En digérant les résultats de la présidentielle, je me suis dit successivement :

  1. Il y a un second tour.
  2. Mais sans suspense, puisque Emmanuel Macron a réussi à s'emparer du feu de l''anti-système". Il ne fera peut-être pas 70 ni 65%, mais il est imbattable.
  3. Ça va donc clasher, puisque ses orientations libérales, bruxelloises, financières, technocratiques, vont à l'opposé de ce que les Français attendent dans leur grande majorité (selon moi).
  4. Mais en fait non… car le "clash", c'est entre le peuple et un gouvernement. Et le gouvernement n'est pas fait. Il dépend des législatives. Et si le "dogme néo-libéral ne convainc que deux arrondissements de Paris" (Mathias Fekl), ça laisse pas mal de circonscriptions ouvertes.

Réfléchissons donc sans complexe malgré les modestes 1,2% de notre candidat (ceci dit pour les visiteurs lassalliens) : quelle politique demain ?

Évidemment mes convictions n'ont pas changé depuis 4 jours. Les 4 points qui me viennent à l'esprit sont les mêmes que nos priorités pendant la présidentielle :

  1. Rendre leur liberté aux communes, interdire les filets dérivants des intercommunalités forcées (Grand Paris, "territoires" et compagnie), refaire des collectivités et des services territoriaux de l'État des forces agissantes et techniques, et non plus juridiques et budgétaires ;
  2. Mettre la spéculation financière en quarantaine, dans un espace qui lui interdise de transmettre ses risques à l'économie réelle ;
  3. Définir nos priorités nationales, y compris sur les sujets que gère l'Union européenne comme les frontières intérieures, le budget, la politique agricole, l'environnement, la recherche, et mettre ces priorités en oeuvre, dans la discussion avec nos voisins, qui souvent ont les mêmes besoins et les mêmes blocages !
  4. Investir directement sur l'économie réelle, l'emploi, l'initiation des jeunes et moins jeunes à de nouveaux métiers, au lieu de verser des dizaines de milliards dans les marges des grandes entreprises, tonneau des Danaïdes dont le fond est aux îles Cook.

C'est simple. C'est, en toute paix démocratique, un programme de résistance. Nous devons être prêts à travailler ensemble, toutes tendances politiques ou sociales confondues, pour envoyer à l'Assemblée Nationale une majorité engagée sur ce programme.