Journée en bureau de vote, soirée en dépouillement et attente des résultats, fin de soirée en discussions et communiqué de presse : 1 heure 30 passée, il est temps de rentrer !
J’ai ma voiture, la maison n’est pas loin.
Vite je vois dans le rétroviseur une voiture. Grise ? Celle de mes camarades ? Ils me suivent ? Aurais-je oublié quelque chose ? Mon téléphone est bien dans ma poche. Si c’étaient ça, ils feraient plutôt un appel de phares, que de me suivre d’aussi près.
En haut de la côte à 17%, le stop. Le redémarrage en côte serait risqué avec mon frein automatique et cette voiture collée derrière. J’évite l’arrêt complet, passe au pas, tourne dans ma rue, regarde le rétroviseur.
Après un instant, la voiture prend aussi ma rue.
Je me range sur la droite, devant chez moi : la voiture grise s’arrête à ma hauteur, la vitre passager se baisse, ils veulent me parler, je baisse également la vitre électrique. Mes camarades ? Des gens égarés dans les Coteaux, qui demandent la route ?
Je vois le passager : ce n’est pas un de mes camarades. Plutôt un baraqué, habillé façon « film sur les banlieues ». Le conducteur, pareil.
— Vous êtes pressé ?
— ?
— Vous êtes pressé ?
Une voiture devant, une derrière, eux à gauche, je suis coincé. Garder son calme.
— Vous avez brûlé un stop.
— Ah ? J’en suis désolé. Vous me serriez de si près, j’ai voulu éviter de la casse.
— Police. Présentez vos papiers d’identité et les papiers du véhicule.
Ils sortent de leur voiture. Ils sont trois. Capuche, sweat… Ils sont côte à côte sur ma gauche, entre les deux voitures. Ma vitre ouverte, s’ils voulaient me mettre un pain, me sortir de la voiture et me piquer le sac, les papiers, le téléphone ou la voiture, ou le tout (comme c’est arrivé à ma voisine d’à côté, devant chez elle aussi), il ne leur faudrait qu’un instant.
Ma seule protection serait d’être capable de les reconnaître, sur procès-verbal. Je fixe chaque visage.
— Volontiers. Puis-je vous demander votre carte de police ?
— Vous refusez de présenter vos papiers ?
— Pas du tout, je vous les présente volontiers, si vous êtes policiers. Je vous demande de me montrer que vous êtes bien policiers.
Celui qui est à ma hauteur soulève le côté de son sweat.
— Vous voyez ça ?
Oui, je vois le métal de son arme. À trente centimètres de mes yeux, je ne peux pas le rater.
Garde ton calme. L’arme n’est pas braquée vers moi. Éviter l’étincelle. Les deux autres ne font pas de mouvement agressif. Ça reste gérable.
— Excusez-moi, je vous demande une carte, vous me montrez une arme.
— Vous voyez qu’on est armés, vous voyez les brassards Police. (Ah oui, à sa ceinture, à côté de l’arme, un brassard orange fluo marqué Police). Vous refusez d’obtempérer ?
— Excusez-moi, la Police n’est pas la seule à avoir des armes et des brassards, les loubards aussi. Si vous me présentez votre carte, je suis à votre disposition.
— Vous nous prenez pour des faux policiers ? Mais qu’est-ce qu’on en aurait à faire de quelqu’un qui brûle un stop ? Pourquoi on lui demanderait s’il est pressé ?
— Je suis élu municipal, je respecte la loi, pas la menace.
— Vous avez brûlé deux stops et un feu rouge ( !?!? première nouvelle), vous vous moquez du Code de la Route, et vous nous faites la leçon ?
— Je respecte le Code de la Route. S’il y a une infraction, je suis réglo, je paye mes amendes. Si j’ai brûlé un stop, c’est 4 points (Je le sais, ça m’est déjà arrivé, je n’avais pas vu un stop à un endroit que je connaissais pourtant par cœur… et une voiture de police arrivait de la droite pile à ce moment. C’est eux qui avaient eu peur). Vous pouvez faire un PV.
