L'hebdomadaire "La Vie" a livré, avant la visite de Benoît XVI en France, un excellent dossier sur la personnalité du pape.

J'y retrouve certains éléments qui m'avaient déjà frappé lors de son élection, dans ce qu'on racontait de lui à l'époque - et qui m'avaient permis de me reconnaître un peu en lui (après que les écrits du "préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi" m'aient donné quelque urticaire - et avant que sa pique contre l'islam ne me désole - bon bref). C'est dans le reportage sur "Benoît XVI intime".

En 1968, pour un professeur, voir l’autorité des maîtres bafouée était une épreuve. Mais, pour lui, ce fut un cataclysme. (Wolfgang Beinert, ancien assistant du professeur Ratzinger).

Devant ces jeunes fascinés par ce romantisme révolutionnaire, nous étions inquiets. Tous les deux, nous avions subi l’expérience effrayante d’un peuple qui s’était laissé fasciner par le slogan “Ein Volk, ein Reich, ein Führer”. (Reinhard Richardi, professeur de droit avec Joseph Ratzinger).

Ce qui est plus nouveau pour moi dans ce dossier de La Vie, c'est l'autre reportage sur la gouvernance du Vatican. Qui montre toute la difficulté, pour un intellectuel épris d'intemporel, d'être responsable d'une organisation.

«Nous habitons à trois pas l’un de l’autre. Et pourtant je ne le vois qu’une à deux fois par an.»C’est un proche collaborateur du pape qui parle depuis l’intérieur du Vatican. (anonyme !).

"Ce n’est pas un pape de gouvernement. Il a fait le choix de tout déléguer au cardinal secrétaire Tarcisio Bertone, son ancien bras droit à la Congrégation pour la doctrine de la foi. Il a tellement confiance en lui qu’il l’envoie en son nom aux quatre coins du monde." (Sandro Magister, journal L'Expresso). Commentaire de La Vie : Les journalistes et les diplomates qui suivent le Vatican sont unanimes pour constater le « bazar ».

Et un autre témoignage pour conclure (source) :

C’est absolument impossible d’être un “fan” de Ratzinger. C’est antinomique avec ce qu’il est en profondeur. Il n’est absolument pas charismatique et ne déploie aucune séduction dans la relation. Sa force réside dans le fait qu’il refuse cette séduction, qu’il vous fait comprendre qu’il ne se soucie pas de ce que vous pensez de lui, ce qui vous laisse très libre. On ne peut pas être magnétisé... (Johannes Richardi, universitaire, fils d'un couple d'amis de Joseph Ratzinger).