En digérant les résultats de la présidentielle, je me suis dit successivement :
- Il y a un second tour.
- Mais sans suspense, puisque Emmanuel Macron a réussi à s'emparer du feu de l''anti-système". Il ne fera peut-être pas 70 ni 65%, mais il est imbattable.
- Ça va donc clasher, puisque ses orientations libérales, bruxelloises, financières, technocratiques, vont à l'opposé de ce que les Français attendent dans leur grande majorité (selon moi).
- Mais en fait non… car le "clash", c'est entre le peuple et un gouvernement. Et le gouvernement n'est pas fait. Il dépend des législatives. Et si le "dogme néo-libéral ne convainc que deux arrondissements de Paris" (Mathias Fekl), ça laisse pas mal de circonscriptions ouvertes.
Réfléchissons donc sans complexe malgré les modestes 1,2% de notre candidat (ceci dit pour les visiteurs lassalliens) : quelle politique demain ?
Évidemment mes convictions n'ont pas changé depuis 4 jours. Les 4 points qui me viennent à l'esprit sont les mêmes que nos priorités pendant la présidentielle :
- Rendre leur liberté aux communes, interdire les filets dérivants des intercommunalités forcées (Grand Paris, "territoires" et compagnie), refaire des collectivités et des services territoriaux de l'État des forces agissantes et techniques, et non plus juridiques et budgétaires ;
- Mettre la spéculation financière en quarantaine, dans un espace qui lui interdise de transmettre ses risques à l'économie réelle ;
- Définir nos priorités nationales, y compris sur les sujets que gère l'Union européenne comme les frontières intérieures, le budget, la politique agricole, l'environnement, la recherche, et mettre ces priorités en oeuvre, dans la discussion avec nos voisins, qui souvent ont les mêmes besoins et les mêmes blocages !
- Investir directement sur l'économie réelle, l'emploi, l'initiation des jeunes et moins jeunes à de nouveaux métiers, au lieu de verser des dizaines de milliards dans les marges des grandes entreprises, tonneau des Danaïdes dont le fond est aux îles Cook.
C'est simple. C'est, en toute paix démocratique, un programme de résistance. Nous devons être prêts à travailler ensemble, toutes tendances politiques ou sociales confondues, pour envoyer à l'Assemblée Nationale une majorité engagée sur ce programme.
Désolé de ne pas être dans le monde des bien pensants, mais la victoire annoncée de Macron n'est pas certaine.
Je crois qu'il a vendu la peau de l'ours alors qu'il ne l'a pas encore vu!!!!
Le virage de le Pen sur l'Europe risque de créer la confusion. Le fameux front républicain n'existe pas dans ce sens,
il suffit d'entendre les diverses prises de positions. L'abstention et le vote blanc risque d'être majoritaire ( 40%?).
De plus, de nombreuses personnes pensent tout bas "quitte à ce que soit le bordel, allons jusqu'au bout!!!"
pour les legislatives de notre circonscription (Triel-Verneuil-Vernouillet-Andrésy...), j'encourage Resistons! à soutenir le candidat Christian Taillebois, qui, bien qu'il se présente simplement "#dedroite", est en plein dans la ligne humaine de Jean Lassalle.
@Fred : te présentes-tu à Argenteuil ?
1/ Pas mal ce programme en 4 points : synthétique, vite compris et offensif sur les problèmes du temps. (Je pense que seuls les points 1 et 4 ont pu être communiqués et compris pendant la campagne, en tout cas pour les attentifs). C'est très dommage que ces priorités ne soient pas celles d'une grande partie du Centre qui s'est rassemblé autour de Macron, parce qu'on risque de perdre encore un temps précieux.
Il faut aussi communiquer avec ce qui sous-tend ces points, leur raison d'être commune : c'est-à-dire pouvoir enfin agir efficacement sur les problèmes de fond ? Retrouver la marge de manœuvre qui fera vraiment changer les choses en faveur de la très grande majorité des Français ? Il faut donner un nom à ça, qui est le levier dont on va se servir en le plaçant sur les 4 points que tu cites... "Résistons !" n'est pas comme nous le pensons je crois un slogan qui peut remplir cet office. Il faut trouver ce qui exprime le mouvement et l'efficacité, qui s'opposent à l'immobilisme et l'impuissance.
On ne peut pas se faire entendre avec cette presque oxymore : "résistons à l'immobilisme".
Je te tiens au courant si je trouve qqch...