— On va le faire. (Ils n’en font rien, apparemment. Pas de carte, pas de bic, pas de carnet de PV). Vous êtes blessé ?
Pourquoi cette question ? Ils n’ont pas tiré. Je me suis bien fait une fracture en décembre et ma cheville me fait toujours mal, mais comment le sauraient-ils ?
— Si je suis blessé ? Non, pourquoi ?
— Si vous êtes pressé.
— Ah ! Non, il est une heure et demie du matin, je suis devant chez moi, je ne suis pas à quelques minutes près.
— Alors pourquoi vous avez brûlé un feu rouge et deux stops ?
— Ah ! Pour le stop au coin de la rue, je vous ai répondu. Que j’aie brûlé un autre stop ou un feu rouge, je ne vois pas du tout.
Je suis sûr d’avoir conduit très calmement, il y avait un kilomètre, je ne vois pas comment j’aurais enchaîné un feu rouge et deux stops sans m’en rendre compte. Et je sais multiplier 3 fois 4, ça fait 12 points, fini le permis, galère en vue.
— Présentez votre permis de conduire et les papiers du véhicule.
— Je le ferai bien volontiers si vous établissez votre qualité de policiers.
L’un d’eux sort un gyrophare, et pose sur le toit de sa voiture côté passager. Je suis ébloui une fois par seconde par la lumière bleue. Garder son calme.
C’est un testing ? Pour voir à quel niveau de pression quelqu'un craque, et donne son portefeuille à des gens qui se diraient policiers ?
Ne rien sortir de mon sac, ne pas y toucher. Garder les mains sur le volant.
— Vous dites que vous êtes élu municipal, vous avez une carte sur vous ?
— Pas sur moi, mais à dix mètres d’ici, je peux aller la chercher si vous voulez.
— Eh bien vous voyez ?
Je ne vois rien du tout. Je n’ai arrêté personne, moi.
— Vous nous menacez en disant que vous êtes élu municipal, et vous n’avez pas votre carte ?
— Je ne vous ai pas menacés.
— Vous n’assumez pas ce que vous dites ! On est agents assermentés.
— Je ne vous ai pas menacés. J’ai dit que j’étais élu municipal pour expliquer pourquoi je ne pense pas devoir répondre à la menace, mais à la loi.
— Vous dites qu’on vous a menacé ? On ne vous a pas menacé.
— Quand je vous demande une carte et que vous me montrez une arme, je trouve qu’il y a une ambiance de menace.
L’un d’eux est sans doute rentré dans sa voiture, une radio de bord crachote quelques mots, ça me semble bien être la tonalité de la police.
À 99%, ce sont bien des policiers. Mais il y a quelque chose qui cloche : pourquoi aucune carte à présenter ?
— On a le gyrophare, la radio, les armes, les brassards, et vous nous traitez de faux policiers, de loubards ? Vous savez quoi ? Les loubards, ils respectent la police. Vous ne respectez pas la police.
— Je respecte la police. Je la respecte tellement que dans la campagne municipale, on a demandé qu’il y ait des rondes aux Coteaux, parce qu’il n’y en avait pas. Vous êtes de la Police Municipale ? Pour le coup, je suis très content de vous voir dans le quartier.
— Police Nationale. La police municipale n’est pas en civil.
— Vous voyez que je ne suis pas un expert. Bon, si c’est la Police Nationale qui fait des rondes ici, même chose, j’en suis très content.
— Présentez les papiers du véhicule.
— Je crois vous avoir déjà répondu. Je vous les présente tout de suite si vous établissez que vous êtes bien des policiers.
— Vous réagissez bizarrement !
— Pour les autres, je ne peux pas vous dire.
— Je ne parle pas des autres, je parle de vous. Vous réagissez bizarrement. Vous parlez de la loi et vous nous faites la leçon, mais vous méprisez le code de la route, nous nous accusez de vous menacer, vous nous traitez de loubards…
— Si vous avez de quoi enregistrer les conversations, je serais heureux que vous enregistriez. Je ne méprise pas le code de la route, je ne vous accuse pas de menaces, je ne vous ai pas traités de loubards.
— Pfff. Vous n’assumez pas.
