Compatissantes pour mon addiction à la politique, mes filles m'ont offert "Quai d'Orsay".
Où l'un des conseillers dit de son Ministre, page 31 :
Il lance la boule, il dit un truc, c'est n'importe quoi en apparence, mais quand tu comptes les points, c'est complètement dingue.
Sa boule est toujours à 1 cm du cochonnet de la vérité.
Typiquement sur le Lousdem (Irak…), personne ne voit les choses comme lui.
Il pourrait fermer sa gueule, personne ne l'ouvrirait.
Mais dans cinq ans, tout le monde verra qu'il avait raison.
J'ai été numéro deux à l'ambassade du Lousdem pendant quatre ans.
Je sais de quoi je parle et je peux te dire qu'il a tout compris.
Putain d'imprimante de merde !
Mais par contre, qu'est-ce qu'il est chiant.
C'est X-OR, ce mec.
Tu ne peux pas discuter avec lui.
Il est constamment dans une dimension parallèle.
De qui tu causes ?
J'ai vu que le personnage de BD s'inspirait de de Villepin, mais ça a raisonné à mes oreilles comme s'il parlait de Bayrou
Oui, le début fait très Bayrou ! Pas la fin : j'ignore à quel point le personnage d'Alexandre Taillard de Worms ressemble à Dominique de Villepin, mais François Bayrou a les deux pieds sur terre, discute volontiers et de façon tout à fait constructive.
La lecture de la BD complète bien "Des hommes d'Etat" par Bruno Le Maire : ce livre montre bien comment Nicolas Sarkozy impose, par l'usage constant de la force dans les relations interpersonnelles, distance et sujétion. L'Alexandre Taillard de Worms de la BD, lui, n'a pas cette ressource ; il la remplace par la fuite permanente dans la dimension parallèle (Cf. le gourou de la chanson "La Suprême Dimension" de Charlélie Couture).
François Bayrou, à ma connaissance, ne se situe ni dans le rapport de forces constant avec autrui, ni dans la fuite emphatique ; ce qui lui rend très difficile la constitution d'un clan d'affidés.
L'isolement du pouvoir, qu'il soit au sommet de sa splendeur ou en perdition, est l'un des danger les plus pernicieux guettant les hommes politiques, qu'ils l'imposent, le subissent ou le recherchent plus ou moins consciemment.
petit quiz: qui a dit "j'ai plus confiance en Marielle qu'en vous tous réunis"?
@ Nicolas Mauduit : aucun être humain que je puisse imaginer ne recherche l'isolement. En revanche, c'est vrai que c'est la terrible contrepartie de toute détention de pouvoir. Il est interdit d'avoir confiance en qui que ce soit d'autre - et la première infraction à cette règle est généralement fatale.
Je suppose que ton petit quiz fait référence à François Bayrou, mais j'ignore s'il a effectivement dit cette phrase, que je n'ai personnellement pas entendue. En tout cas, Marielle de Sarnez a, envers François Bayrou, une "track record" de 27 ans de loyauté irréprochable, ce qui doit être un score inégalé parmi les politiques français actuellement en activité !