Ça y est, Jean Lassalle tire les conséquences de ses mois de marche à la rencontre des Françaises et des Français, et envisage de marcher sur l'Élysée.

J'en suis très heureux. Pour le peu que je connais de lui — c'est vrai — c'est l'une des personnalités politiques les plus solides, les plus marchantes — zut, c'est le mot stupide qui m'est venu à l'esprit — les plus trempées — stupide aussi, tant pis.

Je suis certain que Jean, Président, resterait absolument indemne de cette paralysie parisienne, de cette anesthésie par les lobbies, qui ont mis la République sur le flanc depuis trente ans.

Bien sûr, il lui faudra comme à tout chef d'État un gouvernement, une majorité, et déjà pour faire campagne, une équipe. Je crois qu'il sait choisir les gens (la preuve, il ne m'a jamais rappelé ;-) ) et, plus important encore, il sait voir le meilleur côté de chaque personne pour l'inciter à apporter la contribution la plus utile au travail commun.

Bref, je crois que face à Jean Lassalle, et à la marche des citoyens qui l'ont accompagné au moins en pensée hier et qui l'accompagneraient demain, le fantôme hideux du nationalisme peut se désagréger, et la génération perdue du PS et de l'UMP, disparaître des mémoires.

Ou en d'autres mots : Jean Lassalle, à cause de tout ce qu'il a investi et risqué, peut réussir la révolution démocrate.


Et cela me fait de la peine de voir que ce chemin s'est fait à part de celui de son ami de toujours, François Bayrou. Dans la République des Pyrénées, Jean reconnaît qu'il a

« quelque chose à lui dire : je dois discuter avec François Bayrou depuis longtemps. C'est lui qui me le demande. C’est ma faute si je ne l’ai pas encore fait ».

Dans Le Figaro, François sort les barrières :

« Je ne laisserai pas un millimètre à la polémique ni à aucune division. Jean Lassalle s'oppose à l'entente que nous recherchons avec Alain Juppé. Pour moi, au contraire, » etc.

Et voilà un sujet qui fera parler les journalistes politiques : une brouille entre deux des dernières fortes personnalités du Mouvement Démocrate. Vous savez, la cabine téléphonique.


C'est vrai, et ça me fait de la peine. Le MoDem, en tant que parti, a dû avaler tellement de chapeaux… Jusqu'à soutenir, pour la présidence de la "grande Aquitaine", une ancienne dirigeante d'Endemol, plutôt que de reconduire Jean Lassalle, le seul de ses candidats à avoir brillamment réussi sa campagne 2010.

Alors, peut-être la montée à Paris de Jean Lassalle n'ira-t-elle pas si loin. Peut-être les démocrates, écologistes, progressistes, libéraux, républicains,… de ce pays feront-ils une allergie au gréviste de la faim. Peut-être sa voix, son coeur, son engagement, resteront-ils sans écho parmi les Français. Peut-être devrons-nous nous contenter de la candidature raisonnable d'un Alain Juppé, mûri par les ans et par les neiges du Québec. Peut-être François a-t-il fait le choix de la raison.

Mais ce que j'espère pour 2017, ce qui changerait les choses, ce qui remettrait la France en marche, cela ressemble plutôt à : vas-y, Jean !