Venant à Caen le même jour que François Bayrou, le chef de l'État sortant n'a pas manqué de soutenir vigoureusement le président du MoDem, et d'appeler à barrer la route au candidat Sarkozy. Revue de détail.
- "Électeurs du centre" : il en existe donc ! Enfin, un leader de la droite s'en rend compte : pendant qu'il emmène le pays dans le talus, nous voulons aller de l'avant !
- "qu'avez vous de commun avec Jean-Luc Mélenchon" : pas assez, effectivement, pour voter pour lui. Affirmer des valeurs républicaines et une volonté de "résister" à la prédation financière, c'est louable ; tracer le chemin pour sortir effectivement le pays de la crise, c'est mieux !
- "qu'avez vous de commun avec ceux qui prônent la haine" : effectivement, le discours de Grenoble, le "Ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale" comme "toute première décision" d'un mandat, les grosses ficelles pour désigner en boucs émissaires les étrangers ou les religions, la compromission avec les dictateurs les plus haineux de la planète, nous ont révulsé. Pas question que nous votions pour le candidat Sarkozy !
- (avec ceux qui prônent) "le déficit" : certes ! et pire encore, ceux qui l'ont conduit à une profondeur jamais atteinte sous la Vème République ! Chassons-les et vite fait !
- (avec ceux) "qui nient toutes les réalités de la vie" : bien sûr, nous avons toutes les raisons de nous méfier d'un candidat qui a mené toute son existence dans les quelques hectares entre Neuilly et le XVIème, qui gagne des millions en mettant à disposition son nom (ou sans dire comment), qui n'a pas mis les pieds dans une usine pendant les 50 premières années de sa vie… la France n'est pas un yacht !
- "Il y a des choses qui nous séparent, parlons-en" : absolument, Monsieur le Président, soyons très clairs entre nous. Pas de faux-semblants ! La politique, c'est pas un sketch, c'est un choix qui engage !
- "Ce n'est pas un vote d'habitude que je vous demande mais un vote de conviction (...) libérez-vous de toute attache partisane, ne pensez qu'à une seule chose, l'intérêt de notre pays, l'intérêt général de la France" : Vous avez raison ! Le vote au centre n'a jamais été en France un vote d'habitude, un vote partisan. Il fait appel à cette "seule chose" que vous évoquez là, en véritable chef de l'État : "l'intérêt de notre pays, l'intérêt général de la France". Votons pour une France solidaire, libérons-nous des attaches droite et gauche qui enferment la France dans la crise.
Un pays uni, rien ne lui résiste !
cette critique est juste, à un détail près : le fait d'avoir mis ou non le pied dans une usine.
Dans une économie à 70% tournée vers les services, une MAJORITE de français n'a jamais vu d'usine de près !
Et c'est encore plus vrai pour la classe politique, par definition plus proche de l'élite que du prolétariat. Après l'ENA, la plupart on directement filé à Bercy !
Je vous donne au moins à moitié raison : si la quasi-totalité des élus français connaissent bien les usines de leur territoire, on ne peut pas tout à fait reprocher à l'élu de Neuilly-sur-Seine d'avoir attendu 2004 ou 2005 (je ne me souviens plus) pour franchir une première fois le portail d'un endroit de ce genre.
Mais tout de même : est-ce que ça ne fait pas bizarre, un avocat d'affaires, défenseur de la libre entreprise et j'en passe, qui ne s'est absolument pas soucié d'aller voir par lui-même comment on produit des choses, comment se construit la fameuse valeur que les possédants recherchent en Bourse ?
Toujours est-il que… si on veut quelqu'un qui connaît les réalités de la vie, je suggère un fils d'agriculteur, éleveur lui-même, qui a enseigné en lycée, qui patronne depuis des décennies "son" usine Turboméca… et qui a échappé à l'ENA comme à Bercy !
Pardon d'être hors sujet du billet...
Parce que je viens seulement de voir (en haut de ta colonne de droite) les remerciements qui m'étaient destinés. C'est sympa ce petit clin d'œil.
Plus bas tu parles aussi du numéro identifiant qui sera attribué à chaque élève. Je croyais comme toi que c'était déjà le cas. Même s’il n’est en général communiqué que vers la majorité, le numéro INSEE n’est-il pas donné dès la naissance ?!
http://fr.wikipedia.org/wiki/Num%C3...
Il me semble que les cohortes, celles de l’Inserm par exemple, se font uniquement avec des « volontaires ». On connaît la cohorte « Gazel » en particulier, qui est composée de 20 000 salariés EDF/GDF.
http://www.gazel.inserm.fr/
Toujours à l’Inserm il existe une nouvelle cohorte, « Elfe », qui va étudier la santé d’enfants de la naissance jusqu’à 20 ans. Et là encore les familles sont volontaires.
http://www.hopital.fr/Hopitaux/Actu...
Je me demande donc si cet identifiant unique attribué aux élèves n'aurait pas été créé pour permettre de faire enfin des études systématiques sans être tenu de demander l’autorisation des parents.
Comme tu le dis ("si la loi le permet") il ne peut sans doute pas y avoir de rétroactivité lorsqu'il s'agit d'enfants.
En place dans les lycées depuis environ deux ans dans le cadre post-bac, pas en numéro INSEE.
Excellent billet d'humour ravageur.
Oups, ai oublié de préciser que Luc C a le plus grand respect pour les travaux et oeuvres de Teilhard de Chardin^^^.
@ Françoise Boulanger (et Martine) : effectivement l'Education Nationale a besoin d'un identifiant unique pour pouvoir suivre un élève dans ses fichiers — savoir par quelles classes il est passé, par exemple. Et le n°INSEE ne peut sans doute pas être utilisé pour des raisons légales, du type protection de la vie privée / éviter des croisements de fichier ; je n'ai pas creusé la question.
Le suivi de cohorte peut se faire sans autorisation particulière dès lors qu'il n'y a pas de données à recueillir : c'est ainsi que procèdent les démographes pour suivre dans les registres d'état-civil natalité, nuptialité et mortalité selon l'année de naissance (cohorte).
On peut aussi faire des enquêtes auprès de cohortes, c'est-à-dire en recrutant des personnes volontaires pour transmettre des données personnelles (revenus, comportement, état de santé…) sur une longue période.
@ Hervé Torchet : merci, mais c'est à peine de l'humour ! En lisant ce passage du discours de Nicolas Sarkozy, j'ai eu la même réaction que, sans doute, à peu près tout le monde : oh, un autoportrait !