Interview très claire du climatologue Jean Jouzel dans l'Express (Jean Jouzel avait été cité sur ce blog dans cette discussion).
Pas le temps d'écrire un billet spécial Copenhague, je me permets de renvoyer à des billets de ces dernières semaines, car le climat ne change pas SI vite :
- "Bientôt le bicentenaire de l'effet de serre" (résumé d'un livre pour enfants qui explique celui-ci)
- "Le socle d'une coalition mondiale pour le climat : reconnaître la dette climatique" (les négociations de Copenhague n'en prennent pas le chemin)
- "Pacte écologique et taxe carbone : oui, c'est oui !"
- "Faire que la mondialisation marche (Stiglitz retrouvé)" avec un paragraphe sur le rôle essentiel de l'OMC
- "Face à la crise : la solidarité ou le chaos" (résumé du texte de Nicolas Hulot).
Bins des mails hackés du CRU, légèreté des méthodes du GIEC : un coup de froid sur Copenhague ?
C'est la question posée sur le portail suisse Pnyx.com
Après des années de montée en puissance des alertes aux accents apocalyptiques du GIEC quant au réchauffement climatique et à l'heure où s'ouvre un sommet exceptionnel, tant par sa taille (192 pays) -, que par ses enjeux (rien de moins que le modèle de gestion des activités humaines pour la survie de la planète) un grain de sable va t'il gripper cet immense évènement ?
Il y a deux semaines, des hackers ont publié des milliers de courriels et documents échangés entre des climatologues du Climat Research Unit (CRU) et leurs homologues du monde entier, dans le cadre de leurs travaux pour le GIEC. Ces données révèlent que ces climatologues estiment que leurs propres travaux ne sont pas concluants, discutent de la manière de dissimuler des désaccords entre eux afin de présenter une position "unifiée" du changement climatique, etc. Leur authenticité a été confirmée et Phil Jones, le directeur du CRU, a démissionné. Le Met Office (principal organisme de la science du changement climatique sur laquelle l'ONU repose son appréciation sur le réchauffement) a admis que la confiance du public, sur la réalité scientifique des causes anthropiques du réchauffement global, a été bouleversée par cette publication et prévoit de réexaminer les 160 ans de données sur la température. La nouvelle analyse des données prendra trois ans.
FrédéricLN : ce commentaire me semble relever du placage publicitaire d'un exposé et de liens qui ne répondent guère au billet. Si je le laisse, c'est parce qu'il illustre parfaitement la déformation des faits par certains polémistes (ici climatosceptiques, ailleurs autre chose...). a) Les emails ne "révèlent" pas du tout ce que prétend ce commentaire ; toute personne ayant déjà fait de la modélisation et lisant ces emails le comprendra aisément. b) Phil Jones a décidé de "se mettre à l'écart du rôle de directeur pendant la durée de l'enquête" ce qui n'est pas exactement une démission. c) Le Met Office a démenti la pseudo-information citée dans ce commentaire sur une "nouvelle analyse des données" ... qui n'est aucunement envisagée, selon son porte-parole.
La question posée sur Pnyx: http://www.pnyx.com/fr_fr/sondage/4... porte sur l'éventuelle influence que vont avoir ces révélations sur les débats de Copenhague et, en relançant le débat, permet d’observer dans le détail les méthodologies déployées par les scientifiques du CRU, en donnant accès à l'ensemble des documents à l'origine de ce qu'il faut désormais appeler le "Climategate", la confusion des genres: science, idéologie ou politique ?