"Nous sommes prêts à toutes les formes de discussion sur la base du droit constitutionnel de la République de Côte d'Ivoire", a dit le porte-parole du gouvernement Gbagbo à RFI.
Alors c'est très simple : que le Conseil Constitutionnel révoque (remplace, annule…) sa propre décision du vendredi 3 décembre.
L'ordre constitutionnel sera sauf, le conflit de légitimité entre droit national et droit onusien sera résolu, la volonté majoritaire du peuple ivoirien sera respectée[1]. Il n'y a aura plus aucune raison valable de s'insurger ou de recourir à la force.
Allons, M. Paul Yao N'dré, do the right thing! Foncez dans la porte entrouverte !
Si le Conseil Constitutionnel renâcle à annuler sa propre décision, je propose un plan B encore plus continuiste (mais un peu plus compliqué). C'est qu'il tire les conséquences de l'annulation en faisant revoter dans les départements concernés. Comme le montrent les résultats du 1er tour, M. Ouattara gagnera avec une majorité écrasante ; mais ça aura le mérite d'être manifesté et incontestable. Cependant ce plan est un peu plus compliqué, car il obligerait à définir qui est au pouvoir dans l'intérim, un intérim de quelques jours… qui se prolongerait indéfiniment si le Conseil Constitutionnel avait la mauvaise idée de ne jamais annoncer les résultats complets !
Aussi, puisque les résultats finaux sont évidents et connus de tous, la première solution me semble la meilleure. Après tout, un Conseil Constitutionnel a toujours la possibilité d'inverser ses décisions. Et ce serait un progrès, passer d'une jurisprudence "hold-up" à une jurisprudence démocratique.
C'est Noël ! Ou : ce serait.
Notes
[1] Et n'en déplaise aux va-t'en-guerre, rien de cela n'est à négliger.
Je ne partage pas du tout ton avis. La camp Gbagbo ne veut pas céder un pouce de terrain et tente juste de gagner du temps. Il s'agit en laissant entrouvrir une sortie de crise de se donner le beau rôle puisqu'en cas de refus, on accuserait celui qui la refuse. Or, comme pour l'Iran où les multiples tentatives de négociation n'ont mené à rien, il ne faut pas céder et garder un front uni.
Pourquoi faire revoter alors que les choses ont été faites dans les règles ? Ce serait reconnaître qu'il y a pu avoir des fraudes et un doute sur le résultat alors que ce n'est nullement le cas. Si Ouattara a gagné, c'est parce qu'il a su rallier à sa candidature les votes des ivoiriens sur la base de considérations économiques et non ethniques.
Le Conseil constitutionnel ne reviendra pas sur sa décision car il est tenu par les plus proches de Gbagbo qui a clairement laissé entendre qu'il était prêt à aller jusqu'à une guerre civile pour se maintenir. Il y a des moments où il faut prendre ses responsabilités : ce moment est venu et il ne faut pas se dérober car dans des démocraties en danger nous demandent notre aide.
Je suis bien d'accord avec vous, sauf sur la phrase "Si Ouattara a gagné, c'est parce qu'il a su rallier à sa candidature les votes des ivoiriens sur la base de considérations économiques et non ethniques" (ce n'est pas que je sois en désaccord, c'est que je n'ai vu ou lu aucun élément en ce sens. Economiquement, la CI se portait elle si mal ? - Déclameur : le Ministre de l'Economie et des Finances sortant, et reconduit par le Président Ouattara, est la seule de toutes ces personnalités que j'aie eu l'honneur de rencontrer - et j'ai été scotché).
Il est clair que Laurent Gbagbo, ou plus précisément Paul Yao N'Dré, s'est comporté en "casseur de démocratie".
Et les CRS savent parfaitement que face aux casseurs, il faut "garder un front uni", "prendre ses responsabilités" et qu'on "ne se dérobe pas".
Mais ils savent aussi qu'il faut laisser une rue ouverte pour que les casseurs puissent filer. Car s'ils n'ont de solution que l'affrontement violent, ça fait beaucoup plus de dégâts matériels et humains, et le résultat final n'est pas meilleur.
La phrase du porte-parole (qui comme tout le monde dans l'affaire, veut ménager ses arrières et son avenir) est à double sens. Il faut, amha, foncer dans celui des deux sens qui mène à la démocratie.
Il lui a fallu le temps et quelque pression militaire, hélas. Mais j'apprends par le bandeau de l'AIP http://www.aip.ci que le Conseil s'est décidé. Combien de morts cette sage décision eût évité, si elle avait été prise quand elle était courageuse...
Le Conseil constitutionnel "proclame M. Alassane Ouattara président de la République" (...) après avoir "fait siennes" les décisions "contraignantes" prises par l`Union africaine (UA) qui avait reconnu M. Ouattara comme nouveau président et pressait M. Gbagbo de partir, a déclaré M. Yao N`Dré, en lisant la décision du Conseil, (qui) précise également que la Côte d`Ivoire étant membre de l`UA, "les normes et dispositions internationales acceptées par les organes nationaux compétents ont une autorité supérieure à celles des lois et décisions juridictionnelles internes". http://news.abidjan.net/h/398311.ht...
"En raison des circonstances exceptionnelles, le Conseil constitutionnel prend acte des décisions prises par le président Alassane Ouattara" (entre temps...) "et les déclare valides" http://news.abidjan.net/h/398310.ht...