2/ Anecdote sur un sujet précis : les problèmes posés par les intercommunalités. J'ai conversé avec une employée municipale d'un village de Creuse chargée notamment de la gestion des gîtes et du camping municipal. Je crois que cela donnait un bon aperçu du problème, que j'ai mieux compris pour ce qui concerne la ruralité. Sa hiérarchie fonctionnelle est à 30 minutes de route, tandis que son boss, c'est le maire, j'imagine. Elle est découragée depuis la reconfiguration qu'ils viennent de vivre (ils ont changé de filet), parce que là-bas, "ils ne font pas le boulot comme il faut" et "ne transmettent pas les infos en temps et en heure"... Pour cette saison elle a reçu un carton de prospectus : "il y avait seulement deux tracts à l'intérieur". Bref : démotivation et perte d'efficacité liée à la déshumanisation d'une organisation des tâches trop distendue géographiquement.
Avant d'évoquer les législatives, il faut d'abord "faire barrage" à Marine Le Pen et au FN
Nous ne voulons pas que Marine Le Pen soit élue car nous savons tous qu'elle représente une double menace pour notre pays.
Cette menace est d'abord idéologique car nous ne voulons pas de division entre les français.
Cette menace est ensuite économique et sociale car nous ne voulons pas la ruine de notre pays par une sortie de l'Europe et le retour à une monnaie nationale.
En revanche et contrairement à 2002, il ne suffira pas de descendre dans la rue ou d'affirmer que l'on fera "barrage" au FN
Il nous faut ensemble déconstruire le programme de Marine Le Pen, prouver que ce n'est qu'illusions néfastes et dangereuses pour notre pays.
Il nous faudra aussi proposer une alternative à ce programme.
En clair, il nous faudra "vendre" le programme d'Emmanuel Macron.
Je sais que je vais faire "hurler" quelques personnes habituées de ce blog mais c'est l'unique moyen pour battre Marine Le Pen.
Il est en plus souhaitable qu'elle soit battue par une forte majorité de voix pour Emmanuel Macron ce qui lui retirera toute légitimité à présenter des candidats FN aux législatives.
Non, ce second tour des présidentielles ce n'est Jospin contre Chirac, Royal contre Sarkozy ou Sarkozy contre Hollande.
Ce second tour c'est un choix entre les valeurs républicaines, la démocratie en totale opposition au populisme, à la xénophobie, à la haine de nos valeurs.
Ce n'est donc pas comme tu l'affirmes, un simple choix sur des orientations libérales, financières et technocratiques.
Maintenant quelle politique pour demain ?
Tu évoques 4 pistes.
La première, il faut effectivement arrêter ces intercommunalités qui ne sont que des structures juridiques ou financières mises en place, sans réelle efficacité au niveau des politiques publiques et des citoyens
En revanche, ce n'est pas en maintenant en France 36500 communes et en rendant aux maires une entière autonomie que nous créerons à nouveau des forces agissantes et techniques comme tu l'affirmes
(c'est d'ailleurs essentiellement pour cette raison que je n'ai pas fait le choix de Jean Lassalle)
Je m'explique par 2 exemples.
Jusqu'en 2016, il y avait l'agglomération d'Argenteuil Bezons donc 2 communes avec 2 maires, son président d'agglomération dans le département du Val d'Oise.
C'est en priorité ce millefeuille administratif et technocratique qu'il faut supprimer.
Au lieu de créer cette agglomération en 2007, il aurait plutôt fallu fusionner les 2 communes en une seule avec bien sur un seul maire, un seul député et sans président d'agglo.
En supprimant le département du Val d'Oise, nous avions seulement une commune dans sa région.
Autre exemple, le département de l'Héraut qui m'est cher.
1 127 000 habitants dont 712 000 pour la seule métropole (pas la ville intra muros) de Montpellier.
A quoi sert le département de l'Hérault ?
Emmanuel Macron dans son programme veut supprimer 1/4 des départements rattachés à une grande métropole.
Sur la nouvelle région Occitanie (ex Languedoc Roussillon et Midi Pyrénnées) - 2 métropoles Toulouse et Montpellier
Ce n'est pas les P.O, l'Aude ou l'Hérault qui vont rivaliser économiquement à la Catalogne espagnole et sa métropole Barcelone
C'est la région Occitanie...
Sur la spéculation financière, je maintiens que la France seule ne pourra rien faire.
Il nous faut convaincre nos partenaires européeens d'agir dans ce sens.
