Effarante interview de M. Martinez, secrétaire général de la CGT, ce matin sur France Inter.
Il faisait bien deux ou trois rappels utiles — celui de l'explosion des dividendes, bien supérieure à la hausse des salaires, et pour cause. Les profiteurs de la crise ne sont certainement pas, dans l'ensemble, les salariés.
Mais que de langue de bois, que d'échappatoires devant les questions sérieuses — à propos, les dividendes d'Air France ou les bénéfices de la SNCF, où sont-ils ? Ces entreprises sont des tonneaux des Danaïdes.
En 1982, assistant dans mon école à une conférence d'un représentant du PCF, je lui avais posé la bête question "comment votre programme prévoit-il de payer toutes les dépenses qui y figurent ?". Il avait répondu à côté. Mes velléités éventuelles de communisme n'y avaient pas survécu
Pour moi, revendiquer en faisant l'impasse sur les conditions auxquelles ces revendications pourraient être satisfaites — les excédents, la production, la compétitivité… — c'est creux, et si ça marchait encore en 1981, ça fait aujourd'hui un bide mérité.
Oui, je veux le progrès social, pas la régression… je pense qu'on est nombreux dans ce cas
Oui, je suis inquiet devant la désagrégation du droit du travail, de la Sécurité sociale, de l'assurance chômage…
Mais qu'est-ce qui les désagrège ? Un grand complot social-libéral, ou la faillite des systèmes actuels ? La technocratie bruxelloise, ou la révolution numérique ? Les décisions politiques, ou la paralysie des décideurs ?
Les décideurs sont dépassés par la révolution numérique, donc incapables d'éviter la faillite.
Alors, de la CGT au gouvernement et au grand patronat, ils essayent de sauver les apparences, les structures, d'ailleurs très rémunératrices pour les "partenaires sociaux", et après eux le déluge. Ils protègent les groupes qui ont de l'influence, les taxis, les agrégés, les salariés de quelques grandes entreprises publiques, les banquiers, les journalistes… après quoi les caisses sont vides, et la grande majorité des autres doit, dans le meilleur des cas, travailler plus pour payer plus. Voire travailler moins, ou pas du tout.
Pour moi, contrairement à M. Martinez, "progrès social" c'est différent de "maintien des privilèges de quelques petites corporations aux frais de la majorité".
Pour moi, la définition du progrès social, c'est l'abolition des privilèges. C'est l'égalité des droits et des devoirs.
Par exemple, une retraite universelle. Une couverture maladie universelle. Une assurance perte d'emploi universelle.
Devant la désagrégation du système social français, il y a au moins trois politiques possibles : la politique de l'autruche, choisie par M. Martinez ; celle de la casse, rêvée par les libéraux ; celle de la reconstruction.
Reconstruisons, comme cela a été fait en 1944-48, un système social plus fort, plus solidaire, plus efficace, adapté au monde et aux technologies d'aujourd'hui. Recréons un "modèle social".
Billet inspiré par cette interview de M. Martinez et par un tweet de @Jules_Praxis.
Entendu aussi ce matin la réponse à côté de M.Martinez sur les retraites du secteur public (je rajoute: financées par le déficit de l'Etat c'est à dire les pauvres revenus des générations).
Il affirmait qu'il ne fallait pas aligner tous les avantages sociaux sur le moins disant.
Au nom de ce principe, il ne touche pas aux régimes les plus désavantagés, et soutient des régimes spéciaux totalement déconnectés des réalités.
Oui bien sûr pour une retraite universelle. Avec une prise en compté de la pénibilité indépendante des "statuts" à supposer que ceux-ci doivent encore perdurer.
Vous avez écrit privilèges, que dire de ces politiques avec leurs indemnités et le futur montant de leur retraite!!!
L'indemnité d'un député=le salaire de 3 ou 4 enseignants. Qui est le plus utile pour la société future?
La retraite d'un député après une mandature=la retraite d'un enseignant après 43ans de carrière.
Où est l'équité?
Et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres, mais eux, ils font les lois et commencent par se servir avant de penser aux autres....
un poil caricatural, mais je comprends la colère et je la vis de même manière !
Pauvre CGT !
Où est ce syndicat combatif auquel les ouvriers d'antant étaient fiers d'appartenir car il défendait leurs intérêts ?
Que défend actuellement la CGT ?
Le statut des fonctionnaires et les avantages de certaines catégories sociales favorisées - SNCF - EDF....
Les autres, travailleurs du privé, chômeurs, ce syndicat n'est plus pour vous !
Les dirigeants actuels de la CGT à cause de leur sectarisme, n'ont pas compris ou ne veulent pas voir que le monde a évolué.
Au lieu d'être force de propositions pour faire avancer notre société dans le bons sens social face à une finance destructrice d'emplois, restez dans votre "tour d'ivoire"
Même vos plus fidèles alliés (ou adhérents cités ci-dessus) ne résisteront pas à la concurrence s'ils ne lâchent rien
@ tous merci pour ces commentaires ; un progrès est annoncé ! L'Assemblée Nationale a voté aujourd'hui "l’instauration de la protection universelle maladie" http://www.liberation.fr/societe/20...
En espérant que sous le capot, ça soit effectif, et que les délires que nous vivons avec le RSI par exemple (j'avais été "désaffilié" un temps, sans le savoir !) relèvent du passé.