A ce moment, un seul des trois est encore près de la vitre conducteur. Un autre devant sur la droite ; je jette un regard en craignant qu’il ne force l’autre porte pour prendre mon sac posé sur le siège passager. Le troisième à l’arrière, regarde sans doute l’immatriculation.
La pression a baissé, je me mets à trembler comme une feuille. Je regarde le thermomètre : à 3°, vitre ouverte depuis un moment, en veste, je peux bien avoir froid ; mais le froid ne doit pas être seul en cause. Le tremblement, je ne peux pas le contrôler, et il montre ma peur ; ce que je peux faire, c’est faire voir que je ne me laisse pas emporter par la peur. Je me tais.
— Vous avez les papiers du véhicule ?
— Je pense les avoir avec moi.
— En circulation, vous devez avoir votre permis et les papiers du véhicule. Si vous ne les avez pas sur vous, c’est une infraction.
— Je pense les avoir avec moi (Je ne suis pas à l’abri d’une distraction).
— Vous retardez notre travail. On a dû demander un véhicule en tenue, en ce moment ils sont en intervention, vous retardez leur mission.
— J’en suis désolé. Je vous suis volontiers au Poste de police si vous voulez. Vous avez l’immatriculation de la voiture, j’en suis le propriétaire, donc vous avez mon identité, vous ne risquez rien.
— On sait qui vous êtes. Vous vous appelez Frédéric Lefebvre.
Cool : ils ont le fichier des immatriculations, ce sont bien des policiers.
Arrive une fourgonnette blanche. Quatre policiers en tenue en sortent. Je prends mon sac, ouvre la portière et me dirige vers eux.
— Messieurs, je suis rudement enchanté de vous voir.
Je sors mon permis, la carte grise, l’assurance…
Le policier en tenue à qui je les remets :
— Pourquoi vous n’avez pas appelé le 17 ? Si vous avez des doutes sur l’identité de policiers, il faut appeler le 17.
— Je comprends. Mais dans la situation où j’étais, me détourner, ouvrir mon sac et sortir mon téléphone, c’était dangereux. Vous ne me l’auriez pas conseillé.
— Si vous avez des doutes sur l’identité de policiers, il faut appeler le 17.
L’un des policiers en civil :
— Pour les cartes de police, c’est notre hiérarchie qui nous les a enlevées. Elle veut tout numériser.
— Si votre hiérarchie vous enlève vos cartes, j’en suis le premier désolé.
— Vous recevrez le PV par la Poste.
Et ils s’en vont. Je gare la voiture le long du trottoir. Je tremble trop pour refaire tout de suite le chemin, vérifier si j'ai vraiment pu enchaîner deux stops et un feu rouge (le feu, je vois où il est). Je le ferai demain.
Je mets une bonne heure à m’endormir, mais pendant ce temps, les policiers ne dorment pas et courent bien plus de dangers que moi dans mon lit. Ou dans ma voiture.
Ceci est un impromptu, un conte, une fiction : je n’ai pas enregistré les paroles des policiers. Eux sont assermentés, pas moi. J’attends le PV.
il t'en arrive des trucs marrants !
Ça me rappelle Coluche : « Maintenant quand on braque une vieille dans la rue, on est obligé de dire :
"N'ayez pas peur madame on est pas d'la police". »
@ jbl : je dois avoir un talent spécial pour me mettre dans des situations comme ça (comme ici : http://demsf.free.fr/C490642076/E20... , http://demsf.free.fr/C47621380/E200... ).
@ Pierre de Calais : justement
ce qui est vraiment bien dans la démocratie française (comme il ressort des deux autres anecdotes d'ailleurs) c'est de pouvoir se dire : "si" j'ai affaire à la police, "normalement", tant que je m'en tiens à la loi, je ne risque rien.
@ tous : je découvre au passage une page web intéressante qui ne me donnerait pas totalement tort : http://www.police-nationale.interie... "Lorsqu'un policier se présente à votre domicile et que vous avez des doutes sur sa véritable profession, vous pouvez demander à l'agent qu'il vous présente sa carte professionnelle." Après, j'ignore si la voiture est assimilée à un domicile.
