Négocier avec le mollah Omar, c'est ce que propose le président Karzaï.
Les talibans savent qu'ils ne pourront contrôler seuls tout l'Afghanistan, en particulier la région tadjik. Ils auraient donc intérêt à un accord.
Le problème : comment obtenir qu'ils se dissocient de leur allié Oussama ben Laden ? Ce n'est pas le genre de la maison.
Il faut donc, pour les États-Unis, obtenir d'Oussama ben Laden, au minimum, qu'il renonce à s'implanter en Afghanistan.
La condition qu'il semble mettre en avant - la sécurité pour la Palestine - présente bien, mais ce qu'il espère vraiment amha, c'est moins que ça : une île d'Elbe et un accès internet.
Je n'ai pas l'impression que les Américains soient prêts à lui concéder une île d'Elbe (même pas Guantanamo ?…). Mais peut-être fermeraient-ils les yeux s'il se tenait tranquille en Somalie. Je dis ça, c'est juste de la politique-fiction. Et le souvenir des suites de "Black Hawk Down".
La raison de toute cette guerre, c'est la guerre ouverte par al Qaïda le 11 septembre 2001.
Si tu veux la paix, prépare la guerre… mais évite de la faire.
En espérant avoir un jour l'occasion de découvrir l'Afghanistan, une petite rétrospective du conflit vu de ce blog :
- Pour gagner en Afghanistan, il faut un lieu de décision politique - 22 septembre 2008
- Est-ce que négocier avec des terroristes peut empêcher des attentats ? C'est la question n°1, parce que le but prioritaire, ce n'est pas d'éliminer les terroristes, c'est la fin de leur activité terroriste. 27 mars 2004.
- Quels buts poursuit al Qaïda ? Une question fondamentale pour combattre efficacement cet ennemi. 16 et 26 mars 2004.
- Les fronts de la lutte à long terme contre le terrorisme : La négociation inter-étatique est peu efficace contre un mouvement peu lié aux Etats. 17 mars 2004.
- À quoi et à qui faire la guerre ? 16 et 21 septembre 2001
Même si ben laden se tenais tranquille rien ni changerais, les idiots croient qu'il tire les ficelles mais il y a longtemps que al Qaïda n'est plus dirigé par lui et que chaque cellule est autonome.
Alors quand bien même il aurais un cesser le feu rien n'empêcherais les autres de continuer leur lutte, puis leurs demandes ne sont pas prête d'aboutir.
Bonjour et merci pour ce commentaire,
Il me semble que, précisément pour des personnes ou cellules qui fonctionnent de façon autonome, se sentir légitimes, légitimés par une autorité externe, est important. Qu'un leader "terroriste", même s'il ne contrôle plus grand chose de façon opérationnelle, enclenche un mécanisme politique différent du terrorisme, avec des résultats, cela peut à mon avis avoir un grand impact pour réduire la violence. Mais des historiens viendront peut-être corriger cette appréciation ?...