Je reviens hier de Bruxelles où l'IHEE nous a donné l'occasion de discussions passionnantes avec des acteurs des politiques européennes, en particulier politiques du climat et de la concurrence. Je relis d'un oeil plus attentif les "12 engagements européens" présentés par François Bayrou le 29 mars. Le texte est court, percutant, je me permets pourtant d'en retenir quelques phrases qui résonnent avec cette journée bruxelloise[1].


1 - L’union de l’Europe : plus de doutes possibles. Nous proposons que les grandes politiques de lutte contre la crise, par exemple, le plan automobile, fassent l’objet d’une démarche concertée et coopérative des Etats de l’Union, en tous cas de la zone euro.

2 - L’Europe n’est pas seulement une économie. Ce sont les valeurs de l’humanisme européen qui doivent maintenant être défendues dans nos relations avec les autres puissances mondiales. Nous proposons que l’exigence sociale, démocratique et écologique soit placée au même niveau que la concurrence.

3 - En Europe, la compétition doit être rendue équitable. Nous ne pouvons pas continuer à imposer à nos entreprises, à nos agriculteurs, des normes légitimes et justes en matière d’environnement[2], et accepter qu’entrent chez nous des produits qui ne les respectent pas.

4 - Les gouvernants de nos pays et les dirigeants européens préparent les décisions entre eux, dans le secret. Cela ne doit plus être accepté par les peuples. C’est aussi notre affaire de citoyens.

5 - L’Europe doit conduire les Etats européens à la coopération. Nous proposons une harmonisation fiscale qui permette une coopération et non pas des politiques de dumping qui visent à voler les entreprises des uns pour les installer chez les autres.

6 - Le savoir et la connaissance priorités de l’Europe. Nous proposons une aide efficace au dépôt de brevets[3].

7 - Nous proposons un budget européen dont le volume serait décidé par le Parlement européen et alimenté par un impôt unique sur l’ensemble des pays de l’Union, par exemple un prélèvement sur les transactions bancaires et boursières.

8 - En Europe, il n’y a pas de frontières pour les réseaux de criminels ou pour les mafias, mais policiers et juges sont arrêtés par les frontières. La partie n’est pas égale. Nous proposons un procureur européen avec autorité sur les polices et les autorités de poursuite de chacun de nos pays.

9 - Une politique européenne d’agriculture de qualité visera à la fois la sécurité alimentaire de l’Europe, l’exigence environnementale, et le maintien d’un vrai tissu d’exploitations agricoles de taille humaine.

10 - L’organisation à 27 est souvent paralysante. Pour nous, la zone euro, les seize pays qui ont une monnaie unique en partage doivent former (une) avant-garde.

11 - La langue française, la création culturelle sont protégées : elles doivent l’être encore plus efficacement. Les régions sont une richesse de l’Europe, elles doivent être mises en valeur, avec leur langue et leur culture.

12 - L’immigration est la partie visible du plus grand drame de l’humanité : le sous-développement et la pauvreté. Il faut mettre un terme aux politiques de pillage et de corruption du tiers-monde. Pour cela, la lutte contre les paradis fiscaux qui abritent l’argent de la corruption est un impératif. Nous proposons qu’on ne reconnaisse plus en Europe, les contrats signés avec les paradis fiscaux.

Notes

[1] J'ai donc aussi modifié la ponctuation. Je ne signale pas les nombreuses coupes

[2] mondial (aurais-je ajouté)

[3] européens (j'imagine)