Quand un bateau coule, y a-t-il un passager pour prétendre que tout est normal, commandant du Costa Concordia mis à part ?
En matière de dette publique, ça ne manque pas.
Aujourd'hui Christian Normand, sur le site de "Démocratie & Socialisme", avec un titre très bien trouvé : "Dette publique : arrêtez de nous raconter n’importe quoi !". Relayé sur Twitter par Gérard Filoche, le responsable de ce mouvement.
La dette de la France de 1900 milliards correspondrait à 92,7 % de son PIB (les richesses produites). Ce n’est pas sérieux ! Compare-t-on le revenu d’une famille qui gagne 40 000 euros par an avec un crédit pour un appartement ou une maison de 80, 120 ou 160 000 euros ? Cela correspondrait à 200, 300 ou 400 % de ses revenus.
Et bravo : cette comparaison relève effectivement du n'importe quoi !
Un crédit immobilier, c'est l'échange d'un actif (argent) contre un autre (maison) : le prêt est gagé sur la maison !
La dette publique a servi à payer quel actif ? Les soins de santé, les retraites… peuvent être saisies par quel créancier ? (Aucun, heureusement !).
C'est tout le problème : la dette publique française paye des dépenses courantes. C'est un crédit conso. Ou "revolving".
Comment appeler un ménage qui a un crédit conso à hauteur de 93% de ses revenus annuels nets ? "Surendetté", non ?
En langage policé des relations entre Etats, ça s'appelle simplement : endettement non soutenable.
L'auteur suggère également qu'à la même aune, beaucoup de banques apparaîtraient surendettées et non soutenables : là-dessus, je suis bien d'accord.
Quand aurons-nous un gouvernement à la hauteur de la crise ?…
Ah bah. Laissons cela aux Etats-Unis, à l'Italie, à l'Allemagne, au Royaume-Uni… Une fois définitivement tirés d'affaire, ils viendront en camping chez nous et nous leur vendrons des baguettes. Sûrement.
Comment a-t-on pu passer de 20% du pib en dette en 1980, au niveau actuel, alors que le coût des services publics n'a pas augmenté, au contraire puisque l'on a réduit les dépenses militaires ?
http://triton95.wordpress.com/2010/...
Bonjour Triton, comme l'écrit très bien Laurent Mauduit, l'Etat est à la diète depuis longtemps.
Mais il a transféré ses coûts sur les collectivités locales, dont les dépenses ont explosé, en partie sans raison (surcoût des "agglomérations", par exemple).
Et les dépenses de santé augmentent, notamment de façon délirante en faveur des laboratoires pharmaceutiques (nous sommes le 2ème pays au monde par son budget d'achat de médicaments !), Cf. http://demsf.free.fr/index.php?post...
Et les dépenses militaires ont infiniment moins diminué en France que dans les autres pays d'Europe : les lobbies de l'industrie d'armement y ont veillé très efficacement. Le gouvernement Cameron, qu'on accuse parfois d'avoir taillé dans les dépenses sociales, a au contraire concentré ses économies sur l'armée et sur les subventions aux entreprises, qui ont pratiquement disparu. Quand ces efforts seront-ils faits en France ?
Et le financement des retraites a aussi un rôle important. Concernant les agents de l'Etat, la cotisation fictive versée par l'Etat -en fait financée par le déficit- est de 70% de la masse salariale. On était encore à 35-40% en l'an 2000.
Cela représente 37 Mds d'euros, et correspond au moins à la moitié du déficit structurel de l'Etat.
Le poste suivant, mais conséquence des précédents, étant le service de la dette.