Définir nos priorités nationales : entièrement d'accord
Nous devons rester dans l'Europe mais être exigeant sur nos intérêts nationaux.
Certains diront que c'est une Europe à la carte comme l'avait toujours souhaité la Grande Bretagne.
Nous pouvons avoir plus d'Europe par la coopération sur certains grands projets européens tout en gardant notre autonomie sur certains secteurs stratégiques pour notre économie nationale.
Ce n'est pas antogonique.
Dernier point sur l'investissement, l'emploi : totalement d'accord avec toi sauf sur l'initiation des jeunes aux nouveaux métiers.
Il ne faut pas les initier mais les former à ces nouveaux métiers pour qu'après leurs études, ils ne passent pas par la case "chômage"
(un autre point d'achoppement dans le programme de Jean Lassalle qui voulait former les jeunes non diplômés dans l'été)
Je terminerai sur ton précédent billet.
Tu penses que Nicolas Dupont Aignan et Jean Lassalle avaient les qualités requises pour être président de la République.
En ce qui me concerne N.D.A est un populiste de la même espèce que Marine Le Pen.
Jean Lassalle est au contraire un utopiste.
Cetes dans l'histoire, c'est souvent les utopistes, par leurs idées nouvelles, qui ont fait avancer la société.
Devant les enjeux que nous aurons à affronter et les difficultés à résoudre, il nous faut plus que de l'utopie.
Il nous faut du réalisme.
Je lui accorde toutefois le crédit d'avoir voulu réveiller les mentalités.
Tant que nous resterons dans ce monde matérialiste, dominé par la finance et le profit au mépris du citoyen, nous irons à l'échec.
Au "Résistons" de Jean Lassalle - résister contre qui et contre quoi ? - je préfère le mot "Révolution" d'Emmanuel Macron - les révolutions même si elles sont souvent violentes, font naître l'espoir et un meilleur avenir.
Et encore mieux "Résolution" de François Bayrou - ne dit-on pas que vouloir, c'est pouvoir ?
Bon prenez le pour une promo gratuite de leurs livre respectif.
@Bernard #5 : "résister contre qui et contre quoi ?" Précisément contre ce que tu dénonces quelques ligne plus haut : la domination de la finance au mépris du citoyen, ce qui cause systématiquement, comme tu l'écris, l'échec de notre société.
@Bernard #4 : je crois que pour convaincre de voter Emmanuel Macron, il faudra prouver aux Français que ce qu'ils attendent (et qui va, pour l'essentiel, à l'opposé du programme d'Emmanuel Macron) pourra être réalisé malgré son élection. Qu'il est donc contre-productif de voter Le Pen. Que "espoir de changement" et "élection d'Emmanuel Macron" ne sont pas incompatibles.
@Hugues #3 : voilà… et comme l'écrit Bernard #4, le problème est le même en ville ! Ces superstructures en séries, co-décidées par l'UMP-LR et le PS, sont des sangsues !
@jbl #2 : pour Argenteuil, disons que je consulte ma famille et mes amis ! Le résultat de la présidentielle n'est pas encourageant. Nous n'avons pas réussi à "casser le mur de verre". À force de taper, on se fatigue un peu.
Pour Triel, bien noté ! J'ai beau ne pas me sentir "de droite" (puisque c'est l'appellation que Christian Taillebois a choisi), ni membre ni sympathisant du PCD, je constate à la lecture du site de Christian Taillebois qu'il souscrirait probablement à mon programme en 4 points. Alors !…
@Pierre d'Argenteuil : le pronostic est un art difficile ; je pense en tout cas qu'Emmanuel Macron risque d'être élu sur un malentendu (le point 3 du billet) qui augure d'un avenir très agité.
@Fred,
Merci vous avez répondu, bien mieux que je n'aurais su le faire.
@Bernard,
Relax, je ne serai pas candidate pour les législatives, car je pense déménager dans les quelques années qui suivent...
Laisse la place à MAK, lui suggère de publier rapidement le second tome de "révolution humaniste" si toutefois elle trouve matière à pécher comme autrefois sur le web! ;o))
Les législatives sont importantes en mon sens, pour équilibrer le résultat de ces présidentielles désastreuses, hors de question de donner blanc-seing pour gouverner par ordonnances.
