme l'écrit SD, mais aussi de la concertation *avant* les projets (à l'opposé de la doctrine proclamée par M. Doucet et pratiquée avant lui par M. Mothron). Et de l'imagination, une vision de long terme appuyée sur l'évolution de la Région et de l'agglomération parisienne dans laquelle Argenteuil est insérée. Partons tout simplement des besoins des Argenteuillais(es) et du potentiel de développement de la ville, même si ce sont "beaucoup de petits projets" qui font moins rêver les élus que quelques gros bétonnages.
Pour cela, le projet du MoDem aux municipales 2008 et cantonales 2008-2009 était excellent - on nous a reproché qu'il soit trop précis et écrit trop petit, mais au moins, on peut continuer à le recommander, et il est toujours en ligne !
Entièrement d'accord avec toi au sujet de la vérité.
Mais pour éviter les déceptions futures, il faut en effet faire une consultation anticipative qui puisse identifier et mesurer les réelles attentes des habitants sur un sujet donné. Il y a quelquefois des bonne surprises justement... Et c'est là que l'on peut obtenir l'adhésion de chacun dans l'effort demandé.
Sur ce sujet délicat des déplacements, chacun plaide pour son camp du moment, ayant tendance de toute bonne foi à considérer les autres modes de transport comme ennemis personnels. Alors que chacun (tout le monde) est souvent amené à utiliser tous les modes tour à tour ! Celui qui pestait la semaine contre les embouteillages dans lesquels il s'était lui-même enfermé, le WE venu va pester contre les voitures et les bus qui lui polluent son athmosphère.
C'est bien cela qu'il faut avoir en tête je crois : nous sommes plusieurs personnes, ou usagers, à la fois.
D'où l'impression d'électeurs qui ne savent pas ce qu'ils veulent. Ce n'est pas de leur faute, c'est celle de l'élu qui ne les connait pas suffisamment et qui ne sait pas faire cohabiter harmonieusement toutes les solutions.