Effet Whaouh !
Réaction n°1 : très belle maîtrise de soi.
Réaction n°2 : je n'arrive pas à croire qu'un policier puisse exiger tes papiers sans qu'il prouve sa qualité de policier avec au moins une carte adéquate, en pleine nuit en pleine banlieue résidentielle ! FLIPPANT ! (avec l'intonation "Eric Antoine"). Les arguments visuels tel flingue, brassard, gyrophare... Idem !
Réaction n°3 : ça vaudrait le coup de le signaler ?
Réaction n°4 : un bon sketch à filmer, c'est le coup du "17". Il y a vraiment un bon gag. Les malfrats attendent patiemment que tu appelles le 17 et que tu aies la réponse négative, "pas de police dans le secteur". Que tu leur répercutes évidemment courtoisement. Et là, flûte, reconnus ! Mine dépitée, les malfrats s'éloignent honteusement. Je vois bien "Nirina" nous mettre ça en scène.
Donc, pour la détente après la panique :
https://www.youtube.com/watch?v=2Gd...
5) Question : que donne ton enquête sur la probabilité d'avoir enfreint le code de la route, avant qu'ils te collent aux fesses lors de ton arrêt manqué volontairement en côte ?
bonjour ZigHug, pour la question 5, je peux exclure le scénario présenté dans le billet. Mais à la réflexion, les policiers pouvaient avoir déjà consulté leurs fichiers et leur phrase pouvait faire référence au fait que j'avais déjà, dans le passé, brûlé un stop (comme indiqué dans le billet) et un feu… orange très mûr.
Il y aurait une question 6 pour l'analyse psychologique de l'histoire : pourquoi le conducteur (ma pomme) en reste-t-il au souhait de se voir présenter les cartes des policiers (une aurait suffi) alors qu'il n'y a aucun intérêt personnel, dès que les éléments qu'il a sont suffisants pour conclure qu'il s'agit de policiers ? Par exemple, quand il entend la radio de bord de la voiture banalisée ? À mon avis les deux premières vidéos de cet article donnent de bonnes réponses http://www.usine-digitale.fr/editor...
Si un des policiers veut raconter ici sa version de l'épisode, il est le bienvenu. Sinon j'essaierais volontiers de l'imaginer, mais sans garantie de justesse. Ça pourrait fournir une étude de cas pour les formations à la communication interpersonnelle
et après tout… dans une autre banlieue résidentielle… http://www.ladepeche.fr/article/201...
"Une femme de 25 ans s’est fait dérober 5000 euros par de faux policiers qui l’avaient interpellée au volant de sa voiture, lundi au Raincy en Seine-Saint-Denis.
La victime a été arrêtée vers 11 heures par trois hommes qui se trouvaient à bord d’un véhicule équipé d’un gyrophare. Les trois malfaiteurs « l’ont menottée » et obligée à les conduire chez elle, affirmant devoir procéder à une « perquisition », selon une source policière."
Ok, parfait, quelques 10 heures après ta rencontre ! Suite article :
"Les « vols par fausse identité », notamment ceux réalisés par de faux policiers, sont en recrudescence depuis plusieurs semaines en Seine-Saint-Denis selon la préfecture, qui recensait « 240 agressions de cette nature en 2014 » dans le département. Dans un communiqué, la préfecture avait appelé en février à « une vigilance toute particulière » envers « toute personne inconnue se présentant à leur domicile ou les sollicitant sur la voie publique en se prévalant de la qualité d'agent public »."
Article à adresser au commissaire avec une impression de ton récit ?
C'est une histoire de fou !!
Ayant été plusieurs fois ton passager, je témoigne que tu respectes le Code de la Route.
Puisque selon eux, tu aurais grillé un feu rouge puis un stop, pourquoi n'ont-ils pas actionné leur gyrophare bien avant pour t'arrêter ?
Pourquoi tu n'as pas fini la nuit au poste avec alcooltest... ?
Pourquoi la police en tenue ne t'as pas dressé de PV à signer sur place au lieu de te l'envoyer par la Poste ?
J'ai un grand respect pour les forces de Police et de Gendarmerie.
