Mes notes, légèrement reformulées et remises en ordre. L'intervention elle-même est en vidéo ici.
Merci, M. le Président Gattaz, d’avoir bien voulu m’inviter, j’y suis sensible.
J’ai créé mon entreprise à l’âge de 25 ans. Je l’ai dirigée pendant 30 ans : un cabinet d’ingénieurs-conseils qui faisait de l’irrigation, de l’assainissement… J’ai embauché 7 ingénieurs. J’ai dû hypothéquer la maison de Papa et Maman.
Lorsque j’ai quitté cette entreprise, je l’ai donnée. C’est aujourd’hui l’un des cabinets les plus cotés du Sud-Ouest !
La France je l’aime passionnément comme nous tous ici. Je trouve qu’il y a 30 ans qu’on ne s’occupe plus d’elle et qu’on la délaisse. Si nous voulons réussir, il faut redonner confiance et remettre dans le coup ceux qui pensent en être sortis. Quand j’ai fait mon tour de France, ce que j’entendais c’était « nous n’avons plus confiance en rien ni en personne ».
Si nous retrouvons confiance, ça va aller tout seul. On va avoir envie de faire en sorte que ce soit utile, enlever du souci et du stress, apporter du bonheur de voir le travail avancer. C’est un nouveau paradigme, la confiance.
Aidez-moi à vous libérer de cette finance féroce, de la mondialisation financière ! La France est une petite embarcation sur la mer démontée de cette mondialisation financière, qui a pris nos entreprises en otages.
Un emploi qui vous plaît, quel bonheur de le poursuivre, de le transmettre… Quel bonheur de transmettre à son fils ou à sa fille, une entreprise… Qu’est-ce qui va le permettre, dans cette révolution de la « digitalisation » de l’économie ?
Accompagner le passage au « digital » de nos entreprises, des services publics, c’est déjà le retour de l’homme bienveillant. C’est de la proximité.
Je pense que ça passe par un grand projet d’instruction publique et de transmission du savoir, en s’inspirant de ce que fit Ferry à la fin du XIXème, un formidable exploit. Je veux apprendre aux jeunes à parler, à se servir d’internet et pas à le subir.
Voir les élèves qui ont la capacité de concentration de long terme, les futurs Eiffel ; ceux qui ont le génie de la main, ils reconstruiront nos campagnes ; ceux qui ont le coup de crayon, ceux qui ont le pas de danse, celui qui est un peu dyslexique…
Que tous les Français qui auraient du travail dans les entreprises s’ils étaient formés, le soient.
C’est essentiel d’avoir des structures qui forment, des lycées professionnels très tôt, que celui qui prendra un apprenti le prenne le cœur léger, en se disant qu’il a en face de lui quelqu’un qui pourrait être son fils, et qui va se passionner, à qui il rêvera de transmettre, et ils vont devenir complices.
Je veux un pays où l’homme retrouve l’homme.
L’âge de la retraite, je n’ai pas envie de vous emmerder avec ça ! On part quand on a envie de partir — sauf les métiers extrêmement pénibles : si j’avais pu mettre mon père à la retraite, je l’aurais fait.
Il faut redonner le goût du travail : quand on a appris à boire, à manger, à faire l’amour, travailler c’est le complément nécessaire !
La France est à la croisée des chemins, comme l’Europe et l’ensemble du monde. Si vous savons redonner confiance par l’écoute et la complicité, nous allons réveiller ce bon vieux génie français. Sans être franchouillard, je sais que la France et l’entreprise ont une nouvelle grande page d’histoire à écrire !
Il a raison.
Il faut donner en priorité la confiance à ceux et celles qui se sentent exclus et abandonnés.
Et la confiance, cela passe pour certains par la formation professionnelle.
Redonner aussi une valeur morale au travail.
Je suis en accord avec ce discours.
2 bémols toutefois qui contredisent le message de ce discours.
La France n'est pas une petite embarcation mais un gros paquebot qui peut affronter toutes les tempêtes mais il faut un bon capitaine pour le guider.
Sur le digital et internet, c'est plutôt les gens entre deux âgés (+ 50 ans) qui le subissent a l'inverse des jeunes qui sont nés avec.
J'apprécie toujours les contributions médiatiques de François Bayrou, il élève le débat, il va pointer ce qui coince vraiment, en amont.
Tes notes de la prise de parole de Jean Lassalle me touchent aussi dans ce sens. Son langage concis et direct fait mouche, en tout cas pour moi ! Et sur le fond je pense qu'il va effectivement à l'essentiel. Ma perception et mon analyse de microcitoyen de la banlieue de Paris convergent avec la conviction qu'il exprime.
Sa vision m'apparaît également très proche de celle de François Baÿrou, ce dernier parlant davantage des modalités concrètes qui pourraient ramener cette confiance (notamment une réforme approfondie de notre organisation politique). Qu'ajouterait alors au débat la prise de parole de Jean Lassalle, indépendamment de leur stratégie différente pour 2017 ?
Je vois au moins deux atouts différenciant :
- la concision et la réponse "directe". En effet, ce sont deux choses qui manquent cruellement au président du Modem sur un terrain où chaque phrase devrait pouvoir tout contenir pour marquer l'attention et les mémoires !
- la nouveauté de sa candidature, bien sûr. En mai 2012, j'ai beaucoup apprécié la campagne en général et celle de François Bayrou... mais le résultat était très décevant. Je me suis dit alors : bon, maintenant, en toute logique, après trois candidatures, il faut que François Baÿrou et le Centre promeuvent un autre candidat. Ils ont 5 ans pour agir. Il me paraît nécessaire de ne pas "s'acharner", cela donnerait l'impression que le Centre est désert. Ce qui ne peut être acceptable quand on réunit réellement 10 à 15% des opinions (et même plus sans l'effet du "système à 2 tours" ?).
Des faiblesses ?
- Je ne comprends pas bien tout ce qu'il dit, pour des questions de prononciation. Cela crée une distance, un petit froid, alors même que l'électeur a besoin de pouvoir sentir le candidat proche de lui.
- et puis c'est contradictoire avec ce que j'ai dit avant, mais il paraît que les Français (vieillissant) se méfient du nouveau, surtout à partir de la veille du vote... ou le jour même.
Suspense.
Bon courage à toute l'équipe et bravo à Frédéric pour son implication dans cette campagne. La question de la confiance... Oui, c'est un bon angle d'attaque à mon avis. Mais comment développer ça, l'étayer, le décliner, en faire un projet politique ? C'est carrément une révolution qu'il propose ! Pourvu que l'esprit de son engagement germe et grandisse dans le débat d'ensemble.
@ Bernard et ZigHug = merci pour ces commentaires ! je crois qu'ils vont à l'essentiel même s'il n'était pas dans le titre que j'ai donné à ce billet : la confiance. Nécessaire à la fois à une nation, à une société, et à l'économie actuelle (numérisée, à distance, imprévisible, etc.).
Comme ZigHug le rappelle c'est un thème traditionnel du centre démocrate et particulièrement de François Bayrou ! Cf. http://www.francedemocrate.info/spi... Ce que j'espère, c'est que les conditions sont aujourd'hui réunies pour que cette mutation politique, sociale, économique, ait lieu en France.