Du diable si je comprends l'argument de la Cour Suprême, qui a "levé cette semaine toutes les limites au financement des campagnes électorales par les entreprises … au nom du premier amendement de la Constitution qui érige depuis plus de 200 ans la liberté d'expression au premier rang des valeurs des Etats-Unis d'Amérique."

Depuis quand les personnes morales, les entreprises, sont-elles des citoyens assemblés et régis par une Constitution ?

Dans une démocratie, l'entreprise est-elle au service des gens, ou l'intérêt de la démocratie doit-il reculer devant la liberté des entreprises ?

"Cet arrêt porte un coup à notre démocratie même", selon Barack Obama.


C'est l'occasion de faire mon coming out libéral.

Je suis démocrate, c'est-à-dire que je considère l'égale humanité des personnes, comme la fondation en même temps que la finalité du système politique. Aucune organisation, aucun système, n'est au-dessus d'une personne humaine. Tous sont à son service. États, entreprises, associations.

La liberté de créer, d'entreprendre, de voyager, de réussir, de donner,…, est donc un absolu : sa seule limite légitime est la liberté d'autrui.

C'est-à-dire en premier lieu, le devoir pour chacun d'assumer l'entière responsabilité de ses actes. Y compris vis-à-vis des générations futures.


Mais il n'y a aucune continuité de dignité, d'humanité, de droits, entre les personnes humaines et les constructions juridiques, même baptisées "personnes morales".

La liberté d'entreprendre ou la liberté d'expression sont des droits fondamentaux.

La liberté pour les entreprises de communiquer les messages qu'elles veulent avec le budget qu'elle veulent affecté aux personnes qu'elle veulent, peut menacer - et non prolonger - ces droits fondamentaux.