Ils prennent des risques pour protéger la population (on l'a vu lors des attentats de janvier)
Je considère que lorqu'on est un honnête citoyen, on a rien à craindre d'eux.
Ceci étant, si celà m'était arrivé, je déposerai un plainte pour abus d'autorité.
merci Bernard
il n'y pas eu, me semble-t-il, d'abus d'autorité, mais certainement une grosse incompréhension de part et d'autre. Ci-dessous ma lettre envoyée ce jour à "Monsieur l’Officier du Ministère Public près le Tribunal de Police d’Argenteuil".
… J’ai l’honneur de contester par la présente avoir commis chacune des trois infractions pour lesquelles je reçois ce jour les avis de contravention n°6175723743, 6175727743 et 6175022743, et qui se seraient produites le 23 mars 2015 respectivement à 1h20, 1h22 et 1h23.
Comme vous le noterez, chacun des trois avis de contravention indique que j’avais été « intercepté ». J’ai effectivement été interpellé (j’ignore si c’est le terme exact), à ma plus grande surprise, par trois policiers, dans des circonstances que j’ai raconté le lendemain matin sur mon blog, au meilleur de mon souvenir, de façon à en garder mémoire. Je vous joins ce texte ainsi que la discussion qui a suivi avec d’autres internautes ; je ne reviens donc pas ici sur les circonstances de l’interpellation.
Vous pourrez lire dans ce témoignage que les policiers eux-mêmes se disaient surpris de mes réactions.
La lecture des avis de contravention en donne une explication possible : je ne suis pas passé, ce jour-là, par les carrefours où deux des infractions ont eu lieu (et je n’avais aucune raison d’y passer). J’imagine donc une confusion possible des policiers sur la voiture qui aurait commis ces infractions. Le « stop » mentionné dans mon billet (comme passé à très petite vitesse dans les circonstances indiquées) ne fait pas partie des deux indiqués sur ces contraventions et aucune infraction ne m’est donc reprochée concernant ce carrefour.
Concernant le premier des trois endroits indiqués, c’est-à-dire la contravention horodatée d’1h20, il s’agit d’un feu tricolore par lequel je suis effectivement passé. Cependant je peux exclure formellement de l’avoir passé au rouge comme l’indique l’avis de contravention. En effet, je venais de reprendre ma voiture, garée sur la droite de la route 30 à 35 mètres avant le carrefour. Sortant d’une réunion, je peux certifier que j’étais parfaitement calme et n’étais sous l’emprise d’aucun stupéfiant… les quatre autres participants à cette réunion pourront, je pense, en témoigner si besoin (et les policiers n’ont pas jugé utile de procéder à un alcootest). Je suis donc certain d’avoir été dans les meilleures conditions pour voir ce feu, et je n’ai pu y arriver qu’à très petite vitesse étant donnée la distance ; c’est d’ailleurs en pente montante, et ma voiture n’a qu’un couple modeste. Je suis donc absolument certain d’avoir passé le feu de façon normale, au vert.
Une explication possible, à la fois au comportement des policiers, et à cette série de trois contraventions, serait donc que ceux-ci aient vu une voiture, ressemblant sans doute à la mienne, commettre ces infractions successives. Je n’ai pas vu moi-même de voiture brûler ce feu, mais cela s’explique aisément si la même voiture a suivi ensuite l’itinéraire indiqué par les deux autres avis de contravention, plus éloigné de chez moi (où je rentrais) : les infractions relevées par les policiers auraient alors été antérieures à mon bref trajet.
Je précise cependant ne pouvoir garantir à la minute près l’heure de départ indiquée au début de mon billet (« 1h30 passée »), même si elle correspondait à mon souvenir quand j’ai écrit ce récit.
Vous remerciant de bien vouloir m’exonérer des contraventions qui me sont ici imputées, …
Commes tu t'en doutes, l'affaire prenant cette tournure, il va falloir que tu prennes un avocat pour te défendre.
Je témoignerai alors de ta conduite calme et respectueuse du Code de la Route.
