… Quand on pense aux zéro secondes d'antenne de Jean Lassalle sur Cnews en 2016-2017[1], ça fait plaisir d'entendre un débat comme celui-ci. Surtout le dernier quart d'heure (à partir de 30'08s) : Hayk Shahinyan et Jean Lassalle très, très justes à mon humble avis.

"— (Jean Lassalle) : Le pouvoir politique n'est plus qu'un théâtre d'ombres en France.

Le problème qui arrive à M. Emmanuel Macron, c'est qu'il a cru, je pense, lui-même…

Je lui avais dit non quand il est venu me voir (2016), il voulait me mettre à la place de Richard Ferrand, je lui ai dit "je ne peux pas". Il voulait un député qui ait de l'expérience, un franc-parler, qui n'ait pas peur de se mettre un petit peu en exergue, je pense.

Je lui ai dit : non, Emmanuel, d'abord parce que je suis candidat moi-même, et parce que ton truc ne va pas marcher. Je me réjouis que tu mettes les républicains et les socialistes par terre, si tu arrives, tant mieux, et les centristes avec, parce qu'il y a trente ans qu'ils se passent la balle et il ne se passe rien, ils nous détruisent.

Et parce que tu ne connais pas la France, Emmanuel. Imagine-toi à côté de Chirac ou de Mitterrand. Eux connaissaient le moindre village. Toi, tu as fait des études brillantes. Tu as été retenu ensuite chez Rothschild. Tu est revenu à l'Élysée. Et là, en trois ou quatre ans, tu as pris la place des deux copains qui t'avaient retenu pour te promouvoir… Mais tu t'es promu trop vite.

Toi du viens de chez Rothschild, moi je viens de Lourdios-Ichère.

Le problème c'est que nous ne maîtrisons plus rien. Le capitalisme le plus exacerbé, celui qui n'est pas au service de l'entreprise, petite ou grande, il est là pour spéculer, et contre l'Homme, et c'est l'Homme qui est atteint. C'est pour ça qu'il est soudain descendu sur la rue…

— (Sonia Mabrouk) Vous parlez d'une révolution, d'un système et d'un modèle ?

— (Jean Lassalle) : … Il a pris conscience, et je le dis volontiers, parce qu'il vaut mieux prévenir que guérir.

On a compris ce qui n'allait pas, parce que nous sommes tous un peu … Qu'on soit dans le XVIème arrondissement ou à Lourdios-Ichère éloigné de tout, on sent bien que ça va pas, on a tous des enfants !

Le président Macron peut se relancer. Sinon il ne terminera pas le mandat. (…)

— (Sonia Mabrouk) Est-ce que les médias sont trop bienveillants avec les Gilets Jaunes ?

— (Général Soubelet) : Je pense que le soutien (populaire) est inconditionnel sur le fond, sans aucune difficultés, mais pas sur la forme.

— (Jean Lassalle) : C'est le bon sens ! Personne n'a envie de voir couler du sang, sauf des êtres désespérés — et il y en a beaucoup, il faut en tenir compte. Vous (Sonia Mabrouk), vous êtes une émerveilleuse, parce que vous nous permettez de trouver des réponses là où il n'y en avait pas jusqu'à ce soir."

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Écouter aussi la première partie de l'émission ici : "Quand il y a cette colère, il faut éviter d'être donneur de leçons, il faut être à hauteur d'Homme. Nous faisons partie du même peuple."


Note 10 décembre 2018 : retrait d'un commentaire signé "T" contenant une attaque personnelle contre une personne citée dans le billet. Occasion de rappeler que les attaques contre des personnes contreviennent aux règles de ce blog, de même que les commentaires hors sujet du billet (et qu'en cas de répétition de ces pratiques, je me contente, ayant autre chose à faire dans la vie, de retirer tous les commentaires de leur auteur, quel que soit leur contenu, et après l'en avoir averti par mail).

Notes

[1] Jusqu'à la déclaration du Conseil Constitutionnel validant ses 700 signatures.