Communiqué du MoDem Argenteuil
suite aux menaces contre le libraire du Val Sud
De nouveau, des comportements fanatiques menacent la paix civile à Argenteuil, et dégradent l'image de notre ville[1].
Quelques jeunes ont intimidé et menacé un libraire du Val Sud pour le contraindre à retirer de sa vitrine le journal Charlie Hebdo. C'est une atteinte à la liberté de la presse, c'est intolérable.
Nous disons au libraire menacé, notre solidarité et nos encouragements à faire son travail.
Une telle situation pose aux Argenteuillais un défi qui dépasse la question de l’effectif ou de l’armement de la police : personne ne veut avoir à passer entre des haies de policiers armés, pour pouvoir acheter son journal.
C’est un défi à notre civisme, aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité entre tous les citoyens, quelle que soit leur croyance.
Nous comptons sur l’ensemble de la société Argenteuillaise pour faire ce choix du respect des lois, de la diversité des convictions, et de la liberté d’autrui. Sur ces principes, les adhérents du MoDem d'Argenteuil ne feront aucune concession.
Pour le MoDem d'Argenteuil,
Pierre Bruneau, coordinateur de la 5ième circonscription
14 juillet 2013
Rodia Tété, chargée de la communication - modemargenteuil_presse@yahoo.fr
P.S. Cf aussi la discussion sur argenteuil.politique suite à ce communiqué.
Notes
[1] Cf. Le Point (AFP), Le Parisien, Actualitté, argenteuil.politique.
Comme vous le savez toute prise de position d'un élu de l'opposition est interprétée comme anti républicaine par M. Le Maire comme il me l'a répondu au dernierConseil municipal. Aussi me suis je limité a une prise de position non rendue publique suite a cette très grave agression. Ma position rejoint la votre, et au delà celle de beaucoup d'Argenteuillais de diverses sensibilités politiques. Notre ville a besoin de suivi dans ses décisions et pas de réaction médiatique sans lendemain. Puissent ces événements graves amener chacun a responsabiliser ses actions et ses décisions.
"quelle que soit leur croyance"... Il faudra quand même atterrir un jour... D'ici là, planez bien dans le politiquement correct...
(Et demandez-vous quand même ce qu'il faut faire si une "croyance" n'est pas compatible avec les valeurs de la première partie de votre phrase.)
@ Philippe Metezeau : en effet, je crois que cette volonté est très majoritaire parmi les Argenteuillais. Et pourtant, un élu de l'actuelle majorité municipale me disait hier (ou était-ce dimanche) son sentiment de n'entendre que les extrémistes — quel qu'en soit le camp politique ou la croyance. Nous essayons donc de faire en sorte que cette volonté majoritaire soit plus fortement et publiquement exprimée !
@ jbl : je suis attentif aux mêmes sujets ! Je suis très content que nous ayons cité en intégralité la devise républicaine, alors que trop souvent l'accent sur la liberté et l'égalité fait oublier la "fraternité", une valeur très souvent citée au sein de la communauté musulmane. Et j'ai trouvé le terme "croyance" important, ne serait-ce que par allusion aux nombreux mouvements au sein de la communauté catholique contre Charlie Hebdo (2008, 2010, 2013…) : ces mouvements en sont restés, à ma connaissance, à la critique verbale ou à la plainte en justice (dans le respect, donc, des lois) et n'ont pas conduit à en déchirer un exemplaire en librairie, acte que rapportent les journaux dans le cas du Val Sud.
Donc ma réponse à ta question entre parenthèses serait : faire appliquer la loi. Par exemple, les "lefebvristes" ne reconnaissent pas la liberté religieuse comme droit fondamental ; c'est leur opinion ; tant que celle-ci ne trouble pas l'ordre public ou ne s'exprime pas de façon violente, c'est leur droit. Certains militants de la "Manif pour tous" qualifient le gouvernement actuel de "dictature" ou estiment que leur conception du mariage devrait prévaloir sur celle votée par les députés ; tant qu'ils respectent la réglementation sur les manifestations, sur la liberté d'expression etc., et tant que les gens que la loi autorise à se marier civilement ne sont pas empêchés de le faire, cela me va très bien aussi.
Bien sûr, on peut avoir un raisonnement très relativiste (toutes les croyances se valent, athéisme ou animisme inclus ; toutes les convictions se valent, fascisme ou communisme inclus), mais cela me paraît manquer de pragmatisme : certains régimes politiques ont été testés et on a pu constater qu'ils n'ont pas donné de bonnes choses, idem pour les religions. Bref, ce raisonnement ne pousse-t-il pas à un certain individualisme ("Tant que mon voisin ne m'embête pas, ça me va bien."), là où la politique (un communiqué du modem en l'occurrence) devrait penser à la société au global. Je m'exprime mal, mais la politique devrait réfléchir à : comment arriver à ce que chacun soit heureux, mais tous ensemble. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, où l'on se contente d'essayer de faire respecter une loi qui est tissée au gré des alternances politiques et des sondages, mais qui n'est certainement pas pensée et réfléchie par rapport à l'Histoire, une vision d'avenir et un constat réaliste du moment présent.
NB : Nous nous sommes tout de même déjà appuyés sur un certain pragmatisme pour limiter le pouvoir de nuire de certaines croyances, à savoir celles qui ont été recensées comme étant des sectes. (je ne suis pas spécialiste du sujet, mais il y a eu quelque chose comme cela me semble-t-il.)