Mon bilan de 2016, c'est fin 2017 que je pourrai le faire. Car j'ai passé une grande partie de l'année 2016 à préparer 2017… Au moins psychologiquement. L'organisation n'est pas mon point fort. Alors j'essaye d'être prêt à l'intérieur.

J'ai donc passé 9 mois de 2016 à anticiper, apprendre, accompagner de plus ou moins près, la candidature de Jean Lassalle. Où en est-elle ?

Presque au point de départ : seize semaines avant l'élection, les sondeurs ne le prennent même pas en compte. La campagne n'a réussi à ouvrir un compte en banque (qui accepte les dons !) que fin décembre. Le candidat reste ignoré par les grands médias nationaux. La quête des 500 signatures n'est pas encore bouclée.

Mais c'est un point de départ très élevé. Dans le seul baromètre de popularité qui le prenne en compte, celui de l'application Gov, Jean Lassalle est régulièrement en tête, et la suite du classement ressemble à celle que vous trouvez dans la presse : François Fillon, Emmanuel Macron… J'ai pu constater de mes yeux la confiance exceptionnelle que lui font de nombreux élus, des experts, des gens de médias… tous convaincus qu'il est la bonne personne pour conduire le pays dans les 5 prochaines années.

Cependant je sens bien les doutes de nombreux citoyens : est-ce une candidature "crédible" ? La "place" de Jean Lassalle est-elle à l'Élysée ? A-t-il une "chance" ? Et tout de suite revient le confort intellectuel de ne regarder que les favoris, ceux sous les feux de la rampe médiatique.

Il serait trop facile de répondre que le vainqueur des élections américaines suscitait quelques semaines avant son élection, les "You can trust me, this guy will never be President". Que les très populaires David Cameron et Matteo Renzi, larges vainqueurs d'élections il y a peu, sont tombés cette même année 2016. Que les favoris de la présidentielle française, ceux d'il y a deux mois, sont déjà éliminés, et que leurs n°2 devenus remplaçants ne se portent guère mieux.

Trop facile, mais il y a du vrai. Le vrai, c'est que ces temps-ci, les vainqueurs ne sont pas ceux sous les feux de la rampe. Ils viennent d'ailleurs.

Trop facile tout de même parce que si le vainqueur vient d'ailleurs, ça ne prouve pas pour autant que ce soit Jean Lassalle.

Pourquoi lui ? Pourquoi s'engager à faire progresser cette candidature qui n'a plus que seize semaines pour l'emporter ?

La meilleure explication que j'aie tient dans ces mots de François Bayrou[1] :

Jean Lassalle n'est pas un homme des temps modernes, pas un homme des temps politiques, où il s'agit de ruser, de se soumettre, dans un parti ou dans un courant, d'avaler toutes les couleuvres pour faire carrière.

C'est un homme des temps héroïques, quand les êtres d'exception sont l'ordinaire de l'histoire, quand des êtres extraordinaires font, parfois seuls contre tous, l'histoire ordinaire des hommes.

Il croyait, de toutes ses fibres, qu'un homme (au masculin ou au féminin, bien sûr) pouvait changer le monde.

(Il a affronté) résignation et haussements d’épaule. Plus le député des Pyrénées prenait conscience de cette démission collective, plus il élargissait son regard, et plus il découvrait combien cette résignation était le drame de la France contemporaine.

Pas seulement la France. Mais la France a bâti la République sur l'idée qu'on peut toujours faire quelque chose pour changer le monde !

Si vous pensez, si tu penses, ami(e) de passage, que 2017 est une année ordinaire, que la France est dans une situation ordinaire, alors vote Fillon, vote Macron, vote pour le candidat de ton courant politique habituel, vote pour que rien ne change.

Si tu as comme moi, l'impression opposée, celle qu'il nous faut des gens des temps héroïques, allergiques à la résignation, alors voici ma bonne résolution pour 2017 : te trouver quelque chose à faire dans la campagne de Jean Lassalle. Je m'y engage.

Notes

[1] Texte complet ici - 2013 à l'occasion de la Marche