A l'inverse de nombreux automobilistes (dont moi) je n'ai jamais vu t'énerver ou klaxonner à l'encontre d'un autre automobiliste qui suite à une faute de conduite, aurait pu provoquer un accorchage.
En faisant les courses, j'ai repensé à ton histoire.
Tu aurais donc soit disant selon les PV, commis les 3 infractions à 1h20, 1h22 et 1h23.
Attends, ça ne tient pas la route (sans jeu de mot) ces PV.
Je connais ton quartier.
Je vois le feu rouge et le stop où la voiture de Police te collait.
Selon moi, c'est impossible qu'en 3 minutes, tu ais pu faire ce parcours....
Or que je sache, tu n'as pas eu un quatrième PV pour non respect de la limitation de vitesse et ta rue est limitée à 30 Km/h non ?
Refait le parcours en voiture avec constat d'huissier si nécessaire.
Je me joins à Bernard pour t'apporter mon témoignage sur ta conduite (automobile) en cas de besoin. Pour avoir fait avec toi un certain nombre de circuits dans Argenteuil pour les campagnes, j'ai pu constater ton civisme au volant, même en ce qui concerne les stationnements.
Cette histoire est hallucinante. Connaissant bien Frédéric Lefèbvre Naré, son sens des responsabilités et du respect de la loi, et son calme légendaire, si le dialogue ici retranscrit s'est bien déroulé de cette façon, ce dont à titre personnel je ne doute pas, alors il y a quand même des questions à se poser. Habitant cette ville depuis longtemps, et y croisant constamment des chauffards ou y voyant des incivilités routières, je comprends mal pourquoi on persécute ainsi des personnes visiblement de bonne foi, et avec de telles méthodes. A sa place, j'aurais eu très peur d'un guet-apens et je trouve que Frédéric a très bien réagi.
Pour expliquer l'inexplicable, nos politiques diraient: il faut faire de la pédagogie!!!
Cette histoire est édifiante... J'ai beaucoup de respect pour les forces de l'ordre, mais certains d'entre eux se considèrent au -dessus des lois alors qu'ils sont censés les faire respecter....Frédéric m'a, à de nombreuses reprises, transportée et je n'ai jamais été inquiétée à ses côtés...
Je pense qu'il est important de rendre publiques de telles situations en espérant que cela conduise à une prise de conscience et une responsabilisation des personnes en charge de l'ordre public : on ne peut sanctionner sans faire montre d'un comprtement irréprochable...
J'espère que les conséquences pour Frédéric ne seront pas trop fâcheuses..
Frédéric, je vous félicite pour le sang-froid dont vous avez fait preuve!!!
Bonjour les amis
… je penserai à faire appel à vos témoignages si je passe au tribunal de police ! et merci pour l'idée de l'huissier.
Je suis un peu gêné par celle de l'avocat, malgré tout mon respect pour cette profession ; j'étais heureux d'avoir réussi jusqu'à maintenant à me sortir avec succès de petits litiges sans avoir à passer par un avocat : j'ai du mal à imaginer que quelqu'un me dise "vous devriez dire ceci et taire cela". Ceci dit, si l'Officier du Ministère public trouve les contraventions fondées et me poursuit au Tribunal de police, je devrai sans doute reconsidérer ce point de vue
Juste "for the record" comme disent les Américains : le parcours indiqué par les contraventions n'est effectivement faisable en 3 minutes qu'avec une conduite très agressive et imprudente, notamment aux carrefours avec priorités à droite (me semble-t-il). Mais si une voiture a effectivement enchaîné les infractions comme le disent ces PV, il n'est pas étonnant qu'elle ait fait le trajet en 3 minutes.
Mention spéciale aux personnes qui m'ont dit (en privé) : "tu dois montrer que tu connais untel", "les xxx c'est une mafia qu'il faut payer" (non, "xxx" ne désigne pas la police, et c'était sur un sujet différent), etc. Les visiteurs de ce blog connaissent mon a priori dans le sens opposé à cette façon de procéder
un avocat peut aussi simplement t'aider à trouver des arguments vrais auxquels tu n'aurais pas spontanément pensé...
Je suis d'accord avec jbl.