Bonne soirée Bernard
@ Fred : honnêtement ce "#dedroite" ne veut pas dire grand chose je trouve !! Un truc est sûr, le gars est bien et solide !
ta remarque concernant le PCD : inévitablement, en étant chrétien, on ne peut s'empêcher de voir dans le courant de pensée de Jean Lassalle un bel humanisme qui se rejoint souvent avec la doctrine sociale de l'Eglise. Je serais donc tenté de dire que, de fait, il y a une convergence de pensée entre JL et le PCD : ça ne marche pas pour tous les points, mais quand même...
@Bernard,
Si, elle révait d' un tandem, dslée de la décevoir, mais c'est Non. Je suis convaincue qu'elle comprendra pourquoi, si sa mémoire n' a pas flanché.
@ Frédéric, JBL
Sauf erreur de ma part, le PCD, c'est bien le Parti Chrétien Démocrate ?
Sa présidente c'est bien Christine Boutin ?
Elle vient de déclarer qu'elle votera pour Marine Le Pen.
Bon d'accord, ce n'est pas parce que leur présidente est une extrémiste qui voudrait relancer les croisades que tout son parti doit suivre, mais quand même....il a démissionné de son parti votre élu de Treil ?
@ Martine (7 et 9)
Je ne vois nullement de qui vous parlez.
Bonne soirée également
Allons, Bernard...Bien sur que vous savez.
C'est évident, quand vous parlez de révolution etc, et vous suivez ce blog et FB groupies affichées depuis longtemps...
Bien sur que vous avez compris.
@Bernard : juste 3 choses factuelles et je préfère ne pas retourner voir ensuite la discussion parce que je sens que ça va partie en vrille !
- Christine Boutin n'est pas présidente du PCD (c'est JF Poisson le président), je pense qu'elle est adhérente mais je n'en sais rien.
- Voter FN n'est pas un mal (malgré ce qu'on entend en continu à la radio - je ne regarde pas trop la TV donc pas d'avis sur la TV), juste un choix que propose notre démocratie (que ça vous plaise ou non ! C'est juste factuel !)
- Christian Taillebois n'est pas un élu, il est candidat aux législatives
pour compléter la réponse de jbl, si ça part en vrille je ferme les commentaires, parce que l'hystérisation du second tour… ça commence à bien faire (et Martine, si vous pouviez arrêter les soupçons et les insinuations, ça me ferait des vacances aussi. Juste au plan factuel, Bernard n'est pas sur Facebook et il n'a aucun moyen de savoir qui sont les personnes que vous vilipendez sur mon blog).
Et pour rappel, au Conseil National de la Résistance, des religieux catholiques et des athées bolcheviques étaient côte à côte. Soit nous acceptons de marcher ensemble, soit nous abandonnons notre civilisation.
@Fred,
Quels soupçons et insinuations?
Que des faits Fred et vous le savez bien.
Bonne soirée
@Fred,
Bernard vous lit depuis longtemps...Donc, il ne peut que savoir...Le blabla Facebook de la préhistoire ne tient pas la route un seul instant, et vous le savez parfaitement.
Il n'est pas bon de renier son passé ou passif, de nos jours.
Ensuite, suis passée de façon très pacifique avec certes signaux que vigilante, donc
@ JBL (12)
Rassurez vous, je ne voulais pas lancer de polémique et encore moins vexer.
Je reviens sur mon billet 4 :
"En ce qui me concerne N.D.A est un populiste de la même espèce que Marine Le Pen."
Comme j'aurais aimé m'être trompé et ne pas avoir vu juste....
Je ne suis donc pas surpris par son ralliement à Marine Le Pen.
Quel retro pédalage ce matin chez Bourdin pour justifier son alliance avec un parti dont il a toujours dénoncé l'idéologie.
Je constate toutefois que ce ralliement ne fait pas du tout l'unanimité au sein son parti.
Comme quoi dans tous les partis politiques, il y a des élus et des militants qui refusent de suivre la ligne directrice de leur parti quand elle est contraire aux idées qu'ils défendent.
Honneur à tous ces militants qui n'ont souvent pas d'autre choix que de claquer la porte de leur parti.
@ Bernard #17 : j'ai raconté ici http://demsf.free.fr/index.php?post... mon contact de 2014 avec NDA. J'avais pu constater son sérieux et son indépendance sur les sujets régionaux qui nous réunissaient.
Le caractère démagogue de son discours contre les immigrants ou contre l'Allemagne m'avait cependant dissuadé de rejoindre l'accord qu'il avait conclu avec la "liste des Usagers" dont je faisais partie. Certains de ses amis ou collaborateurs me répondaient de ne pas prendre ce discours trop au pied de la lettre.