Ne nomme t-on pas un avocat aussi un Conseil (au sens figuré du terme)
Quand on est injustement accusé d'un délit que l'on n'a pas commis, la tentation d'utiliser ses relations pour se sortir du problème est forte et humaine mais je sais que cette méthode n'est pas ta "tasse de thé" et que tu t'y refuseras même si l'enjeu porte sur ton permis de conduire.
D'ores et déjà, tu as une raison valable de contester ces PV. (cf mon commentaire de samedi sur le 4ème PV)
Essayons de battre le record des commentaires sur ton blog.
Dans cette affaire, ce qui est difficile d'un point de vue juridique et psychologique, c'est l'absence de témoins, de tiers qui puisse faire sortir d'un duel inégal où c'est parole contre parole. La Police ne doit pas apparaître au final comme défaillante ou manquant d'autorité. Mais là ça sent l'abus ou l'erreur.
A défaut de tiers directement témoin "impartial", il y a effectivement les connaissances qui t'ont vu juste avant, le chronométrage du trajet avec huissier, et peut-être aussi les policiers en uniforme qui ont constaté que les policiers en civil "n'avaient pas leurs papiers" ?
Sinon la tactique d'écrire et solliciter au maximum les recours sans se départir de son calme et de sa bonne foi me paraît propre à aboutir (cf. évangile du juge sollicité par la bonne femme en pleine nuit).
A suivre j'espère !
Bon courage dans cette galère pour tenir bon.
Désolé ZigHug
Il ne s'agit pas de battre le record des commentaires mais par nos témoignages, de prouver que Frédéric a été injustement accusé de délits qu'il n'a pas commis.
Et nous Centristes, on a toujours combattu les injustices !
Par contre vous avez raison et c'est là le souci !
Sans témoins directs, c'est la parole non assermentée de Frédéric contre celle assermentée des représentants de l'ordre (à mon avis la B.A.C) et il est peu vraissemblable que la Police en uniforme déjuge des O.P.J. qui sont restés à mon avis, dans la confusion entre 2 véhicules.
Il m'est difficilement concevable qu'ils aient rédigé sciemment des PV pour des infractions "fictives".
Si son recours gracieux n'abouti pas, il lui faudra s'adjoindre les conseils d'un avocat.
En effet, au vu des seuls élements factuels que nous avons, ces PV sont juridiquement contestables.
Allez, tu ne te battras pas seul, nous serons tous derrière toi.
Si, quand même, c'est drôle de battre le record du nombre de commentaires.
3 PV en 3 minutes pour des infractions non commises, c'est déjà un record dont n'importe quel automobiliste se passerait bien.
OK non pas pour battre le record de commentaires mais pour battre le record de soutien...
au moins vous avez le sens de l'humour vous ! ^^
Frédéric, vous n'avez jamais eu l'occasion d'être assermenté dans vos études, votre vie professionnelle? Et les conseillers municipaux ne prêtent pas serment?
Vous n'êtes pas officier de réserve ou quelque chose comme cela, ce qui impressionnerait au moins la police? (qui a du tout de même se rendre compte qu'elle n'avait pas affaire au premier loubard venu)
S'il s'agit de représentants de l'ordre assermentés, peut-on savoir du coup quel est le serment prononcé?
La loi n'indique pas que le serment donne tous les droits. Bien sûr, vos amis peuvent témoigner de votre bonne conduite, mais il n'étaient pas dans votre voiture.
Peut-être peut-on essayer les Sciences? Si dans les 20 dernières années vous avez perdu très peu de points sur votre permis, si vous n'avez pas de tourment dans votre vie personnelle, il est hautement improbable que vous grilliez 3 feux rentrant calmement chez vous au sortir d'un dépouillage électoral ou votre parti n'a pas subi de défaite. (je veux bien vous aider à donner un cours de probabilités à la BAC , même si c'est improbable que cela arrive
Au moins, notre police est bien plus civilisée que celle du Sud des Etats-Unis
http://www.20minutes.fr/monde/15814...
On admire d'ailleurs le sang-froid (ou l'inconscience?) du vidéaste qui a continué à tourner.
Je sors du sujet initial, mais il faut absolument des quotas ethniques dans la police américaine. Sans quota ethnique, la police française, n'a pas ce problème (du moins pour les fonctionnaires en uniforme, sauf erreur de ma part).
@ XS : Effectivement, nous pouvons témoigner de sa bonne conduite mais nous n'étions pas dans la voiture au moment de l'interpellation.
Ceci étant, au départ de la mairie, Frédéric a fait un détour pour me déposer à mon domicile (nous étions ensemble dans le hall de la mairie en attendant la validation de mon bureau de vote - j'étais assesseur)
Nous étions sereins venant de gagner les élections.
Comme à son habitude, sa conduite au volant était calme et respectueuse du Code de la Route et je ne l'ai pas vu repartir sur les "chapeaux de roues" donc pourquoi tout d'un coup, Frédéric se serait mis à ne plus respecter les feux rouges et les stop ?
Si l'affaire passe devant le Tribunal de Police, mon témoignage plaidera en sa faveur.
@ jbl : je vous remercie pour votre commentaire 23.
Merci à tous pour le record ! (je ne vérifie pas !).
@ 26 Bernard : il s'agissait du soir du premier tour (c'est au second tour, je crois, que je t'avais déposé). Ceci dit nous avions déjà quelque peu gagné au premier tour
@ 25 XS : oui, cet épisode est affreux. Cependant, aux Etats-Unis (contrairement à la France) il y a des statistiques détaillées sur le comportement de la police (pour détecter si son comportement est discriminatoire), et à ma connaissance, ces stats montrent qu'il n'y a pas discrimination ethnique. Mais il est bien possible que cela change d'un État à l'autre, et évidemment, d'un policier à l'autre.
@ 24 XS : le plus drôle (cette fois) est que je venais de finir ma journée de président de bureau de vote, ayant le pouvoir de police. C'est-à-dire le droit de requérir la Police Nationale en cas de besoin, pour assurer la sécurité ou le bon déroulement des opérations de vote. Je rassure le Ministère de l'Intérieur sur le fait que j'ai évité tout gaspillage à cet égard.
"je venais de finir ma journée de président de bureau de vote, ayant le pouvoir de police"
Alors cela vaut au moins un serment de policier. Cela explique aussi que vous ayez réagi en demandant une pièce d'identité aux policiers en civil, puisque vous l'aviez fait toute la journée.
Vous pourrez aussi expliquer au tribunal que vous êtes centriste, et même au centre du centre. Les centristes sont connus pour être des gens réfléchis, calme et très pondérés. Quitte a en énerver certains.
Reste le stop glissé, que vous avouez vous-même de bonne foi. Difficile de prouver que le policier conducteur ne respectait pas les distances de sécurité. Cela fait penser aux russes qui ont des caméras sur leurs autos pour l'éventualité d'arnaques diverses (genre piéton qui se jette sous la voiture!) . Là, il faudrait penser à des cameras de recul, avec application spécifique de détection.
@ Frédéric : Désolé mais j'étais persuadé que c'était arrivé au soir du second tour.
Effectivement, c'est ce soir là que tu m'as déposé à mon domicile.
J'aurai du "percuter" en relevant la date des premiers commentaires.
Il n'en demeure pas moins que s'il faut témoigner en ta faveur sur ta conduite automobile exemplaire, je le ferai.
@ XS : merci à lui avec son stop glissé.
J'avais oublié car je ne m'y risque pas.
Selon les propos tenus par 2 jeunes de ma connaissance qui ont passé leur permis de conduire au début des années 2010, on pourrait maintenant ne plus marquer l'arrêt complet à un stop sous certaines conditions : très bonne visibilité des 2 cotés de la voie prioritaire, absence bien sur de circulation sur cette voie...
Si ces conditions sont remplies, il suffirait simplement de ralentir fortement au stop sans toutefois marquer l'arrêt.
A vérifier les conditions dans le code de la route.
Donc, même pour ce stop où tu reconnais être passé au pas, le PV ne serait pas valable.
STOP GLISSE (ou au pas) : c'est pas gagné !
http://www.maitrexaviermorinavocat....
Certaines auto écoles enseigneraient donc des c........